12/02/2016 | Commentaires ()

Selon Henri Laborit, médecin et biologiste du comportement, toute une socio-culture inconsciente guide dès notre naissance chacun de nos actes. L’ensemble de notre personnalité est bâtie sur un bric-à-brac de jugements de valeurs, de préjugés, de lieux communs socio-culturels qui, à mesure qu’on avance en âge, deviennent de plus en plus rigides et sont de moins en moins remis en question.
Nous sommes ainsi la proie d’une drôle de volonté de puissance qui, loin de chercher la maîtrise de soi, cherche inconsciemment la puissance sur autrui : automatisation socio-culturelle des individus, de leur imaginaire, de leurs désirs, de leurs pensées, de leurs réflexes.
Au moindre enlèvement d’une pièce, tout l’édifice s’écroule. On découvre l’angoisse, qui ne recule devant aucun mensonge, aucun acte de violence pour préserver le tout.
Tant qu’on n’aura pas compris et diffusé à large échelle comment fonctionne notre cerveau, comment on l’utilise, tant qu’on n’aura pas dévoilé et surmonté le fait qu’il y va toujours de dominer l’autre, il y a peu...
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22/01/2016 | Commentaires ()

Western de Quentin Tarentino, avec Jennifer Jason Leigh, Tim Roth, Kurt Russell, Samuel L. Jackson, Channing Tatum, Walt Goggins. Musique par Ennio Morricone. Film formidablement tendu, violent et… beau, montrant qu’on n’est pas sorti de l’auberge. Actuellement en salles.
On est aux Etats-Unis d’Amérique, dans la deuxième moitié du XIXe siècle, quelques années après la Guerre de sécession. Le film s’ouvre sur des paysages de montagnes, quelque part dans le Wyoming, dans la neige. Soudain, des oiseaux s’envolent. Puis la caméra s’arrête, longuement, sur un terrible calvaire, solitaire, prisonnier dans la neige. Derrière, au loin, arrive une diligence, qui passe. Avant qu’on la retrouve, plus loin, arrêtée par un homme accompagné de trois… cadavres congelés.
Dans la diligence, on découvre un ours, humain : John Ruth, qu’on apprend être chasseur de primes. Il est enchaîné à une femme, sa prisonnière : la dangereuse Daisy Domergue, rude comme lui, mais plus maligne, malicieuse, qui va lui rapporter une coquette somme, à Red Rock où il...
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01/01/2016 | Commentaires ()

Film français de Michel Leclerc, d’après le texte de Jonathan Coe, avec les toujours excellent Jean-Pierre Bacri, Mathieu Amalric, Valeria Golino, Vimala Pons. Musique de Vincent Delerm. Comment, même si c’est la merde, il y a partout des possibilités incroyables dans la vie. Actuellement à l’affiche en Suisse romande. A voir pour bien commencer la nouvelle année.
*
Je m’appelle François Sim (comme la carte), j’ai la cinquantaine, suis marié, ai un enfant, une fille, de 13 ans. Ça pourrait aller mieux : ma femme m’a quitté il y a neuf mois et, peu après, j’ai aussi perdu mon travail.
Je viens de passer une semaine de vacances, seul, en club Lookéa, où ma femme avait réservé des vacances il y a dix mois, un mois avant de me quitter. Là, je vais faire escale à Brindisi, chez mon père, que je n’ai pas vu depuis des années.
Vous avez déjà été en dépression, vous ? Moi, ça fait six mois que je suis en plein dedans....
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16/07/2015 | Commentaires ()

Suite de la plongée dans le paragraphe 125 du Gai savoir de Friedrich Nietzsche.
Loin de toute profession d’athéisme, loin de toute prétendue non-existence de Dieu, la mort de Dieu que profère l’homme fou sur la place du marché – mort de Dieu consécutive au chosisme, au pragmatisme, à utilitarisme, à l’égoïsme scientifique des hommes devenus de plus en plus hostiles à tout mystère et toute zone d’ombre –, loin de toute athéisme rieur, la mort de Dieu est bien plutôt un constat tragique.
Constat qui rappelle d’abord que tout, dans cette vie, est « phusiquement déterminé » : que chaque phénomène apparaît un jour, vit pour un temps, avant de disparaître de nouveau ; que la mort fait partie intégrante de la vie ; et que, une fois mort, tout se décompose, se putréfie : verwest, dit l’allemand, c’est-à-dire décline, se consume (ver-), et perd finalement son essence (Wesen).
*
*
Or il n’en va pas autrement des dieux, y compris bien sûr de notre dieu, le Bon Dieu, et...
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09/07/2015 | Commentaires ()

D : Eh, toi !
H : Qui ça, moi ?
D : Oui, toi ! Raconte-moi quelque chose !
H : Ah ben je veux bien vous raconter quelque chose. Parce que je suis super énervé. Et c’est ça que je vais vous raconter : je vais vous dire pourquoi je suis super énervé…
J’ai coupé la route à un cycliste, mais alors juste un tout petit peu coupé la route à un cycliste, et le mec, il m’a traité de « gros connard à grosse bagnole, de nerveux, de criseux sans nom ! »
Alors moi c’est un truc qui me rend complètement dingue. Un cycliste, qui vient de dire ça à moi !
*
*Paff, une claque !
*Un jeudi sur deux, Dionysos − dieu de la phusis − interpelle l’un d’entre nous, qui avons tendance à négliger et écraser les nuances et couleurs de la vie. En l’occurrence un conducteur de 4×4 qui a failli écraser un cycliste.
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02/07/2015 | Commentaires ()

Continuons notre plongée dans le paragraphe 125, intitulé « L’homme fou », du Gai savoir de Friedrich Nietzsche.
C’est le matin. Nous sommes sur la place du marché, parmi la foule. Et un homme fou – homme taxé de fou par la plupart, mais qui est à vrai dire un homme de grande lucidité – vient de s’y précipiter, une lanterne à la main, à la recherche de… Dieu.
Face aux moqueries des gens, il les a transpercé du regard et leur a annoncé la cruelle vérité que « Dieu est mort » ; et que nous sommes, nous tous, les hommes, ses meurtriers. Oui, notre vision chosiste, scientifique, techniciste, utilitariste, égoïste du monde a eu raison de Dieu et des valeurs suprêmes qu’il incarnait. Et l’existence d’avoir perdu son but et son sens ultimes. Et l’humanité de se replier toujours davantage sur elle-même.
Et l’homme fou de continuer à interroger la foule en ces termes : « Ne cheminons-nous pas à l’écart de tous les soleils ? » N’avons-nous pas perdu...
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25/06/2015 | Commentaires ()

D : Eh, toi !
H : Qui ça, moi ?
D : Oui, toi ! Raconte-moi quelque chose !
H : Chuis DJ. J’travaille dans des boîtes, dans des soirées. J’anime toutes sortes de manifs.
Mon truc à moi, c’est les pistes toutes faites, sur Youtube. On y trouve des trucs vraiment pas mal. Des excellents Best Of.
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*
Là chuis dans une période transe. Ecoute-moi ça !
La musique, c’est très simple : il suffit de mettre à donf, et tu déchires la night !
Hein, qu’est-ce que tu dis ?
*Paff, une claque !
*Un jeudi sur deux, Dionysos − dieu de la phusis − interpelle l’un d’entre nous, qui avons tendance à négliger et écraser les nuances et couleurs de la vie. En l’occurrence un DJ qui anime des soirées à fond les manettes à coup de musique pompée sur des Best Of disponibles sur Youtube.
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18/06/2015 | Commentaires ()

Je vous propose, lors de nos prochaines séances, de nous plonger dans le paragraphe 125 du Gai savoir (La Gaya Scienza) de Friedrich Nietzsche ; paragraphe 125, intitulé « Der Tolle Mensch », « L’homme fou », dans lequel Nietzsche a pour la première fois l’intuition de ce qu’il thématisera par la suite par le vocable de « nihilisme ».
Un jour, dans la clarté du matin, un homme fou – fou non pas au sens où il est malade, où il a l’esprit dérangé, mais fou au sens où, simplement, il voit et sent les choses autrement que la plupart –, un jour, dans la clarté du matin, un homme fou de ce genre a allumé une lanterne, a couru sur la place du marché et s’est mis à crier inlassablement qu’il cherche Dieu ?
*
*
« Je cherche Dieu ! Je cherche Dieu ! », criait-il partout. Mais, entouré qu’il était de gens qui ne croient pas en Dieu – qui, en effet, croit aujourd’hui encore en Dieu, en particulier sur la place...
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16/06/2015 | Commentaires ()

Comme un avion
Comme un avion – sans ailes –, ça vous dit quelque chose ? Pas la chanson de Charlélie Couture, ou plutôt pas vraiment. Non, le dernier film de Bruno Podalydès, avec… Bruno Podalydès, Agnès Jaoui, Sandrine Kiberlain, Vimala Pons, Denis Podalydès, Pierre Arditi, et plein d’autres encore, ça vous dit quelque chose ? Et Venus, ça vous dit quelque chose ?
« Là un dard venimeux, là un socle trompeur, plus loin une souche à demi-trempée, dans un liquide saumâtre, plein de décoctions d’acide, qui vous rongerait les os. Et puis, l’inévitable clairière amie, vaste, accueillante, les fruits à portée de main. Et les délices divers, dissimulés dans les entrailles d’une canopée, plus haut que les nues.
Elle est née des caprices, elle est née des caprices : pommes d’or, pêches de diamant, pommes d’or, pêches de diamant ; des cerises qui rosissaient, ou grossissaient, lorsque deux doigts s’en emparaient; et leurs feuilles enveloppantes, la pluie et la rosée, la pluie et la rosée.
Toutes ces choses...
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11/06/2015 | Commentaires ()

D : Eh, toi !
H : Qui ça, moi ?
D : Oui, toi ! Raconte-moi quelque chose !
*Affaire de cloches par Michysos
*
H : Eh bien ça tombe bien, je vais vous raconter le conflit que j’ai avec un voisin, paysan. Il faut dire que j’habite la campagne ; j’ai une maison, à la campagne.
Et puis j’habite à côté d’un paysan, qui a des vaches, et ces vaches ont des cloches. Et puis ces cloches, elles dérangent. Bon, pas moi directement, mais mes enfants, de 12 et 14 ans, ça les dérange pour préparer leurs examens.
J’ai discuté avec le paysan, et il ne veut rien faire. Donc, je vais lui intenter un procès, je crois.
*Paff, une claque !
*Un jeudi sur deux, Dionysos − dieu de la phusis − interpelle l’un d’entre nous, qui avons tendance à négliger et écraser les nuances et couleurs de la vie. En l’occurrence un cadre, père de deux enfants pas forcément heureux d’être à la campagne, qui veut intenter un...
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04/06/2015 | Commentaires ()

Nous avons dévoilé la dernière fois que l’uniformisation qui a cours partout est le résultat d’un vieux fantasme idéaliste, techniciste, productiviste et universaliste, qui nous pousse à toujours vouloir faire correspondre – à moindre frais, pour le plus grand confort et la plus grande facilité possible – le monde ici et maintenant au monde idéal, tel qu’il nous apparaît dans notre pensée abstraite.
Aussi avons-nous tendance à confondre l’universel et l’uniforme : l’universel, de l’ordre de la pure raison logique ; et l’uniforme, de l’ordre de la simple productivité et efficacité économique. Si toutes les choses, des objets d’usage jusqu’aux idées, en passant par les désirs, les plaisirs et les craintes, ont tendance à devenir partout les mêmes, c’est qu’elles proviennent du même fantasme universaliste, qui provient lui-même de la même vision idéaliste née en Grèce, pour finalement s’imposer partout.
*Universel terrestre par Michysos
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Vision du monde qui nous pousse à écraser la sensibilité en général au profit de la vue sensible et du logos :...
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26/05/2015 | Commentaires ()

Je ne sais pas vous, mais moi, pendant un moment, un bon moment même – plusieurs années, au moins trois, quatre ans –, « 2014 » a été une référence dans ma vie. Oui, malgré moi, quand je faisais des projets, quand je pensais à mon avenir, je le faisais en pensant à… 2014.
Pourquoi ? Eh bien à cause de, ou grâce à « Zürich 2014 », l’année 2014 est devenue une année spéciale pour nous autres amoureux d’athlétisme – athlétisme du corps bien sûr, mais aussi athlétisme de l’esprit. Comme si, cette année-là, allait être un tournant dans notre vie, sinon un tournant dans la vie en général.
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Et hop, mine de rien, nous voilà en… 2015 ! Qui l’eût cru ? Oui, c’est comme ça, 2014 est passé : « Zürich 2014 », les Championnats d’Europe à domicile, le fameux « ones-in-a-lifetime event », tout ça est derrière, tout ça fait désormais partie de l’histoire. Place à 2015, 2016, 2017, etc.
« Zürich 2014 »« Zürich 2014 » ? Bien sûr, on y était ! Sinon sur place,...
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21/05/2015 | Commentaires ()

D : Eh, toi !
H : Qui ça, moi ?
D : Oui, toi ! Raconte-moi quelque chose !
*
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H : Je ne sais pas vous, mais moi j’adore la montagne. Avec ma famille, on y va tout le temps, tous les week-ends, dès qu’on peut.
Bon, s’il faut le dire, il y a deux choses que j’aime particulièrement, dans la montagne. La première, c’est de planifier le cheminement pour arriver à des points de vus extraordinaires. Et puis la deuxième chose que j’aime bien, c’est qu’avec ma famille, on arrive toujours à aller beaucoup plus vite que ce qu’indiquent les panneaux indicateurs. Si un panneau indique par exemple… 1h30, pour arriver au point de vue, nous on arrive à le faire, généralement, en 1h, 1h05, comme ça.
*Paff, une claque !
*Un jeudi sur deux, Dionysos − dieu de la phusis − interpelle l’un d’entre nous, qui avons toujours tendance à négliger et écraser les nuances et couleurs de la vie. En l’occurrence un père de famille qui...
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12/05/2015 | Commentaires ()

La grande Bellezza |
J’ai vu que PHUSIS proposait pour ce mardi soir, dans ses « Traces phusiques à la TV », La grande Bellezza, film de 2013 réalisé par Paolo Sorrentino. Moi qui croyais que le cinéma italien était mort, je m’étonne ! Est-ce qu’il serait possible d’en savoir un petit peu plus ?
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*
La grande Bellezza R
Non, même si la plupart des productions cinématographiques italiennes sont des navets et laissent craindre le pire pour la grande tradition du cinéma italien, bonne nouvelle, ce dernier n’est pas mort. Preuve en est La grande Bellezza de Paolo Sorrentino, qui passe ce soir, en fin de soirée, sur RTS un, ou qui existe bien entendu en DVD et se trouve aussi en livestream.
Vous verrez, La Grande Bellezza est un film étonnant, dans la veine des plus grands Italiens avec, en tête, Luchino Visconti en personne. Quelle esthétique, quelle sensibilité, quelle beauté, quelle sensualité et quelle bande originale incroyable ! Tout ça pour dire la situation formidable dans laquelle est...
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07/05/2015 | Commentaires ()

D : Eh, toi !
H : Qui ça, moi ?
D : Oui, toi ! Raconte-moi quelque chose !
*
*
H : Je ne sais pas vous, mais moi, jamais je n’ai rencontré de gens véritablement intelligents.
Pourtant je fréquente des milieux tout à fait… favorisé, si on peut dire : de haut niveau, des universitaires, des musiciens, des intellectuels de tout genre… Et jamais je n’ai rencontré de gens qui soient aussi intelligents que moi.
*Paff, une claque !
*Un jeudi sur deux, Dionysos − dieu de la phusis − interpelle l’un d’entre nous, qui avons tous tendance à négliger et écraser les nuances et couleurs de la vie. En l’occurrence en se considérant plus intelligent que les autres.
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30/04/2015 | Commentaires ()

On a aujourd’hui tendance à confondre l’universel et l’uniforme. On considère spontanément comme universel ce qui est juste uniforme. Mais on se trompe grandement : ce n’est pas parce que les aéroports, les hôtels, les vitrines, les bars, les clés, les restaurants, les magasins, les meubles, les piscines, les lois, les magazines, les maisons, les opinions, les sports, les affiches de bonheur et de consommation sont partout les mêmes qu’ils sont pour autant universels.
Ce n’est pas parce qu’un livre, une série télévisée, un film, une musique, une manifestation sportive, culturelle, politique ou économique sont formidablement bien relayés par les médias du monde entier qu’ils sont pour autant universels. Bien que liés, l’universel et l’uniforme ne sont pas le même.
L’universel est un concept logique, relevant de la pure raison abstraite. Par définition, l’universel exprime ce qui est « tourné » vers l’Un (uni-versus) : ce qui aspire à l’Un, qui est traditionnellement l’idée stable et constante. Tournant du regard très occidental (platonico-chrétien) en direction de...
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23/04/2015 | Commentaires ()

D : Eh, toi !
H : Qui ça, moi ?
D : Oui, toi ! Raconte-moi quelque chose !
*
*
H : Je ne sais pas vous, mais moi il y a un truc qui m’énerve, mais alors qui m’énerve au plus haut point, c’est de faire des efforts, de faire un travail, sérieusement, mais alors vraiment sérieusement, de m’engager, quoi, pour… rien.
Ouais, ça c’est un truc qui me rend complètement dingue. Si tu fais un effort, tu veux une récompense. Si tu fais un travail, tu veux un salaire. Si tu t’engages, tu veux une satisfaction.
Et si ce n’est pas le cas, ça t’énerve.
*Paff, une claque !
*Un jeudi sur deux, Dionysos − dieu de la phusis − interpelle l’un d’entre nous, qui avons tous tendance à négliger et écraser les nuances et couleurs de la vie. En l’occurrence en valorisant nos efforts non comme expérience, comme participation de quelque chose qui nous dépasse, mais pour obtenir une satisfaction, en fonction de l’idée de récompense.
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19/04/2015 | Commentaires ()

Dominique A – Éléor
Quand de tout vous serez lassés, quand vous n’en pourrez plus de l’agitation de ce monde, qui court au plus pressé, vous n’aurez qu’un canal à traverser pour me rejoindre. Où ça ? A Eléor : ville de bord de mer, ville bienheureuse, rythmée par le va-et-vient des vagues.
Oui, avant de ne plus avoir de force, avant de ne plus avoir l’énergie de participer à tout ça, avant que la vie se défile, avant de gagner l’autre bord, celui de la mort, épuisés par tous les efforts, toutes les courses, tout ce jeu, tout ce vide, rejoignez-moi à Eléor !
Vous vous y retrouverez comme dans un rêve, dans une vieille maison, en face de la mer. Les vestes pendues aux patères. Et l’immuable bercement de la mer pour seul bréviaire. Traces blanches, au loin, sur la chaussée. Traces d’écume, au loin, sur l’océan. Fourmillement de mille pensées. Galeries d’écumes, de remous, de renflements, de naissances, de vie, de mort,...
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16/04/2015 | Commentaires ()

Quand on parle aujourd’hui d’universel, il s’agit d’un universel abstrait, d’origine métaphysique : l’universel comme idée en soi, préalablement donnée. Est universel ce qui se trouve partout, dans le monde entier, au même titre : par exemple la gravitation, la raison, les droits de l’homme, la science, la technique, etc.
Quiconque est allé à l’école n’est pas seulement formé à l’idéalisme, mais encore à l’universalisme : il possède une vision du monde standardisée par l’idée d’universel ; vision logico-rationnelle, pragmatique, valable a priori, de tout temps et pour tout un chacun. Quoi qui se joue, nous l’appréhendons à partir de cet universel, qui nous permet de le cerner et classer une fois pour toute en bonne et due forme.
Ce faisant, nous réduisons sans le savoir la complexité des phénomènes et des sensations à une peau de chagrin : nous aplatissons, stérilisons, standardisons la moindre de nos expériences. Nous négligeons les infinies nuances, richesses, ressources et connexions de toutes choses.
*
*
C’est ainsi que se joue la mondialisation, ou...
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09/04/2015 | Commentaires ()

D : Eh, toi !
H : …
D : Oui, toi ! Raconte-moi quelque chose !
*Apathie par Michysos
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H : …
Le personnage ne répond pas. Il est apathique. Il se contente de regarder droit devant lui. Un moment, il semble entendre le rire et se demander ce qui se passe. Avant de laisser tomber et de retourner dans son apathie.
*Paff, une claque !
*
Un jeudi sur deux, Dionysos − dieu de la phusis − interpelle l’un d’entre nous, qui avons tous tendance à négliger et écraser les nuances et couleurs de la vie.
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02/04/2015 | Commentaires ()

La tradition n’a pas seulement fait de nous des indécrottables « optimistes théoriques », convaincus que l’intelligence et la connaissance rationnelle est la clé de tout, elle nous rend paradoxalement en même temps de plus en plus pragmatiques. Oui, nous devenons à la fois toujours plus cérébraux, plus théoriques et plus matérialistes, plus pragmatiques. Cela toujours en étant assoiffés de progrès, de bonté, de beauté et de vérité – et menacés de sombrer dans le pessimisme et la dépression.
Pris que nous sommes aujourd’hui dans la vision anglo-américaine du monde – vision chosiste, positiviste, pragmatique –, nous sommes, bien malgré nous, amenés à être de plus en plus matérialistes : pour ne nous occuper que des simples faits (ta pragmata, en grec ancien) tels qu’ils se montrent à nous.
Loin de nous intéresser à ce qui gronde au fond des phénomènes, aux mystères cachés des mille et une choses excitantes et inquiétantes que nous vivons, ressentons et accomplissons, nous nous occupons, tels des automates, de...
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31/03/2015 | Commentaires ()

Big Eyes QLa critique n’a pas aimé Big Eyes, le dernier film de Tim Burton (USA), qui rejoue la scandaleuse histoire vraie de l’une des plus grandes impostures de l’histoire de l’art.
Ça se passe entre la fin des années 50 et le début des années 60. Le peintre Walter Keane (l’agité Christoph Waltz) connaît un succès phénoménal et révolutionne le commerce de l’art grâce à ses énigmatiques tableaux qui représentent des enfants tristes, avec des yeux immenses. Mais voilà que la vérité éclate au grand jour : ce n’est pas Walter Keane qui peint ses toiles, mais… sa femme, Margaret (la docile Amy Adams).
La critique est unanime : Big Eyes est en même temps trop académique, léché et superficiel, mais encore déséquilibré et ambigu. Trop simple et trop compliqué à la fois. Donc on y comprend rien : ni au mystère de la création, ni aux grands yeux, ni au succès des tableaux, ni au personnage de Margaret. Pourquoi ?
Parce...
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26/03/2015 | Commentaires ()

D :
Eh, toi !
F :
Qui ça, moi ?
D :
Oui, toi ! Raconte-moi quelque chose !
*
*
F : Vous voulez que je vous raconte quelque chose ? Eh bien je vais vous raconter ce que je raconte à tout le monde depuis lundi dernier, où je suis allée à l’hôpital, avec une amie, qui avait mal au genou.
Eh bien à l’entrée de l’hôpital, ils ont très bien fait ça : ils ont indiqué sur des grands panneaux qu’il fallait faire très attention aux virus, qu’il fallait se faire vacciner contre la grippe et qu’il fallait porter de masque.
Oui, moi je trouve ça très intelligent, parce qu’avec la surpopulation, le mixage des cultures, tous les virus, toutes les maladies, le H3N2, le RSV et tous les autres, on ne fait jamais assez attention.
Alors voilà, moi, depuis lundi – grâce à mon amie, indirectement, qui va très bien, d’ailleurs, elle a juste mal au genou –, eh bien je porte toujours le masque quand je parle à quelqu’un.
*
Paff, une claque !
*
Un jeudi sur...
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19/03/2015 | Commentaires ()

Vous voulez savoir pourquoi nous sommes tous des indécrottables théoriciens optimistes ? Pourquoi, dans tout ce que nous vivons, dans tout ce que nous faisons, dans tout ce que nous pensons, nous sommes toujours rivés sur nos idées ? Toujours en train de faire des projets ? Toujours en train de réduire la foisonnante complexité de la vie, des phénomènes, des sensations à des idées et concepts fixes ? Et pourquoi nous risquons toujours de tomber dans le contraire de l’optimisme, à savoir dans le pessimisme, tant la réalité s’avère ne pas correspondre à nos idées ?
Vous voulez savoir ? Eh bien je vais vous le dire, c’est somme toute à cause de… Platon, le premier philosophe proprement dit de notre tradition. Premier philosophe qui a eu un rôle formidable sur le cours de l’histoire, jusqu’à nos jours, où son influence continue à travailler, et même de plus belle, de manière larvée, et même si on ne veut pas le dire…
*
*
Voici comment les choses se sont...
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12/03/2015 | Commentaires ()

D :
Eh, toi !
H :
Qui ça, moi ?
D :
Oui, toi ! Raconte-moi quelque chose !
*
*
H :
Vous aimez voyager mais n’arrivez pas à communiquer comme vous le voudriez avec les gens que vous rencontrez ?
Eh bien, bonne nouvelle, il existe une nouvelle méthode d’anglais, tout à fait révolutionnaire, qui s’appelle Fast and easy english learning, qui vous permet de vous en sortir très bien dans le monde entier.
Fast and easy english learning, c’est une nouvelle méthode révolutionnaire, qui vous donne l’occasion, en quatre leçons de 15 minutes seulement, d’apprendre les 25 formules indispensables vous permettant de partager ce que vous avez à partager avec les gens sur tout le tour de la planète.
Et ceci avec pour avantage que vous n’avez besoin d’aucun bagage préalable et que ça ne nécessite aucune sensibilité particulière.
Donc ça s’appelle Fast and easy english learning : une méthode comme ça !
*
Paff, une claque !
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Un jeudi sur deux, Dionysos − dieu de la phusis − interpelle l’un d’entre nous, qui avons tous tendance à négliger et écraser les nuances et...
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05/03/2015 | Commentaires ()

Eduqués que nous sommes depuis notre plus tendre enfance à l’optimisme théorique, nous ne pouvons faire autrement que croire que la théorie – la connaissance abstraite de la vérité – permet d’atteindre l’optimum, le bien suprême. Nous sommes convaincus, non seulement qu’il existe pour toute chose une explication logique, rationnelle et morale, mais encore que, grâce aux progrès de la science et de la technique – qui reposent sur la connaissance théorique –, l’humanité toute entière est en voie de baigner dans le bonheur perpétuel.
Sur le plan personnel, nous passons automatiquement ce que nous vivons au crible de la raison. Tout ce qui nous arrive est machinalement abstrait du sensible, puis trié, stabilisé, cerné et rangé dans nos structures et catégories théoriques. Qu’importe la sensation, l’image, la personne, l’événement, la relation, le désir, la peur, nous nous en faisons une idée, qui se fixe et durcit dans notre pensée.
*
*
Ainsi sommes-nous tributaires de tout un monde d’idées ; monde d’idées abstraites, théorique,...
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26/02/2015 | Commentaires ()

D :
Eh, toi !
H :
Qui ça, moi ?
D :
Oui, toi ! Raconte-moi quelque chose !
H :
Bonjour, je m’appelle Charles-Henri. Je suis super content, parce que je suis sur le point de ne plus être célibataire. Je viens de rencontrer une femme exceptionnelle sur internet. Quasi parfaite.
On a les mêmes hobbies, les mêmes intérêts, et elle correspond physiquement à 95% de mon idéal.
Alors on va se voir bientôt. Et je pense que c’est une histoire qui va marcher. Moi mon rêve, ça serait d’avoir deux enfants et de pouvoir construire avec elle une petite maisonnette…
Paff, une claque !
*
Un jeudi sur deux, Dionysos − dieu de la phusis − interpelle l’un d’entre nous, qui avons tous tendance à négliger et écraser les nuances et couleurs de la vie.
...
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19/02/2015 | Commentaires ()

Suite à Platon, au platonisme et ensuite au christianisme, nous sommes tous des optimistes théoriques. Nous sommes tous éduqués à chercher dans l’abstraction théorique le bien suprême. A chaque fois que nous nous mettons à penser, à réfléchir, tout un mécanisme optimiste théorique se met en marche dans notre esprit.
Toujours, nous avons en vue, dans notre tête, un monde idéal : monde sans défaut ni faille, de toute plénitude, à partir duquel nous jaugeons, jugeons et organisons les phénomènes du monde ici et maintenant. Quoi qu’il arrive, nous théorisons la réalité ; nous faisons abstraction des éléments sensibles et traitons les résultats au niveau intelligible.
*Pessimisme pratique par Michysos
*
Manière de faire qui, de fil en aiguille, si notre pensée est cohérente, si notre pensée est rigoureuse, nous conduit à croire à une explication logique et rationnelle et morale de toute chose. Nous amène à croire que la connaissance abstraite de la vérité – la théorie, le savoir, la connaissance, la science, la technique...
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15/02/2015 | Commentaires ()

Janet Kay ~ Silly GamesHistoire d’amour. D’amour tragique. Jeu de cache-cache. En tension avec l’amour romantique, les idées. Jeu de cache-cache qui dure depuis longtemps, très longtemps. Trop longtemps ?
Voilà bien longtemps qu’elle l’aime, qu’elle veut être avec lui, tout près. Et même plus : qu’elle le veut, qu’elle veut le posséder, lui, tout entier. Tellement qu’elle en est possédée, qu’elle en est folle.
Folie qui est en même temps une honte : folie et honte que de toujours chercher l’autre, et de toujours être si loin l’un de l’autre. Folie et honte que de s’être laissé prendre au jeu, de s’être laissé piquer comme ça par l’aiguillon d’Eros.
A chaque fois qu’elle entend son nom, elle est prise de douleur. Oui, la seule entente de son nom la blesse, à l’intérieur. Pourquoi ? Parce que ça ne joue pas comme elle voudrait. Parce que la réalité n’est pas comme elle le désire. Parce qu’elle n’est pas conforme à son idée. Parce qu’à chaque fois qu’ils...
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12/02/2015 | Commentaires ()

D :
Eh, toi !
F :
Qui ça, moi ?
D :
Oui, toi ! Raconte-moi quelque chose !
F :
Bonjour, Louise Rochat, pour vous dire que vous ne pouvez pas vous imaginer combien il y a d’automobilistes qui ne respectent pas les règles élémentaires de stationnement en ville. Tant en zone bleue qu’en zone blanche à durée limitée.
Je sais de quoi je parle puisque voilà 12 ans que je m’engage comme assistante de sécurité publique à l’office du stationnement de la Police de Lausanne et que je remporte presque toujours la prime versée chaque semaine à l’assistante qui a distribué le plus d’amandes d’ordre.
Paff, une claque !
*
Un jeudi sur deux, Dionysos − dieu de la phusis − interpelle l’un d’entre nous, qui avons tous tendance à négliger et écraser les nuances et couleurs de la vie.
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05/02/2015 | Commentaires ()

Face à l’insupportable fond tragique qui guette et gronde partout entre en jeu la dimension esthétique, artistique de la vie. Pour nous abriter de l’échec, de la souffrance et de la mort, qui finissent toujours par arriver et par triompher, nous sommes amenés à nous réfugier dans quantité de belles apparences, idées, illusions et autres fictions artistiques. Elles seules rendent l’existence possible et digne d’être vécue.
A bien y regarder, cette dimension sensible, artistique de la vie ne joue pas seulement sur le plan des êtres humains que nous sommes, mais travaille partout, dans tous les phénomènes du monde. Tout ce qui apparaît à la lumière, toute belle forme n’est somme toute qu’un voile artistique qui surmonte le sombre fonds caché dont en même temps elle provient. Et ce n’est pas négligeable : plus la terrible réalité se fait sentir, plus la dimension esthétique, artistique entre en jeu, et plus riche et colorée est la création de belles apparences.
*Optimisme theorique par Michysos
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Il...
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01/02/2015 | Commentaires ()

Sketch de Stéphane Guillon (2008) :
« Arrêter de fumer, prendre soin de son corps, manger bio…
Vous avez déjà fait vos courses dans un supermarché bio ?
On s’attend à voir des gens éclatants, pétant le feu, le tain vif…
Eh non, ils ressemblent aux tomates qu’ils vendent : mous, fripés, dégarnis.
– Madame, vos tomates, c’est normal ?
– Oui Monsieur, elles ne sont pas traitées, sans insecticides, on retrouve le goût !
– Oui, les chenilles ont l’air de les apprécier !
Supermarché bio : silence d’église….. on est pas chez Shopi !
À 15 € le paquet de biscottes, tout le monde fait la tronche ; solidarité avec les tomates !
*
*
– Vous auriez un quart de pain s’il vous plaît ?
– Quelle sorte ?
– Bah… euh… avec de la mie à l’intérieur !
– Sésame, sarrasin, blé dur, 4 céréales… ?
– Je vais prendre un Big Mac et un Coca, connasse !
Tu sors de là, tu n’as qu’une envie : un bon steak aux hormones arrosé de...
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29/01/2015 | Commentaires ()

D :
Eh, toi !
H :
Qui ça, moi ?
D :
Oui, toi ! Raconte-moi quelque chose !
*
*
H :
Moi, je vais vous dire, j’économise beaucoup d’argent en faisant mes commissions de manière intelligente. Oui, je vais toujours acheter ce dont j’ai besoin dans le magasin qui le vend le moins cher.
Bien sûr, ça demande toute une préparation. Un : il faut toujours être au courant des prix. Deux : il faut toujours les comparer, les prix, et connaître les actions, savoir où et quand il y a quelle action. Et trois, enfin : il faut se rendre, pour chaque produit, sans se tromper, dans le magasin qui fait justement le meilleur prix.
Moi, comme ça, j’économise au moins, qu’est-ce qu’on va dire, CHF 20.-, même CHF 30.- par mois ! C’est pas mal, non ? Vous ne trouvez pas ?
Paff, une claque !
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Un jeudi sur deux, Dionysos − dieu de la phusis − interpelle l’un d’entre nous, qui avons tous tendance à négliger et écraser les nuances et couleurs de la vie.
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22/01/2015 | Commentaires ()

To be, or not to be, that is the question : être ou ne pas être, telle est la question, la question que se pose Hamlet (personnage de Shakespeare) après avoir jeté son regard dans le tréfonds de l’existence, après avoir reconnu qu’il ne pouvait rien changer à la malhonnêteté des gens et à l’immoralité du monde. Voilà la question qu’il se pose après avoir pris conscience que tout est vain, que toute action est inutile, qu’il ne parviendrait pas réordonner un monde sorti de ses gonds.
La connaissance vraie des choses que possède Hamlet – après avoir entendu le fantôme de son père lui raconter comment il est mort – l’empêche d’agir. La reconnaissance de la sagesse de Silène tue en lui toute volonté d’action, toute propension à l’engagement qui le caractérisait auparavant.
*To be or not to be par Michysos
*
Pourquoi ? Parce que toute action exige qu’on croie à quelque chose, exige qu’on se voile dans l’illusion, voilà la terrible leçon que...
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15/01/2015 | Commentaires ()

D :
Eh, toi !
H :
Qui ça, moi ?
D :
Oui, toi ! Raconte-moi quelque chose !
*
*
Moi, je vais vous dire : les gens que j’apprécie, c’est les gens tchac-tchac-tchac. Les gens clairs et nets, les gens droits, qui n’ont pas de problème, qui savent organiser et construire leurs affaires sans venir faire douter et emmerder tout le monde.
Ouais, c’est pénible à la fin les gens qui cherchent toujours midi à quatorze heures, qui laissent toujours tout ouvert, qui n’arrêtent pas de problématiser, avec qui on ne sait jamais. Moi, en tout cas, je déteste ça : pour moi, ce sont des embrouilleurs, rien d’autre.
Ben ouais : les gens bien, ce sont ceux avec qui on sait à quoi s’en tenir, ceux avec qui on n’a pas de problèmes. Ceux qui font les choses comme on a envie qu’ils les fassent.
C’est comme ça, non ? Je n’ai pas raison, non ?
Paff, une claque !
*
Un jeudi sur deux, Dionysos − dieu de la phusis − interpelle l’un d’entre nous, qui avons tous tendance à négliger et écraser...
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08/01/2015 | Commentaires ()

La sagesse de Silène est une ancienne sagesse populaire grecque, du nom de Silène : un vieux satyre, un des fameux compagnons de Dionysos ; compagnons qui, comme les Ménades, ou les Bacchantes, vivent cachés dans les forêts et les montagnes, où ils forment le mystérieux cortège de Dionysos.
Silène est mi-cheval, mi-homme : il a des sabots à la place des pieds, une queue et des oreilles de cheval, le visage barbu, des poils partout, et le regard lubrique. Il est sans gêne, toujours nu, toujours rieur, toujours d’une sensualité et d’une sexualité exubérante, le phallus en érection, volontiers proéminent, – énorme, pour dire la vérité.
Silène incarne les forces obscures, brutes, bestiales de la vie humaine : les forces surpuissantes qui règnent, travaillent et grondent dans les profondeurs, sous les belles formes stables. Les puissances si productrices, si effrénées qu’elles sont chaotiques, dangereuses, et même insupportables pour l’homme. Sinon dans le cadre bien délimité des cultes rituels, des mystères, des banquets, autant de célébrations...
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01/01/2015 | Commentaires ()

D :
Eh, toi !
H :
Qui ça, moi ?
D :
Oui, toi ! Raconte-moi quelque chose !
*
*
H :
Vous voulez que je vous raconte ce que j’ai fait hier soir, à l’occasion de la soirée de Nouvel-An ? Eh bien, contrairement à la plupart, je n’ai pas festoyé. Contrairement à la plupart, je n’ai pas mangé, je n’ai pas bu, je n’ai pas dansé, je n’ai pas ri plus que de raison.
Non, contrairement à la plupart, je suis resté tranquillement chez moi, à lire mes livres.
D’ailleurs je considère ces fêtes alcooliques comme des « maladies populaires ». Vous ne pensez pas que j’ai raison ?
Paff, une claque !
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Un jeudi sur deux, Dionysos − dieu de la phusis − interpelle l’un d’entre nous, qui avons tous tendance à négliger et écraser les nuances et couleurs de la vie.
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30/12/2014 | Commentaires ()

Whiplash QComme, sur PHUSIS.ch, vous semblez être aux aguets et au courant des divers signes et autres traces de vie saine, artistique, énigmatique, musicale, ou encore enthousiaste, comme vous le dites, je me demandais : est-ce que vous avez déjà vu Whiplash, le premier long métrage de Damien Chazelle ?
Son synopsis me fait penser que ça pourrait vous plaire : c’est l’histoire d’Andrew, 19 ans, qui rêve de devenir l’un des meilleurs batteurs de jazz de sa génération. Mais la concurrence est rude au conservatoire de Manhattan où il s’entraîne avec acharnement. Il a pour objectif d’intégrer le fleuron des orchestres dirigé par Terence Fletcher, professeur féroce et intraitable. Lorsque celui-ci le repère enfin, Andrew se lance, sous sa direction, dans la quête de l’excellence…
*
Bande-annonce :
*
Whiplash QQAh, ma chère Ariane, quel flair extraordinaire ! Whiplash, on l’a vu. Et on a effectivement trouvé que c’était un bon film. Et par maints côtés même un très bon film !
Un film de musique, de jazz : fait rare et...
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25/12/2014 | Commentaires ()

A l’aube de notre tradition, il y a quelque 26 siècles, le penseur-poète grec Parménide amorce le tournant vers la philosophie. Et ce notamment en affirmant que : « C’est une seule et même chose : penser et être » (Poème, fr. III).
Depuis lors – et notamment depuis Platon, qui vient renforcer et ratifier l’affirmation de Parménide –, seul existe, seul est, au sens fort du terme, au sens où il a un être stable et constant, ce que nous pouvons penser. Ce qui revient à dire que tout ce qu’on ne peut pas saisir par les outils de notre raison n’est pas, n’a pas d’être proprement dit – et n’est donc pas digne d’intérêt.
C’est là évidemment un tournant énorme, qui a des conséquences qui ne sont pas moins énormes. La vue de l’esprit, la pensée, qui avec Platon, puis Aristote, devient pensée distinctive, logico-rationnelle, a depuis lors la primauté sur tous les autres sens. Voilà que l’ouïe, le toucher, l’odorat, le goût et...
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18/12/2014 | Commentaires ()

D :
Eh, toi !
H :
Qui ça, moi ?
D :
Oui, toi ! Raconte-moi quelque chose !
*Marché de Noël par Michysos
*
H :
Bonjour, Amédée Fournier, Responsable du marché de Noël de la ville. Le marché de Noël, c’est une affaire qui marche – avec une équipe qui gagne !
Moi ça fait des années que je suis responsable, et je peux dire qu’il y a clairement toujours plus de monde. Chaque année, on augmente la capacité et le nombre de cabanons. On en est actuellement à 76 exactement.
Côté nouveautés pour 2014, on peut en souligner trois :
On a couvert tout l’espace avec des copeaux de bois, pour avoir une meilleure ambiance encore.
On organise des soirées spéciales vraiment très sympas pour les entreprises, les familles, les copines etc. Je vous laisse regarder le programme.
Et de plus, notre vin chaud est réputé depuis longtemps être le meilleur du canton.
Alors si j’ai un conseil à vous donner, ce serait celui-là : venez tous acheter vos cadeaux à NOTRE marché de Noël !
Paff, une claque !
*
Un jeudi sur deux, Dionysos − dieu de la phusis − interpelle...
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11/12/2014 | Commentaires ()

C’est chez Parménide, au Ve siècle avant notre ère, que se joue le tournant vers la pensée philosophique telle qu’on la connaît aujourd’hui ; tournant et pensée philosophique sur lesquels reposent notre vision idéaliste du monde.
Alors que, avant lui, l’enjeu de toute vie était toujours d’écouter, d’expérimenter et d’accompagner le plus productivement possible les mystérieuses forces qui jouent toujours et partout, Parménide nous a mis sur la voie de la pensée ; pour atteindre ce qu’il appelle l’« être » stable et constant, autrement dit, comme l’expose la déesse dans son poème : le « cœur sans tremblement de la vérité bien ronde ». Être, vérité, essence ou cœur sans tremblement, qui ne peut se gagner qu’en s’orientant sur le lógos et le noûs, la logique et la raison.
« C’est une seule et même chose : penser et être », écrit Parménide dans le troisième fragment de son Poème. Ce qui revient à dire – et il s’agit donc là de l’amorce de toute notre tradition – que seul existe,...
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04/12/2014 | Commentaires ()

D :
Eh, toi !
F :
Moi ?
D :
Oui, toi ! Raconte-moi quelque chose !
F :
Le week-end dernier, mon mari et moi-même sommes allés à Rome, dans la grande et éternelle ville de Rome. Un voyage juste for-mi-dable, qui nous a permis de tout faire et de tout voir en deux jours seulement. Le Top 10 des meilleurs spots de la ville : le Colisée, le Panthéon, le Forum, le Vatican, le Château Saint-Ange, la Bouche de la vérité, la Fontaine de Trevi – en travaux, mais nous avons quand même pu lancer une petite pièce –, la Piazza Navona, Campo de Fiori et… la Piazza di Spagna. Le tout avec un hôtel confortable et pas cher du tout. Et des excellents restaurants !
Hein ? Mais pourquoi vous rigolez ? Et si, en plus, je vous disais qu’on a, en plus, bénéficié d’un très bon rapport qualité-prix, hein ?
Paff, une claque !
*
Un jeudi sur deux, Dionysos − dieu de la phusis − interpelle l’un d’entre nous, qui avons tous tendance à négliger et écraser les nuances et couleurs...
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27/11/2014 | Commentaires ()

S’il est vrai que nous sommes entourés d’apparences toujours changeantes, en perpétuel va-et-vient, la question est de savoir ce qu’il en est de la vérité stable et constante, située par-delà et en-deçà des apparences ?
Quel accès y avons-nous ? La vérité est-elle, comme on a tendance à le croire, la normalisation, la formalisation statistique, intelligible et idéale de toutes les apparences ?
Réponse : non. Affirmer cela revient à confondre les doxai brotôn, les vues des mortels que nous sommes avec l’alètheia, la divine vérité qui nous dépasse de fond en comble. En effet, ce qui nous apparaît dans notre environnement quotidien, ce que nous voyons – serait-ce avec des instruments très sophistiqués, des microscopes à balayages électroniques, par exemple, ou à l’aide de radiographies, d’échographies, de résonnances magnétiques ou de je ne sais quoi encore –, ce que nous voyons et imaginons, et qui nous est à la longue familier, on a beau le prendre pour ce qui est, on a beau le tenir...
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20/11/2014 | Commentaires ()

*« Chiller » est un anglicisme issu de l’expression « to chill out », qui signifie « se relaxer », « se détendre ».
*
D :
Eh, toi !
H :
Moi ?
D :
Oui, toi ! Raconte-moi quelque chose !
H :
J’étais justement en train de chiller avec des potes, au bord du lac. Tu vois, pour décompresser un peu. On buvait une bière, tranquille. On était juste là, bien, quoi, cool.
Ouais, moi c’est ça que j’aime faire : être là, chiller, avec mes potes. Être relaxe, détendu, sans se faire emmerder, sans se prendre la tête. Juste tranquille, prendre le temps, vivre, quoi !
Hein ? Tu veux venir avec moi ? Hein ?
*
Paff, une claque !
*
Un jeudi sur deux, Dionysos − dieu de la phusis − interpelle l’un d’entre nous, qui avons tous tendance à négliger et écraser les innombrables nuances et couleurs de la vie.
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16/11/2014 | Commentaires ()

Drôle de musique de la vie. J’ai vu des gens mourir de faim. Il y avait des meurtres, des viols. Des villages en feu. Des personnes qui couraient dans tous les sens, qui essayaient de s’échapper.
Comme je ne pouvais rien faire, je n’ai pas même osé croiser leurs regards. Je me contentais de regarder mes chaussures. Tout ça était acide. Tout ça était tragique. Drôle de musique de la vie. C’était presque comme le blues. C’était presque comme le blues.
A force de vivre tout ça, de ne pas pouvoir faire autrement que de penser à tout ça, tous les jours, je dois mourir un peu. Entre chaque intrigue meurtrière, entre chaque nouvelle catastrophe, je dois mourir un peu. Et quand j’en ai fini de penser, c’est même pire : je dois mourir beaucoup. Je ne peux pas faire autrement : soit je pense à tout ça, à la mort, à tout ça, soit je meure à mon tour sans me rendre compte...
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13/11/2014 | Commentaires ()

On oppose traditionnellement la « vérité » à l’« opinion » : la vérité théorique, philosophique, scientifique, objective est traditionnellement opposée à l’impression personnelle, à l’opinion ou avis subjectif. Exemple : j’ai beau avoir l’impression qu’il fait extrêmement froid, mon impression n’a guère de valeur face au thermomètre qui indique qu’en vérité il fait une température tout à fait clémente.
La distinction traditionnelle entre « vérité » et « opinion » apparaît au Ve siècle avant J.-C. chez Parménide. Toutefois dans un sens légèrement différent de celui qu’on croit aujourd’hui. C’est ce qu’il s’agit de décortiquer présentement.
Dans son fameux poème judicieusement intitulé Sur la phusis, Parménide distingue l’alétheia de la dóxa, termes traduits en latin par veritas et opinio, qui ont donné, en français, vérité et opinion.
Mais attention : les traductions sont toujours des interprétations, qui empêchent volontiers la bonne entente des choses. Pour comprendre comment se fait jour ladite distinction à l’aube de notre tradition et ce qu’elle signifie, il faut retourner au texte grec.
*
Vérité et opinion par Michysos
*
Le texte de...
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06/11/2014 | Commentaires ()

* Was für eine Kuh ! – (Video und Text auf Deutsch unten) *
En Suisse, les vaches, ça nous connaît. Il n’y a pas une vraie carte postale, affiche publicitaire ou autre dépliant vantant notre beau pays qui ne présente, en gros, tout devant, ou dans un coin, en arrière-fond, le plus souvent dans un pré, avec de jolies fleurs champêtres, un de ces êtres à cornes, à pis et à cloche.
Les vaches ? Des animaux un peu bébêtes certes, mais très utiles et à la base de notre alimentation, de notre économie, de nos traditions nationales. Les vaches que les paysans – ou plutôt les machines des paysans – traient, matin et soir. Les vaches qu’on mène, l’été, à l’alpage, respirer l’air pur des montagnes et manger l’herbe d’altitude. Les vaches qui, enfin, entre les deux, aiment bien regarder passer les trains en ruminant.n Suisse, les vaches, ça nous connaît.
*Ça c’est (une) vache ! par Michysos
*
Il n’y a pas une vraie carte postale,...
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30/10/2014 | Commentaires ()

Un jeudi sur deux, Dionysos, dieu de la phusis, interpelle l’un d’entre nous, qui a tendance à négliger et écraser les innombrables nuances et couleurs de la vie.
*
D :
Eh, toi !
H :
Moi ?
D :
Oui, toi ! Raconte-moi quelque chose !
*Aller à l’essentiel par Michysos
*
H :
Moi, contrairement à certaines personnes, je ne suis pas du genre compliqué. Pas du genre à chercher midi à quatorze heures. Quand on me dit quelque chose, je ne me perds pas dans les détails. Je vais directement à l’essentiel. Les fioritures, les emballages, et tout le tralala, ça ne sert à rien : ça ne fait que compliquer les choses.
Ce qui compte, c’est l’information qu’on nous transmet. Pas les complications.
Des rires commencent à se faire entendre.
Donc il faut allez à l’essentiel ! Saisir l’objet, l’idée, le résultat. Pour pouvoir juger si c’est bien ou pas, si c’est utile ou pas, si ça vaut le coût ou pas, si c’est risqué ou pas.
Ben oui, le but, dans la vie, c’est d’y voir clair. C’est d’éviter les doutes, les...
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23/10/2014 | Commentaires ()

Un jeudi sur deux, le Dr. Ludovic MietZsche (GRE/CHN/FRA/GER/GBR/USA) vous rappelle quelques fondamentaux de la philosophie traditionnelle. Non sans dévoiler en même temps, dans les plis et replis négligés par notre vision idéaliste, quantité de perspectives cachées, tant nouvelles qu’anciennes. Cette semaine, il s’occupe de la… « vérité » !
*
La « vérité » est un des mots fondamentaux de la philosophie. L’enjeu est aujourd’hui de le décortiquer : d’abord en nous intéressant à son origine étymologique, puis, plus en amont, à l’idée même de « vérité » telle qu’elle s’est faite jour à l’aube de notre tradition.
Selon l’étymologie, le mot « vérité » provient du latin veritas, participe passé du verbe vereri, qui signifie avoir une crainte respectueuse, révérer, respecter, appréhender et craindre. La « vérité » est ainsi ce qui est appréhendé avec respect, ce qu’on vénère avec une certaine crainte. Etymologiquement, le mot « vérité » signifie donc quelque chose qu’on place très haut, devant lequel on se plie et qu’on traite avec respect et une certaine dignité morale.
*
Dr. Mietzsche: la vérité par Michysos
*
Pourquoi ? Pour le comprendre, pour comprendre ce...
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13/07/2014 | Commentaires ()

Bird PeopleVOUS AVEZ ENVIE DE VOIR UN BON FILM, rafraichissant et libérateur ? Procurez-vous Bird people, le dernier opus de Pascale Ferran (FRA/2014), avec la délicieuse Anaïs Demoustier, et l’excellent Josh Charles ! Il vous donnera des couleurs. Voire même des ailes.
A la surface, dans notre monde, tout est beau, tout est pratique. Humain, très humain, voire trop humain : pragmatique, idéaliste, autrement dit quadrillé, bétonné, air-climatisé. Nous-même y compris. En-dessous, pourtant, il y a toute une vie qui gronde, vie pleine, non seulement claire, mais encore obscure, remplie de mystère, d’innocence, de magie, de fantaisie, de rêve.
Habitués à bien faire les choses – comme on nous l’apprend depuis notre plus jeune âge –, on est amené à oublier de vivre vraiment. Nous voilà prisonniers de mille et une structures, sociales, professionnelles, familiales, morales, qui n’ont somme toute rien à voir avec notre existence profonde. Qui canalisent nos possibilités d’existence, nos désirs, écrasent notre sensibilité, notre ouverture, notre curiosité, notre imagination. Qui font...
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10/07/2014 | Commentaires ()

COMME IL EST DE FOND EN COMBLE ARTISTIQUE, le double mouvement réciproque de la vie – celui d’apparaître à la lumière, de se produire à partir du retrait et de la destruction dans les profondeurs cachées – repose sur la sensibilité, et non pas sur la raison.
Le mouvement réciproque de la vie n’est pas le fruit d’un dieu architecte, qui prend en compte un plan, des idées, qu’il réalise dans la matérialité sensible, mais d’un dieu artiste, qui joue à accompagner à la présence les forces productrices qui grondent dans l’absence.
La vie n’est donc pas – comme on le croit souvent – déterminée par les idées, mais par les sens, par la sensibilité. Aisthèsis, perception sensible, ouverture au monde qui est gage de survie, de maîtrise, de puissance, d’équilibre dans le va-et-vient des phénomènes. Sensibilité et ouverture qu’il convient donc de favoriser le plus possible, pour que l’homme ne se réduise pas à être un automate – et pour que...
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03/07/2014 | Commentaires ()

VIVRE, C’EST APPARAÎTRE, VENIR À LA LUMIÈRE, se nourrir, se déployer, sur fonds de retrait et de destruction.
Tout ce qui vit, tout ce qui fait partie de la vie ou nature comme phusis, est marqué par ce mouvement d’éclosion, issu d’une mystérieuse énergie – ou force, ou volonté, qu’importe comment on l’appelle – qui gronde et travaille au fond de tout phénomène.
Or cette énergie, cette force ou volonté est perpétuellement tourmentée. Tourmentée par quoi ? Par la souffrance. Elle souffre sans arrêt. Non pas du manque, de soif de lumière, du manque de clarté, de puissance, d’effectivité, comme on l’interprète volontiers depuis Platon et Aristote, mais de trop-plein, d’excès de plénitude. Si elle souffre, c’est parce qu’elle déborde de richesse, parce qu’elle est surabondamment riche.
Or l’unique manière qu’elle a de se libérer de cette souffrance, de cet insupportable trop-plein, consiste à se mettre en mouvement : à sortir de l’ombre, à s’extérioriser, à se manifester et à s’exprimer.
*La sensibilité comme élément-clé par...
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26/06/2014 | Commentaires ()

UN DES BUTS DE PHUSIS.CH, NOTRE SITE INTERNET, est de partager notre « amour de la sagesse, du savoir », autrement dit de partager notre « philosophie ».
On n’y pense guère quand on emploie le mot, mais c’est justement ça que veut dire « philosophie » : l’amour (philia, en grec) de la sagesse, du savoir (sophia). Le philosophe – le vrai, non pas le pseudo-philosophe, l’imposteur – est donc celui qui aime (philein) la sophia, c’est-à-dire la sagesse, le savoir.
Mais qu’est-ce que veulent dire au juste les deux parties du mot ?
Pour comprendre ce que veut dire « aimer », le mieux est évidemment de penser à l’amour qui lie deux personnes. Amour qui les poussent à aspirer l’une vers l’autre, à se favoriser l’une l’autre, à vouloir être ensemble, l’une avec l’autre, près de l’autre, tout près, voire même dans l’autre, dans ce qu’elles font et dans ce qu’elles sont – ne serait-ce qu’en pensée, si l’une des deux n’est pas présente en l’occurrence.
*Philosophie par Michysos
*
Pour ce qui...
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19/06/2014 | Commentaires ()

IL EXISTE, CHEZ NOUS AUTRES OCCIDENTAUX TARDIFS, apparemment bienheureux, un consensus généralisé sur la question de la liberté. Tout le monde s’accorde pour le dire : la liberté est quelque chose de bien, une valeur sûre, de haut rang et de grande importance. Et même plus : un des plus dignes et précieux acquis de notre formidable civilisation.
Oui, la liberté est une des idées les plus remarquables, née, apparue de notre surpuissante raison. Idée qui nous distingue non seulement des autres peuples (pour autant qu’il y en ait encore…), mais même bien plus largement de tous les autres êtres vivants de la planète, quant à eux inexorablement soumis au déterminisme naturel.
Spontanément, tout le monde dit à peu près ça à propos de la liberté.
Généralement, la liberté, on la définit comme la possibilité d’agir à sa guise, sans restriction ni contrainte d’aucune sorte. Être libre, c’est autrement dit pouvoir faire ce qu’on veut, quand on veut, où on veut, avec qui on veut,...
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12/06/2014 | Commentaires ()

PRÉCISION QUANT À LA GENÈSE DE L’IDÉE abstraite dans la pensée de la plante malade, assoiffée d’éclosion et de lumière qu’est Platon, le fondateur de notre tradition de notre rapport au monde. Après avoir été aveuglé par le soleil – en punition de son aspiration démesurée (hubris) à la lumière –, Platon se trouve plongé dans une situation de crise : dans l’obscurité qu’il abhorre.
Mais, loin de se raviser, il continue à croire mordicus que son salut se trouve dans la clarté de la vue. Au lieu de corriger le tir, de s’ouvrir aux autres sens – qui lui permettraient de regagner l’équilibre perdu au sein du mystérieux va-et-vient des phénomènes –, il redouble au contraire l’intensité de sa quête de lumière et de stabilité. C’est ainsi qu’il en vient à « invoquer et déployer des forces inimaginables, surpuissantes ».
Ces mots sont à prendre à la lettre. Pour parer son handicap, Platon invoque un dieu, – comme on le fait à l’époque, quand...
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05/06/2014 | Commentaires ()

TOUTE PLANTE EST PRISE PAR UNE MYSTÉRIEUSE FORCE intérieure, qui la pousse à sortir de l’ombre et à venir à la lumière : à se déployer, à croître, à s’ouvrir à partir de ses racines, de ses profondeurs cachées.
Un jour, il y a très longtemps, en Grèce, apparaît une plante un peu spéciale, démesurément assoiffée de lumière et de force. Après s’être déployée jusqu’à son stade d’éclosion et de beauté maximales – celui de la plus grande tension entre l’apparaître et le disparaître, l’ouverture et le retrait –, elle se met soudain à refuser la cruelle et tragique vérité de l’existence : celle de la nécessaire stagnation et de l’inéluctable déclin des phénomènes.
Toujours assoiffée de lumière, elle en vient à négliger ses ressources, perdre l’équilibre et à tomber malade. Voulant que son éclosion, son ouverture, sa beauté, sa puissance ne cesse de croître, elle est prête à tout pour gagnerla lumière la plus claire, la plus pure, dénuée de toute ombre et...
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29/05/2014 | Commentaires ()

DEPUIS LE DÉBUT DE NOTRE TRADITION, fondée dans la Grèce antique par Platon et Aristote, on considère les êtres vivants, les phénomènes de la nature, selon une gradation. Gradation du vivant qui va de la matière première, inorganique jusqu’aux dieux, en passant par toute une série d’êtres vivants toujours plus évolués.
Or le critère de cette gradation est la capacité vitale : c’est-à-dire l’accroissement du déploiement ou de l’éclosion de la vie (phusis), caractérisée par le fait de se nourrir, de croître et de procréer de soi et par soi, à partir de ses profondeurs cachées.
Si cette capacité vitale est nulle dans l’eau, la terre, les pierres, etc., elle apparaît de manière très limitée dans les plantes, qui se trouvent confinées à l’endroit où elles plongent leurs racines. Chez les animaux, elle est plus riche, et même de plus en plus riche selon leur développement et évolution. Et ce jusqu’à l’homme, chez qui d’ailleurs la gradation continue à se poursuivre, en fonction...
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22/05/2014 | Commentaires ()

«LEICHTATHLETIK ZUSAMMEN». Deutsches Video unten! *
JE NE SAIS PAS CE QUE VOUS AVEZ FAIT, vous, les vendredi 7 et dimanche 9 mars derniers. Moi, j’ai regardé la télévision. Avec des gens que j’aime bien et qui, comme moi, aiment la vie, et donc le sport, et donc en particulier… l’athlétisme.
Oui, ce week-end-là, il y avait pour un fois de l’athlétisme à la TV. Sur Eurosport. Les Championnats du monde en salle à Sopot (POL). Alors nous, on s’est rassemblé devant le petit écran, pour ne pas manquer ça. En fait surtout pour regarder quelqu’un qu’on aime bien. Une fille. Une Suissesse. Une coureuse de 800 m.
Des CS aux CM
La dernière fois qu’on l’avait vue, c’était aux CS en salle. Et ça avait déjà été pas mal. D’abord en séries, où elle est partie toute seule, loin devant les autres, dans une salle surchauffée, totalement acquise à sa cause. Pour finir en 2’03″52 ! Puis, tout aussi impressionnant, le lendemain, en finale,...
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15/05/2014 | Commentaires ()

LE PLUS SOUVENT, QUAND ON JUGE QUELQUE CHOSE « BEAU », c’est qu’il correspond à nos idées de beauté. Si, par exemple, on rencontre une jolie femme, dont l’aspect coïncide avec notre idée de beauté féminine – idée façonnée par les magazines, la télévision, la publicité, une femme avec telle paire de seins, telle paire de fesses, telle taille, telles lèvres, tel visage, etc. –,on a tôt fait de la taxer de « belle » et, forcément, de s’y intéresser de plus près.
Mais voilà, souvent, en s’y intéressant, il y a tout à coup quelque chose qui cloche : la femme en question, qu’on a jugée « belle » de loin, s’avère au fond, de près, loin d’être belle. Oui, au lieu du sentiment de plaisir habituellement lié à la beauté, il y a tout à coup un malaise qui pointe.
La femme en question a beau ressembler par maints côtés à l’idéal de beauté, on ne ressent tout à coup plus grand-chose à son égard : l’émotion esthétique,...
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08/05/2014 | Commentaires ()

LES DICTIONNAIRES DÉTERMINENT LE « BEAU » comme « ce qui plaît à l’œil et fait éprouver une émotion esthétique ». Autrement dit : est beau ce qui, quand on le regarde, fait du bien, donne un sentiment de satisfaction.
Mais d’où provient cette plaisante émotion esthétique ? Telle est la question : de la tête ou du corps ? De la vue de l’esprit ou de la vue sensible ? De nos idées ou de notre perception sensible en général ?
Pour le dire de manière inversée : est-ce qu’on considère une chose belle parce qu’on la ressent comme telle, ou parce qu’elle correspond à notre idée de beauté ? S’agit-il d’une sensation spontanée, de l’ordre de l’aisthèsis grecque, de la perception sensible, ou d’une compréhension rationnelle, de l’ordre de l’esthétique moderne, idéaliste ?
Automatiquement, on dira que notre jugement provient de nos idées. Mais l’expérience montre que, si notre jugement n’est pas que mécanique et superficiel, il provient à vrai dire de la « sensibilité esthétique » ou aisthèsis qui nous caractérise tous comme êtres vivants.
*Beauté...
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01/05/2014 | Commentaires ()

PRÉCISION DE CE QUE VEUT DIRE le mot « esthétique ». Pour mieux comprendre comment il se fait qu’on puisse expérimenter le monde comme un immense complexe artistique, ou justement esthétique.
Dans le langage courant, le terme « esthétique » est aujourd’hui synonyme de « beauté ». Si quelqu’un trouve quelque chose d’« esthétique », c’est qu’il le trouve « beau ». Quand on parle d’« esthétique », on pense aux « salons d’esthétique », à la « chirurgie esthétique », qui nous permettent de remodeler et d’embellir les formes de notre corps, de notre visage : notre nez, par exemple, ou nos fesses, ou encore nos seins…
Pourquoi ? C’est simple : pour être, ou plutôt paraître le plus jeune, le plus frais, le plus dispo, le plus clinquant et le plus beau possible.
*Sensibilité esthétique par Michysos
*
C’est toujours la même histoire : être ou plutôt paraître en fonction d’une idée : de l’idée qu’on se fait du beau ; de notre idéal de beauté, qu’on désire voir incarné dans notre personne. Et hop, on va voir une esthéticienne ou un chirurgien esthétique, qui...
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24/04/2014 | Commentaires ()

SUITE À SES PRÉCÉDENTES ANALYSES de la vie artistique, le Dr. MietZsche en vient à montrer comment, sur la base de la réinterprétation moderne du mot « esthétique », s’est joué la réduction de la sensibilité en général à la seule considération humaine du beau. Comment, autrement dit, la dimension artistique, esthétique, sensible de la vie a été reléguée aux calendes grecques.
*
Attention : le texte est relativement dense et exige peut-être plusieurs lectures et visionnements.
*
AUSSI ÉTRANGE QUE CELA PUISSE PARAÎTRE, le mot-clé pour expérimenter et comprendre notre monde et rapport au monde est le mot « art », traduction latine du grec technè poiètikè, qui veut dire – on l’a déjà vu – prise en compte (technè) en vue de la production (poiètikè).
Même si on essaie de nous faire croire quantité d’autres choses, au fond, notre monde est un immense complexe artistique, constitué d’innombrables œuvres d’art. Tous les phénomènes vivants – toutes les plantes, les animaux, les hommes – sont en effet des œuvres d’art, produites...
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17/04/2014 | Commentaires ()

CHRONIQUE DE PRÉCISION vis-à-vis de la dernière intervention du Dr. MietZsche, qui a donné lieu à un malentendu. Que ce soit dit une fois pour toutes, MietZsche et moi-même n’avons absolument rien contre la science et la technique. Pas plus que nous sommes contre les formidables progrès, appareils, prothèses, iPhone et autres augmentations qu’elle permet.
Se révolter contre les progrès de la science et de la technique est d’ailleurs non seulement idiot, mais encore vain, tant ceux-ci nous avantagent et sont aujourd’hui devenus incontournables.
Que ce soit clair : nous n’avons donc absolument rien contre l’augmentation des capacités de l’homme, ni contre toutes formes d’hommes augmentés. Si nous sommes contre quelque chose, c’est contre les hommes simplifiés ; contre la simplification – dans nos têtes et nos sens – qu’implique bien souvent notre augmentation technoscientifique.
*Soyons qualitatifs ! par Michysos
*
Oui, par faiblesse, au lieu de sentir les choses, on a tendance à choisir la facilité et se comporter en singes ou architectes imitateurs : imitateurs superficiels...
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10/04/2014 | Commentaires ()

EN NE SE FIANT QU’À CE QUI SE MONTRE – à ses yeux (les apparences) et à son esprit (les idées ou concepts) –, l’homme néglige l’indispensable ressource artistique cachée de la vie.
Au lieu d’être un artiste de la vie tragi-comique, il est un formaliste stérilisateur : un architecte idéaliste qui passe sa vie à dessiner des plans qu’il s’efforce de réaliser dans le sensible, – en écrasant par là les infinies possibilités, nuances et autres richesses inhérentes à la vie.
Nous l’avons vu : l’homme prend par là la place de l’ancien Dieu-architecte. Il ne se considère plus à partir d’une essence supérieure, divine, mais sous le signe de sa propre perfectibilité et malléabilité. C’est ce que les transhumanistes appellent l’advanced man, l’homme augmenté, comme on dit en français.
L’homme augmenté, c’est l’homme objectivé, mécanisé, qu’on ne soigne plus mais qu’on répare, comme on répare une automobile : l’homme sujet à des prothèses, des implants ; l’homme fabriqué, connecté dont on manipule jusqu’aux neurotransmetteurs.
*Homme augmenté...
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03/04/2014 | Commentaires ()

DES FOIS, ON A TELLEMENT DE CHOSES à faire, à organiser et à régler, on va tellement vite, on a tellement la tête dans le guidon qu’on fonctionne comme des automates, sans la moindre sensibilité ni ouverture pour le monde qu’on est et qui nous entoure.
Alors bien sûr, on est peut-être efficace, peut-être même bien vu, puissant, riche ou je ne sais quoi encore, mais on est à vrai dire à la remorque de nous-mêmes en nos possibilités d’existence : quelque chose de triste, de monotone : quelque chose comme une vis, centrée sur elle-même. Vis qui a certes un rôle dans la machinerie familiale, sociale, professionnelle, politique et économique, mais un rôle dangereux pour la vie en sa dimension artistique, productrice de nuances, de couleurs, de résonnances, de beauté et de joie ; dangereux pour la vie pleine de mystères, dont l’enjeu est qu’on se réalise en tant qu’œuvre d’art.
A vrai dire, c’est toujours la même histoire : la question est de savoir...
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27/03/2014 | Commentaires ()

PROLONGEANT SON EXPOSITION DE LA VIE ARTISTIQUE, le Dr. MietZsche montre dans quelle mesure l’homme (occidental), par sa focalisation outrée sur les idées abstraites, a tendance à écraser la richesse de la vie sensible.
*
Contrairement à ce qu’on a cru dans notre tradition, les phénomènes de la vie ne se donnent, dévoilent et déploient pas sans autres, en toute spontanéité, d’après une essence préétablie. Pas davantage qu’ils ne se retirent, déclinent et périssent spontanément, selon un programme préexistant.
Le monde n’est pas le produit d’un dieu architecte, qui façonne toute chose en fonction d’une idée intelligible, qu’il réalise dans la matérialité sensible. Non, le double mouvement interdépendant de la vie – celui d’apparaître et de disparaître, de s’ouvrir et de se fermer, de venir à la lumière et de plonger dans l’obscurité, de se montrer et de se retirer, de grandir et de rapetisser, de naître et de mourir, etc. – est marqué par une énergie, une productivité propre.
S’il y a un dieu...
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20/03/2014 | Commentaires ()

A EN CROIRE LES NOMBREUX RETOURS, que nous recevons toujours avec grand plaisir, bonne nouvelle : le Dr. MietZsche, fait l’unanimité sur phusis.ch. Tout le monde semble apprécier le haut niveau, la grande clarté, la remarquable pertinence et le côté « tchac-tchac-tchac » de notre illustre invité.
Pourtant, même que très apprécié, il y en a qui ont manifesté leur souhait de voir ses propos illustrés d’exemples. Notamment pour ce qui est de sa dernière chronique sur l’art, dont la question était de savoir quelles images ou idées l’artiste prend en compte lors de sa production.
L’artiste prend-il en compte : 1) la réalité sensible en sa manière d’apparaître ? 2) Les idées abstraites, rationnelles et morales, telles qu’on se les figure dans notre conscience ? Ou 3) les idées concrètes, pulsives, telles qu’elles se font jour dans notre imagination inconsciente, notamment dans l’état de rêve ou d’ivresse, quand on ne fait qu’un avec les puissantes ressources ou racines cachées de la vie ?
*Trois genres d’art par Michysos
*
Selon ce qu’il...
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16/03/2014 | Commentaires ()

FILM DE JIM JARMUSCH, avec John Hurt, Tilda Swinton, Mia Wasikowska, Tom Hiddleston, USA, 2014. Lutte des forces musicales dans un monde aux abois. A ne pas manquer.
Adam et Eve, tout le monde les connaît ; ou en a en tout cas entendu parler. Adam, c’est l’homme que Dieu a modelé à son image, dans l’Eden, le paradis terrestre. Eve, c’est la femme que Dieu a créée à partir d’une côte d’Adam, pour que ce dernier ne soit pas tout seul. Dans la vision chrétienne du monde, Adam et Eve forment le premier couple humain. Couple bienheureux. Jusqu’à ce qu’ils succombent à la tentation de connaissance. Avec pour conséquence d’être expulsés du paradis et de se mettre à peupler la terre.
Si cette histoire, tout le monde la connaît, seuls ceux qui ont vu le dernier Jim Jarmusch savent que loin de n’être que des personnages bibliques, des figures symboliques, antédiluviennes, mortes depuis longtemps, Adam et Eve existent bel et bien encore....
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13/03/2014 | Commentaires ()

LE MOT « ART » VIENT DU LATIN ARS, traduction du grec technè, technè poiètikè qu’on traduit généralement par savoir-faire : prise en compte d’une certaine image ou idée (dont on a un savoir), en vue de sa production (faire) dans une certaine matérialité sensible.
Toute œuvre d’art est le fruit d’une telle pro-duction, au sens de la conduite (ducere) à (pro) la présence manifeste.
La question est évidemment de savoir quelles images ou idées l’artiste prend en compte lors de sa production. Or celles-ci peuvent être de deux ordres : sensible ou non sensible.
*Art – savoir faire par Michysos
*
1.
Soit, dans sa production, l’artiste prend en compte des images de la réalité sensible : un paysage, un corps, un chalet à la montagne, etc. Réalité sensible qu’il va reprendre et mettre en évidence (mimèsis), le plus souvent pour en faire ressortir la beauté.
Ce qui donne un art qui peut certes être très joli, très agréable, mais à vrai dire superficiel et donc sans grand intérêt.
2.
Deuxième possibilité : l’artiste...
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06/03/2014 | Commentaires ()

SI ON EN CROIT LES CHIFFRES, on est aujourd’hui plus de 7’200’000’000 de personnes sur notre bonne vieille planète terre. 7’200’000’000 de personnes à être nées ; et donc, en conséquence, 7’200’000’000 de personnes vouées à disparaître.
A ce qu’on dit, il y a chaque jour quelque 170’000 personnes qui meurent. Chaque jour. Ce qui fait évidemment beaucoup – beaucoup de larmes, d’enterrements, de tristesse, etc. – mais ce qui fait en même temps pas tant que ça si on considère le nombre d’importuns et de fâcheux qui peuplent notre monde.
Quel bonheur ce serait si les arrogants, les lèche-bottes, les êtres veules, qui ne font, dans leur vie, que chercher leur confort et gloire médiocres et écraser les possibilités d’existence de ceux qui cherchent à exprimer les forces surpuissantes qui nous traversent tous, quel bonheur ce serait si ces personnes-là périssaient un peu plus facilement !
*Jeu de la vie par Michysos
*
Nous, c’est en tout cas ce qu’on se dit, ces jours, depuis qu’on...
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27/02/2014 | Commentaires ()

PARMI NOS CINQ SENS, c’est dans notre tradition sans conteste la vue qui prime. La vue sensible, bien sûr, qui nous permet de voir ce qui se montre à nos yeux, de l’observer et le manipuler à notre guise ; mais aussi la vue intelligible, qui nous permet d’imaginer les choses dans notre esprit.
Aussi pouvons-nous distinguer trois niveaux de phénomènes :
D’abord le niveau sensible visible : l’arbre avec son tronc, ses branches, ses feuilles, ses bourgeons, ses fleurs, ses fruits, etc. qui sont autant d’apparences multiples et problématiques parce qu’en perpétuel devenir changeant.
Ensuite, par-delà celui-ci, le niveau intelligible de l’idée ; idée abstraite et schématique de l’arbre sensible ; Idée qui a pour avantage d’être de toute stabilité, beauté, bonté et vérité – et donc absolument pas problématique.
Enfin, last but not least – même qu’on a tendance à l’oublier et à le négliger, alors même qu’il est très important –, le niveau, sensible lui aussi, mais caché à la vue, des racines de l’arbre : réserve...
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20/02/2014 | Commentaires ()

RAFRAÎCHISSONS-NOUS LES IDÉES. Vous le savez, la phusis est bien souvent mise à mal par la passivité et réactivité des hommes aveuglés par leurs éblouissantes idées.
Et si on regardait la vie en face ? La neige, les cailloux, la mousse, les interstices, les mystères, les désirs, etc., pour mieux se rappeler la vérité ultime de la vie : bien que fondamentalement marquée par la souffrance, ce n’est pas la négation, mais le plaisir et l’affirmation de la vie qui priment. Oui, la moindre trace de plaisir vient tout compte fait justifier l’ensemble des hauts et des bas qui rythment la vie ici et maintenant.
*Ultime vérité de la vie (rappel) par Michysos
*
Ô homme ! Prends garde !
Que dit le profond minuit ?
« Je dormais, je dormais –,
« D’un profond rêve je me suis réveillé : –
« Le monde est profond,
« Et plus profond que ne le pensait le jour.
« Profonde est sa douleur –,
« Plaisir – plus profond encore que la souffrance du cœur :
« La douleur dit : disparais !
« Mais tout plaisir veut l’éternité –,
« – veut...
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13/02/2014 | Commentaires ()

INVITÉ EXCEPTIONNEL sur www.phusis.ch, qui va de temps en temps nous faire l’honneur d’intervenir dans nos chroniques. D’origine grecque, française, allemande et, depuis la deuxième guerre mondiale forcément aussi anglo-américaine – et de plus en plus chinoise –, il a pour avantage d’être à la fois sensible, intelligent et efficace.
Il s’agit du Dr. Ludovic Mietzsche. Pour cette première, il a tenu à clarifier deux-trois choses sur… la phusis elle-même dans notre monde…
Vous le savez : « phusis » est l’ancien mot grec pour « nature ». Il signifie l’éclosion productrice et spontanée de la vie à partir du retrait, de la destruction et de la mort. D’un côté, il y a l’apparaître, le visible, de l’autre le disparaître, l’invisible – qui est très important. Toute existence est ainsi rythmée par la perpétuelle tension entre l’un (visible) et l’autre (invisible) ; tension hostile et amoureuse à la fois qui fait naître, vivre et décliner, puis périr tous les phénomènes de la nature, ou phusis.
*La phusis dans le monde...
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06/02/2014 | Commentaires ()

« GLEICHGEWICHT DER KRÄFTE ». Deutsches Video unten !
PRIS QU’ON EST PAR NOS PETITES AFFAIRES, on a souvent tendance à oublier que la vie est un jeu. Que tout ce qu’on vit est le fruit d’une lutte, d’une tension – pas toujours très drôle – entre deux types de forces qui nous travaillent en même temps. D’une part celles qui nous poussent à apparaître, à sortir de l’obscurité pour grandir, produire, briller, dominer, jubiler ; d’autre part celles qui nous conduisent au retrait, au déclin, à l’assombrissement, la destruction et finalement la disparition.
Toute la vie est organisée et rythmée par ces forces qui jouent ensemble, les unes avec et contre les autres. Et pour nous, pour chacun d’entre nous, l’enjeu est de parvenir à y trouver un équilibre. Pour ne se faire démolir ni par la survalorisation de soi-même, son envie de triompher, d’être en tête d’affiche ; ni par sa propre dépréciation, qui mène à déprimer et vouloir disparaître.
Deutsches Video :
*Gleichgewicht...
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03/02/2014 | Commentaires ()

DEUXIÈME PARTIE DU DERNIER OPUS DE LARS VON TRIER, avec Charlotte Gainsbourg, Shia LaBeouf, Stacy Martin, Uma Thurman, Stellan Skarsgard, Christian Slater, Connie Nielsen. Expression de la folie furieuse qui gronde au fond de nous (bis). Films à ne pas manquer.
Voilà bien longtemps qu’on sait que Lars von Trier est fou : qu’il est pris de mania, de folie. Et voilà bien longtemps qu’on a remarqué que sa folie n’est pas une maladie mentale, clinique, purement humaine, mais qu’elle découle du fait qu’il se laisse posséder par des forces divines, qui le traversent de fond en comble. Puissances qui le détournent de la vie quotidienne, de la compréhension générale et le plongent dans l’intériorité la plus profonde et la plus secrète de l’existence et du monde.
Dans le fond abyssal de la vie
Or cette dernière, qui n’est autre que le fond abyssal de la vie, est largement marquée par le mystérieux et incessant désir d’apparaître à la lumière à partir des profondeurs cachées. Par...
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30/01/2014 | Commentaires ()

IL NOUS A ÉTÉ RAPPORTÉ, de manière indirecte, par un certain nombre de chemins détournés…
Il paraît que quelqu’un aurait dit que, dans nos chroniques phusiques, sur phusis.ch, le site de la LCBAH et de la DNTVDH, de la Lutte contre la bêtise et l’arrogance des hommes et de la Défense des nuances et des traces de vie qui dépassent l’homme…
Il paraît donc qu’on aurait, dans nos chroniques, tendance à… dire un peu toujours la même chose, autrement dit à… tourner en rond.
Comme toutes les autres critiques non constructives, cette critique nous a bien sûr fait mal. Mais, comme toutes les autres critiques non constructives, elle ne nous a pas tués ; elle a en même temps eu pour avantage de nous rendre plus forts.
*Invité exceptionnel par Michysos
*
Aussi avons-nous – toute la joyeuse équipe que nous sommes – décidé de prendre des mesures.
Dès la semaine prochaine, au lieu de continuer à m’agiter toujours tout seul, ici, pour défendre la phusis, un invité...
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28/01/2014 | Commentaires ()

SAMEDI 1er FÉVRIER, PHUSIS s’est déplacé sur les hauteurs de Sainte-Croix pour y décorer et animer le deuxième Meeting national « Hauteur et musique ». Meeting d’athlétisme entièrement consacré au saut en hauteur et à la… musique, chaque athlète s’élançant sur le morceau de son choix. De quoi faire bondir tout le monde, athlètes et spectateurs très […]
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16/01/2014 | Commentaires ()

IL PARAÎT QUE CE N’EST PAS DU TOUT VRAI que les gens sont comme les tomates hors sol : qu’ils sont ennuyeux, ternes, sans ligne, sans caractère ; qu’ils sont ronds, mous, fades, en un mot insignifiants.
Oui, il paraît que ce n’est pas vrai du tout : que loin d’être des objets de fabrication uniformisés, dociles et ronds, les gens sont bien plutôt… carrés.
Les tomates, et tout ça, ce n’est qu’une image ; une accroche de pensée, une mise en perspective, non pas pour dire une vérité objective, scientifique, mais juste pour indiquer une tendance, pour faire penser.
*Ronds et carrés par Michysos
*
Oui on commence à en avoir marre des critiques idiotes, des idiots, des gens noueux, carrés, fermés sur eux-mêmes, qui ont un avis tranché sur tout, des obstinés qui n’évoluent pas, ou seulement dans leur cadre : des gens têtus, butés, anguleux, carrés, exclusifs…
Il y a une infinité d’objets comme les tomates hors sol. Objets qui sont à vrai dire tous les mêmes, certes...
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12/01/2014 | Commentaires ()

PREMIÈRE PARTIE DU DERNIER OPUS DE LARS VON TRIER, avec Charlotte Gainsbourg, Shia LaBeouf, Stacy Martin, Uma Thurman, Stellan Skarsgard, Christian Slater, Connie Nielsen. Expression de la folie furieuse qui gronde au fond de nous.
Voilà bien longtemps qu’on sait que Lars von Trier est fou : qu’il est pris de mania, de folie. Et voilà bien longtemps qu’on a remarqué que sa folie n’est pas une maladie mentale, clinique, purement humaine, mais qu’elle découle du fait qu’il se laisse posséder par des forces divines, qui le traversent de fond en comble. Puissances qui le détournent de la vie quotidienne, de la compréhension générale et le plongent dans l’intériorité la plus profonde et la plus secrète de l’existence et du monde.
Dans le fond abyssal de la vie
Or cette dernière, qui n’est autre que le fond abyssal de la vie, est largement marquée par le mystérieux et incessant désir d’apparaître à la lumière à partir des profondeurs cachées. Par l’énigmatique énergie dionysiaque qui anime...
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09/01/2014 | Commentaires ()

CHRONIQUE PHUSIQUE D’ANALYSE d’un phénomène parfaitement sphérique, rouge-pâle, un peu mou, plus ou moins vivant, fruit d’une plante, ou alors d’un légume – difficile de catégoriser les phénomènes, d’autant plus de ce genre –, avec une petite zone un peu plus dure, jaune-verte, où on peut imaginer que se trouvait le… pédoncule.
Aussi étonnant que ça puisse paraître à cette période de l’année, en plein hiver, il s’agit d’une… tomate, une tomate cherry.
L’analyse olfactive montre qu’elle n’a absolument aucune odeur.
La texture s’avère d’abord dure, genre plastique, difficilement cernable ; puis pâteuse, épaisse, flasque, un peu sablonneuse en finale ; somme toute très peu de tenue, très peu de ligne, très peu de caractère.
*Hors sol par Michysos
*
Côté goût, difficile à dire également, tant elle est insipide : peut-être un peu douçâtre, avec une pointe de goût de savon de vaisselle, et d’amertume aussi. Sans évolution, ennuyeuse, terne, insignifiante…
Vous l’aviez sûrement deviné : il s’agit d’une tomate hors sol, que d’aucuns se risquent de comparer aux… occidentaux...
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02/01/2014 | Commentaires ()

JE NE SAIS PAS COMMENT VOUS AVEZ, VOUS, PASSÉ LA SAINT-SYLVESTRE , la troisième fête autour du solstice d’hiver, après le solstice proprement dit, où on était finalement malgré notre chronique relativement peu nombreux ; puis Noël, en famille – pour autant qu’on en ait la chance d’en avoir une… ; et enfin Nouvel An, LA grosse bastringue de l’année.
Tout le monde ne « réveillonne »-t-il pas à peu près de la même manière ?
Bien sûr, il y a ceux qui s’organisent une belle soirée gastronomique, boivent des grands vins avec leurs amis. Et il y a ceux qui se mettent sur pied une bonne bouffe joliment arrosée pour mieux allumer la piste de danse dans leur salon. Et enfin encore ceux qui déchirent la night dans des méga-teufs impossibles – tellement qu’ils ne se voient plus les mains et perdent complètement contrôle.
*Nouvel An par Michysos
*
De toute façon, à Nouvel An, quoi qu’on fasse – avec ou sans grand vin, avec ou sans saumon (bio ou...
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26/12/2013 | Commentaires ()

L’AUTRE JOUR, ALORS QUE JE ME PROMENAIS tranquillement dans la forêt, le long d’une grosse rivière, il m’est arrivé quelque chose de très étonnant, ce quelque chose de mystérieux et jubilatoire qui nous arrive parfois dans nos existences.
Tout à coup, je ne sais pas ce qui m’a pris, ce qui m’a appelé, tiré, poussé ; tout à coup il a fallu que je traverse la rivière. Sans la moindre hésitation ni raison – c’est là le mystère –, je devais aller voir là-bas, de l’autre côté, si j’y étais.
Et me voilà qui ai bondi en avant, sauté de pierre en pierre, de possibilité en possibilité, sans même me demander si je n’allais pas glisser, si ce n’était pas dangereux et si je n’allais pas me retrouver étalé dans l’eau glacée.
J’ai passé comme ça, en toute légèreté, porté par je ne sais quelle force surpuissante, quel espoir et quelle confiance par-dessus toute une série de cailloux, à vrai dire plus glissants et...
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19/12/2013 | Commentaires ()

LES 21 ET 25 DÉCEMBRE sont deux jours d’importance dans notre calendrier, en rapport avec la lumière : deux types de lumières divines, bien différentes l’une de l’autre, sources de deux types de vie divines, bien différentes l’une de l’autre.
Impossible de ne pas le remarquer : depuis plusieurs mois, le soleil monte de moins en moins haut dans le ciel, les jours ne cessent de se raccourcir, le monde est de plus en plus plongé dans le froid et la nuit. La nature évolue au ralenti, s’endort toujours davantage. La phusis, l’éclosion, travaille dans l’ombre, sur le mode de l’absence, du retrait, dans le calme des profondeurs cachées.
Le 21 décembre, c’est le jour du solstice d’hiver : le moment à partir duquel le soleil reprend de la hauteur, où les jours se rallongent ; premier signe du retour des beaux jours, de la douceur et de la frénésie pulsionnelle qui les accompagnent.
*Joyeuses fêtes par Michysos
*
On s’en réjouit déjà rien que d’y penser : le mouvement de...
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12/12/2013 | Commentaires ()

AUSSI BIZARRE QUE ÇA PUISSE PARAÎTRE, il semble qu’il y ait, sur notre site, un certain nombre de visiteurs qui ne sont pas tant des êtres humains que des brutes centrées sur elles-mêmes. La chronique d’aujourd’hui vous permettra peut-être de sentir dans quelle mesure vous en faites partie…
Un véritable être humain, c’est quelqu’un qui ne se contente pas d’objectiver et de consommer les choses, mais qui cherche à s’ouvrir au monde, pour mieux le sentir, le vivre, l’exprimer et le partager. Quelqu’un qui cherche à affiner sa sensibilité : à stimuler son oreille, pour avoir une meilleur entente des choses ; à favoriser son odorat, pour mieux flairer les situations ; à entraîner son toucher, pour avoir un meilleur feeling dans les différentes circonstances de la vie ; à amplifier son goût, pour élargir sa palette gustative ; et bien sûr à entraîner sa vue, pour avoir un meilleur sens de l’observation.
Dans notre monde, c’est très largement le sens de la vue qui prime… Et...
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05/12/2013 | Commentaires ()

JE NE SAIS PAS COMMENT VOUS ÊTES, vous, mais moi je suis un être impressionnable. Oui, ça peut paraître bizarre, ça ne se voit heureusement pas trop, mais depuis tout petit, j’ai toujours l’impression que les gens sont meilleurs que moi. J’ai toujours l’impression qu’ils assurent davantage ; qu’ils ont moins de problèmes ; qu’ils comprennent les choses beaucoup plus vite et beaucoup mieux que moi…
Voilà longtemps que je connais un type sans reproche, sans faille, avec un métier, des responsabilités, de l’argent, une voiture, une maison, une famille, des amis, une stabilité, une fierté, des projets ciblés ; un type toujours très bien organisé, toujours sûr de lui, jamais gêné ; bref un homme dont la réussite et la personne… m’impressionnent.
Et si cet homme-là, avec sa vie réglée comme du papier à musique, était faible, sourd à la musique de la vie ? Le papier à musique est-il bien de la musique ? Ou s’agit-il plutôt d’un simple artifice de vie, sans reliefs, sans nuances,...
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28/11/2013 | Commentaires ()

CHRONIQUE PHUSIQUE un peu spéciale, tournée en extérieure, sur les morceaux de caoutchouc qu’on fait fondre dans les interstices du béton pour empêcher la phusis de s’exprimer comme elle le voudrait…
Pour que notre monde corresponde le plus possible à celui qu’on imagine dans notre esprit – monde idéal, où tout est brillant, où tout est lisse, beau, juste et bien, monde sans défaut ni faille –, on a tendance à bétonner l’ensemble de la surface de la terre.
Gare aux germes de phusis qui s’amusent à percer le béton ! Ils ont tôt fait d’être pulvérisés.
Et toute interstice qui se forme et laisse de la vie se déployer se trouve remplie de morceaux de caoutchouc fondu.
Le mot d’ordre est simple : il faut que partout tout soit bien lisse, qu’il n’y a ait pas de vie du tout !
Et si on se serrait les coudes pour ne pas alimenter à notre tour, que ce soit dans la nature ou dans nos idées, le bétonnage du...
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21/11/2013 | Commentaires ()

C’EST IMPRESSIONNANT avec quelle facilité on arrive à nous enfoncer des trucs dans nos pauvres petites têtes ! Mon passage, l’autre jour, dans un grand magasin de meubles – vous savez l’énorme cube bleu à côté de l’autoroute où on peut acheter plein de choses toutes propres, très pratiques et pas chères du tout –, eh bien mon passage là-bas me l’a rappelé.
Et je suis surtout ressorti du magasin avec… ça.
Dès l’entrée, quelle ambiance ! L’odeur de neuf, de propre. Tout est agréable, tout est beau. Les gens sont ravis d’être là ; ils sourient comme nulle part ailleurs : heureux de pouvoir regarder, comparer, juger, dire si c’est beau ou pas, si ça pourrait aller ou pas, si on pourrait l’acheter ou pas, etc.
*
*
Et voilà que je me suis moi aussi retrouvé dans cet immense magasin qui ressemble à vrai dire à un labyrinthe. A l’entrée, il y avait un grand bac rempli de brosses à vaisselle, pour pas cher. Je me suis...
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14/11/2013 | Commentaires ()

VOUS LE SAVEZ, À NOTRE ÉPOQUE FORMIDABLE, les gens qui s’efforcent d’accomplir un travail sérieux sont volontiers la proie de l’indifférence ou, pire, de la moquerie ou de coups de poings dans la figure de la part des défenseurs éhontés de la pensée paresseuse, de l’optimisme mou et de l’universalisme facile.
Bien que protégé par sa divine science joyeuse, par ses élans de vie dionysiaque, par son amour de toute chose, PHUSIS n’est pas à l’abri de la bêtise.
Vous l’avez sûrement remarqué : notre avant-dernière chronique a donné lieu à un commentaire des plus désagréables. Alors que, comme toujours, nous faisions tout notre possible pour valoriser au mieux les forces cachées de notre monde, voilà qu’un drôle d’individu s’est amusé à poster un commentaire réactif sur www.phusis.ch ; commentaire qui plus est dénué de toute trace d’argumentation. Paf : un poing sur la figure.
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Alors que faire dans de telles situations ? Faut-il simplement encaisser les coups et attendre que les douleurs passent ? Le silence est-il la...
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07/11/2013 | Commentaires ()

« ICH HABE ES NOCH NICHT REALISIERT ». Auch in deutscher Video-Form !
VOUS L’AVEZ CERTAINEMENT DÉJÀ REMARQUÉ : les grands champions, après avoir réalisé quelque chose d’extraordinaire, disent presque toujours, à l’interview : « Je n’ai pas encore réalisé ce qui m’arrive ». Eh bien, bonne nouvelle : PHUSIS a expérimenté, médité et compris le problème pour vous.
Il y en a qui, dans la vie, ont pour but de trouver une copine ou un copain, de devenir riche, d’acheter une maison, une bagnole, ou encore de fonder une famille. Moi, tout ça, à l’époque, je m’en fichais. Mon but, mon rêve à moi, c’était de devenir… champion suisse. C’est pour ça que je vivais…
Il y a quelques années, quand j’étais encore U18, en fin de saison, mon sport préféré, l’athlétisme, est soudain devenu génial : aux CS U18, alors que je n’étais pas vraiment favori, j’ai tout à coup réussi à gagner. C’était juste waouhhh !!! Personne ne s’y attendait – et hop : j’ai fini tout devant !
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Video...
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31/10/2013 | Commentaires ()

IL Y A QUELQUES ANNÉES, seuls les enfants américains se déguisaient en squelettes, sorcières et autres monstres le soir du 31 octobre pour aller sonner aux portes et quémander des « candies et sweeties », bref des cochonneries sucrées.
Depuis, l’affaire s’est généralisée, à croire que le monde entier devient Américain… Oui, après les fournitures scolaire, et avant les biscuits de Noël, les supermarchés sont envahis de bonbons en forme de citrouilles grimaçantes, de masques et autres costumes morbides. Et ce soir, tous les enfants du monde seront amenés à sonner aux portes pour réclamer des « candies et sweeties ». Nouvelle tendance qui s’appelle « Halloween ».
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Hallo qui ? Ween ? Vous n’y êtes pas du tout : Halloween n’a rien à voir avec un dénommé Ween et n’est pas du tout une nouveauté. Halloween, c’est une vieille fête païenne, mise à la sauce anglo-américaine…
Halloween, c’est la contraction de « All Hallows Eve », c’est-à-dire « The Eve of All Saints’ Day », en français la Veille du jour de la Toussaint, fête...
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24/10/2013 | Commentaires ()

VOUS L’EXPÉRIMENTEZ TOUS LES JOURS – et vous l’avez sûrement déjà entendu quelque part : nous vivons une époque for-mi-dable !
Oui, pour autant qu’on ait un peu d’argent, et de surcroît un peu de temps, on peut faire à peu près ce qu’on veut : se divertir, communiquer, s’informer, consommer, sortir, en un mot… VIVRE !
Grâce au progrès de la science et de la technique, presque tout nous devient accessible. Et en plus quasi sans effort ! Et en plus pour pas cher souvent !
Ça ne fait pas de doute : nous vivons une époque for-mi-dable !
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Epoque formidable, à vrai dire au double sens du mot latin formidabilis qui, avant de signifier « fantastique, fabuleux, magnifique, prodigieux, monstre bien, etc. », signifie d’abord « terrible, de nature à inspirer la peur, et même la terreur »…
Oui, ça aussi, vous l’expérimentez tous les jours, pour autant que vous refusiez de vous voiler la face : les choses ne tournent pas aussi rond qu’on veut bien le dire…
Eh bien, vous le savez : PHUSIS s’adresse justement à...
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09/06/2013 | Commentaires ()

NOUVEAU DISQUE DE TRICKY, vecteur de forces surpuissantes : libération musicale de nos corps et de nos esprits à partir des tréfonds de l’existence, par-delà nos fausses idoles, idées et images artificielles.
Voilà près de vingt ans que Tricky, le Bad Boy de Bristol – une ville du Sud-Ouest de l’Angleterre –, fait parler la poudre dans ses bientôt dix disques et ses milliers de concerts. Loin de faire la star, de jouer les idoles, de jeter de la poudre aux yeux, il ne cesse de se plonger au plus profond de lui-même. Loin de défendre, nier, ou simplement faire ronronner nos vieilles valeurs éculées, il se confond avec l’intimité du monde et laisse émerger les énergies qui affluent. Pour mettre le feu aux poudres : animer nos cellules, stimuler nos organes, affiner et exalter nos sens, libérer nos corps et nos pensées des jeux formels – et réalimenter nos vies.
« Tricky » est incernable : un de ces phénomènes délicieux qui débordent nos catégories de...
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19/05/2013 | Commentaires ()

FILM MAGISTRAL de Wong Kar-Wai, avec Zhang Ziyi, Tony Leung, Chang Chen, etc. Chine, 2013. Expression et voie de grand style. Actuellement en salle.
Les articles présentent le film comme une biographie esthétisante d’Ip Man (Tony Leung), grand maître chinois de kung-fu des années 1930 à 1950, entre la fin de l’empire, l’occupation japonaise, la guerre mondiale et l’après-guerre. Mais l’histoire n’a au fond guère d’importance, pas davantage la grande que la petite. Bien plus que narrer la vie et les coups du mentor de Bruce Lee dans cette époque périlleuse, Wong Kar-Wai dévoile, deux heures durant, comme personne ne l’a jamais fait avant lui ; entre réalité et fiction, surface et profondeur, les forces surpuissantes qui nous traversent et dépassent tous : forces de vie, de lutte, d’amour, de maîtrise et de dépassement qu’il s’agit d’accompagner jusqu’à la plus grande maîtrise.
Indistinction énigmatique de la vie
Le générique nous immerge dans une indistincte et énigmatique ivresse. En train de frôler un tissu coloré, qui...
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17/04/2013 | Commentaires ()

FILM PROTÉIFORME de Tom Tykwer, Lana et Andy Wachowski, adapté du roman de David Mitchell, paru en 2004, avec Tom Hanks, Halle Berry, Jim Mroadben, Hugo Weaving, Hugh Grant, etc. USA/GER, 2013. La musique du monde face à l’ordre du monde.
Six histoires, six époques, six lieux
Six histoires hétérogènes, dans six époques et six lieux différents. Six histoires dans lesquelles on est catapulté de manière abrupte, alternativement, scènes après scènes. Tantôt très courtes, tantôt un peu plus longues. 1849, Pacifique Sud : la question de l’esclavage. 1931, Edimbourg : homosexualité et musique. 1973, San Francisco : énergie nucléaire et investigation dangereuse. 2012, Angleterre, embrouille littéraire et cacochyme ; 2144, Néo-Séoul, clonage et totalitarisme ; 2312, technologie et retour aux sources.
Six histoires dans lesquelles on est immergé à un rythme tellement effréné qu’on n’y comprend d’abord rien du tout. Il est question de voix, de mystère, de liens, de vérités, de forts, de faibles, de partage, d’amour, de puissance, de liberté, de volonté, de dévoilement, de production,...
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12/12/2012 | Commentaires ()

RAYMOND, ELSA, ANNE ET CÉCILE sont les personnages principaux du roman de Françoise Sagan Bonjour tristesse, adapté au cinéma par Otto Preminger. Vous n’avez pas lu le livre ni vu le film ? Pas grave : les forces qui les prennent, de Paris à la Côte d’Azur, sont les mêmes que celles qui nous traversent tous. Comme nous, les quatre personnages font leur possible dans le monde dans lequel ils sont tombés, entre pulsions et raison, joies enfantines et tristesses adultes.
Raymond : le grand enfant
Malgré ses quarante ans bien tassés, Raymond est un grand enfant. II est gâté ; il a tout pour plaire : il est beau, intelligent et riche ; charismatique, charmeur et frivole. En tant que membre de la haute société, il n’a pas le moindre souci, pas le moindre problème : alors que la plupart des gens travaillent, peinent et souffrent, il passe, lui, sa vie dans le délassement, le confort, l’amusement et la jouissance. Avec lui, rien ne semble vraiment sérieux ; tout...
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03/12/2012 | Commentaires ()

CLIP DU DISQUE « FUTURE VINTAGE » D’ARNO, en concert au Rocking-Chair de Vevey ce mercredi 5 décembre.
Paroles :
Wake up, rise up, don’t fall asleep.
We’re ok with nothing, but rather with something,
We’re the best, better than the rest,
We’re ready for the show, the show of life.
Let the mon(k)ey die, let the money die.
We gone dream for the things we want,
We gone fight for the things we need,
We’re the best, better than the rest
We’re ready for the show, the show of life
Let the monkey die, let the money die
We have seen everything, but live in nothing,
Today and yesterday, we’ll be that tomorrow,
We’re the best, better than the rest,
We’re ready for the show, the show of life
Let the monkey die, let the money die
We gonna dance with the man, the man with that tail
We gonna sing for a man, the man with no plan
We’re the best, better than the rest
We’re ready for the show, the show of life
Let the monkey die, let the...
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25/11/2012 | Commentaires ()

CLIP DE ROMAIN GAVRAS, morceau du disque Watch the Throne des deux stars du rap américain Jay Z & Kanye West.
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Quand l’injustice et le déséquilibre triomphent, la tension est à son comble : peu s’en faut pour que la violence court-circuite nos idéaux de calme, de confort et de bonheur.
Crise des valeurs. La révolte gronde.
Les idées toutes faites et la bonne conscience ne servent plus à rien. Les structures stérilisantes volent en éclat. Les forces de l’ordre artificiel entrent en conflit avec les puissances musicales d’en-bas. La beauté de surface dévoile une esthétique abyssale.
C’est la guerre : retour de l’instinct animal.
Pour la sauvegarde de la vie.
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Pas d’église dans un état sauvage
Paroles :
Expression foisonnante de sensations d’un monde absurde, sans horizon, où l’homme risque à chaque instant de dégénérer en animal.
Traduction :
[Frank Ocean]
Des êtres humains dans une foule
Qu’est ce qu’une foule pour un Roi?
Qu’est ce qu’un Roi pour un Dieu?
Qu’est ce qu’un Dieu pour un non-croyant
Qui ne croit en rien?
On...
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07/10/2012 | Commentaires ()

FILM D’ALAIN RESNAIS, avec Sabine Azéma, Pierre Arditi, Lambert Wilson, Mathieu Amalric, Michel Piccoli, etc. (FRA, 2012). Epoustouflante mise en abyme de la version moderne du mythe grec d’Orphée et d’Eurydice, de l’écran jusque dans nos propres abîmes. Même si on n’y connaît rien en matière de mythes. Actuellement dans les salles.
« Je vous appelle pour vous faire part d’une sombre nouvelle »
Le film s’ouvre sur une sorte de diaporama a priori kitch de figures grecques flottant dans le ciel : on commence par reconnaître un Dionysos ( !), avant d’apercevoir divers Orphée et Eurydice. Puis on tombe sur une série de coups de téléphone, à un, deux, trois, et finalement treize acteurs connus, et même très connus, filmés à fleur de peau. Chacun répond sous sa vraie identité, avec son ton, son expression et ses manières propres.
« Je vous appelle pour vous faire part d’une sombre nouvelle… », leur indique une voie lente, quelque peu maniérée. Leur ami Antoine Anthac, metteur en scène monomaniaque de...
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17/09/2012 | Commentaires ()

CETTE VAGUE, COMME ELLE S’APPROCHE AVEC AVIDITÉ, comme s’il s’agissait d’atteindre quelque chose ! Avec quelle hâte anxiogène elle se glisse dans les angles les plus intimes des gorges rocheuses ! Il semble qu’elle veuille y devancer quelqu’un ; il semble qu’il y a là quelque chose de caché, qui a de la valeur, grande valeur.
— Et voici qu’elle revient, un peu plus lentement, encore toute blanche d’excitation, — est-elle déçue ? A-t-elle trouvé ce qu’elle cherchait ? Simule-t-elle la déception ?
— Mais déjà s’approche une autre vague, plus avide et plus sauvage encore que la première. Et son âme semble elle aussi remplie de secrets et de convoitise des trésors ensevelis.
Ainsi vivent les vagues — ainsi vivons-nous, nous autres êtres voulants !
Friedrich Nietzsche, Gai savoir, IV, 310.
Erol Alkan & Boys Noize jouent Waves avec Chilly Gonzales en Piano Remake.
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20/06/2012 | Commentaires ()

CRÉATION DE PIERRE MEUNIER (texte) ET HÉLÈNE SAGE (musique et instruments originaux). Créé le 27 mai 2011 aux Bouffes du Nord à Paris pour le Festival « Jazz Nomades ».
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« Dès l’enfance, faire goûter au rebond. Au rebond haut, au rebond. S’il y a bond, il y a rebond. A bon bond bon rebond. Au rebond, il y a bon puis rebond. Il faut du bon bond, pour qu’il y ait du rebond. Dès l’enfance, faire goûter au rebond. Heureux bond. Heureux bond. Plus j’approche des hauteurs, plus mon élan se meurt. A l’endroit où j’arrive, vidé de toute force, mon poids me ré-habite, c’est donc là le sommet. (…) Il n’y a que monter en l’air, et y rester un peu, disait Nijinski »
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Production : Oléo FIlms • © Festival Jazz Nomades / La Voix est Libre – L’onde & Cybèle / Armor TV/ Cinéplume/TVM et Oléo Films 2011
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20/05/2012 | Commentaires ()

NOUVEL OPUS DE TIM BURTON, avec Johnny Depp, Eva Green, Helena Bonham Carter, Michelle Pfeiffer, etc., USA, 2012. Lutte exemplaire des « obscures ombres » qui imprègnent nos esprits et nos vies. Actuellement dans les salles. A ne pas manquer !
Synopsis
En 1752, étouffés dans la misère de la vieille Angleterre, les Collins traversent l’Océan pour commencer une nouvelle vie en Amérique. L’application rigoureuse de nos vieilles valeurs a tôt fait de porter ses fruits : vingt ans plus tard, le fils Collins, Barnabas (Johnny Depp), se trouve à la tête d’une florissante entreprise de pêche.
Alors qu’un avenir radieux lui semble promis, le côté sombre de la vie vient soudain jouer les trouble-fêtes, par l’intermédiaire de la servante familiale Angélique Bouchard (Eva Green). Orgueilleuse, cette dernière aspire depuis son enfance à changer de statut social et gagner l’amour de Barnabas, avec lequel elle vit quelques aventures torrides. Mais quand ce dernier rencontre la douce et pure Josette, qui lui fait découvrir l’amour tendre, heureux, voire...
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01/05/2012 | Commentaires ()

FILM DE MICHELANGELO ANTONIONI (1961), avec Marcello Mastroianni, Jeanne Moreau et Monica Vitti. Long dévoilement, sur le mode du rêve – beau, envoutant et terrible à la fois – des forces qui travaillent à l’ombre de notre conscience.
Le film s’ouvre sur un traveling descendant le long d’un gratte-ciel milanais, symbole du progrès, de la brillance et de l’aspiration au septième ciel qui imprègne notre civilisation occidentale. Les fenêtres reflètent la ville, le grouillement de la ville ; les interstices dénotent le gris et l’épaisseur du béton. La descente est lente, apparemment inexorable.
Puis on se retrouve abruptement dans une chambre d’hôpital : un médecin injecte de la morphine à un patient qui souffre le martyre. Entouré de livres, on y reconnaît un intellectuel. Il s’agit d’un philosophe, ami proche des deux personnages principaux que sont Giovanni Pontano (Marcello Mastroianni) et à sa femme Lidia (Jeanne Moreau), qu’on rencontre juste après, ensemble, dans la rue, justement en chemin pour rendre visite à leur ami...
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20/04/2012 | Commentaires ()

ON EST DANS UN CAR POSTAL. On roule depuis un bon moment. Les gens bavardent. On parle, de tout et de rien, comme on le fait d’habitude. Et voilà que le car se met à ralentir : « We are arriving to the most beautiful place of our tour folks. Five minutes, you’ve five minutes to take a picture. »
Le car s’arrête. Les portes s’ouvrent. Les gens sortent avec leur appareil photo à la main, comblés de pouvoir mettre sans effort le magnifique paysage dans la boîte avant de s’exclamer : « Ah, c’est vraiment très beau ! ». Puis ils remontent dans le car et se remettent à bavarder comme avant, de tout et de rien, comme on le fait d’habitude.
De retour à l’hôtel, au souper du soir, tout le monde est ravi, d’autant plus que la nourriture est bonne et que les litres de vin de la région sont compris dans le prix : on a vraiment vu et entendu plein de choses très intéressantes –...
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17/04/2012 | Commentaires ()

MORCEAU ET CLIP DE MY BRIGHTEST DIAMOND, extrait du disque All Things Will Unwind , sorti en 2011. Shara Worden, doux oiseau phusique : moineau à la force de l’aigle.
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When you’re privileged you don’t even know you’re privileged
When you’re not
You know
When you’re happy you don’t even know you’re happy
When you’re not
You know
Righteous, heathen
Blinded and seeing
You’re next you’re before
You’re pompous you are poor
You’re hungry yet strangely
You’re working like crazy
Selling, buying
Laughing and crying
High, low, middle
High, low, middle middle
High, low, middle
Keep yourself low, but not too low
Saving, wasting
Dying for a tasting
Banging for a buck
And you’re shit and out of luck
Are you fat or are you eating up your hat
Are you fat
Are you
High, low, middle
High, low, middle middle
High, low, middle
Keep yourself low, but not too low
Lord help you when you’re growing old
Lord help you when you’re tired and cold
Lord help you when the dealin’s done
Lord help you when the gettin’s gone
Lord help you when you’re growing old
Lord help you when you’re tired and cold
Lord...
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21/03/2012 | Commentaires ()

CHRONIQUE PHUSIQUE DE CLARIFICATION de la dernière chronique, qui a osé venir critiquer ce qui fait la fierté de l’homme occidental, à savoir son intelligence rationnelle, montrant que celle-ci, loin d’être la panacée, l’assurance d’une vie idéale, n’est qu’un moyen de conservation qui a dégénéré en moyen de dissimulation et de tricherie chez cet être vivant particulièrement inadapté à la vie qu’est l’homme occidental.
Quand l’intelligence devient pure rationalité
Si l’intelligence est bien d’abord une force ou un produit de la phusis – qui permet à l’homme de survivre malgré ses manques et faiblesses, par exemple en lui permettant de fabriquer des abris, des outils, de cultiver la terre, etc. –, le problème intervient quand, au lieu d’en user comme d’un moyen de conservation, l’homme l’exploite tellement qu’il en vient à perdre le contact avec la terre ; qu’il en vient à faire abstraction des choses ici et maintenant. Outrée, l’intelligence devient alors pure rationalité : abstraite de toute phusis, elle se met à...
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09/03/2012 | Commentaires ()

CHRONIQUE PHUSIQUE SUR LE PHÉNOMÈNE peut-être le plus stupéfiant de la nature : l’intelligence rationnelle. Alors qu’elle a été absente de la surface de la terre pendant des éternités, elle est progressivement apparue dans la tête d’un genre d’animal pour le moins spécial : cette drôle de sorte de singe qu’est l’homme.
La question est de savoir comment il se fait que ce soit précisément en lui qu’elle ait émergé ? Les réponses intelligentes courent les rues : les chrétiens prétendent que c’est le Bon Dieu qui l’a accordée à l’homme ; les pragmatiques qu’elle représente ni plus ni moins l’accomplissement final, le couronnement suprême de l’évolution de notre espèce.
Or ces explications sont fausses : si nous avons gagné l’intelligence, c’est au fond par faiblesse et mésentente phusique, comme le dit le PERI PHUSEOS à la page 346 :
« Si l’intelligence s’est faite jour, c’est pour parer à nos faiblesses phusiques ; servir d’auxiliaire, de béquille aux êtres les plus défavorisés, les plus vulnérables et éphémères de la phusis....
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29/02/2012 | Commentaires ()

CHRONIQUE PHUSIQUE SUR UN POÈME. La poésie n’est pas seulement un divertissement de pédants ou une torture scolaire, mais peut aussi, dans certains cas, faire office de guide de vie.
En tant que prolongement poïétique, musical, de la phusis en l’homme, la poésie nous indique comment vivre, comment faire pour avoir un rapport moins aliéné, moins chosiste, moins tordu, moins manipulateur au monde ; comment faire pour entretenir une relation plus honnête, plus équilibrée, plus harmonieuse aux phénomènes.
Michysos présente ci-dessous le poème qui figure en épigraphe du PERI PHUSEOS : la bible phusique, recueil de toutes les vérités découvertes par nos glorieux ancêtres disciples de Dionysos et défenseurs de la phusis…
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Ein Spiegel ist das Leben.Wonach wir nur auch streben,Als erstes möcht ich nennen,In ihm sich zu erkennen.!!
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Un miroir est la vie.Ce à quoi seulement nous aspirons,Je voudrais le nommer en premier,S’y reconnaître. ! !
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25/02/2012 | Commentaires ()

MORCEAU ET CLIP DE MICKEY 3D, extrait de l’album Matador, sorti en 2005.
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Je n’ai pas peur des Américains,
Ni des cons, ni des politiciens,
Mais j’ai peur de t’attraper la main
Et que tu me m’esquives encore
Je ne sais pas si cet amour est fort
Ou s’il ressemble à la chasse au trésor
Si t’en veux pas sache que je le déplore
Et que je m’excuse encore
Je n’ai pas peur de la mort
Mais que tu m’évites encore
Je te préviens matador
Qu’un jour je t’aurai alors
On a vu des taureaux aimer les toreros
On a vu des taureaux aimer les toreros
Je n’ai pas peur des ordinateurs
Ni des virus exterminateurs
J’ai défoncé tellement de gladiateurs
Qu’ils ont disparu alors
J’aimerais bien t’emmener sur le port
Te refaire le coup du conquistador
J’ai peur que tu joues les toréadors
Et que tu m’esquives encore
Je n’ai pas peur de la mort
Mais que tu m’évites encore
Je te préviens matador
Qu’un jour je t’aurai alors
On a vu des taureaux aimer les toreros
On a vu des taureaux aimer les toreros
Clip :
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17/02/2012 | Commentaires ()

CHRONIQUE PHUSIQUE SUR L’ADHÉSIVITÉ. Alors que certaines langues de vipères prétendent qu’il y a des êtres adhésifs qui fréquentent phusis.ch, l’heure est à l’interrogation.
Grâce à l’exemple pédagogique du scotch, il se dévoilera que seuls les sots – les personnes scotchées à la pure logique rationnelle – peuvent taxer leur con-génères d’être adhésifs. Bien que for(midablemen)t nombreux, ils se fourvoient.
Regardez donc autour de vous et en vous ! La sagesse phusique s’expérimente et se vérifie partout : il n’y a pas de contraire, mais uniquement des différences de degrés du même.
Attention de ne pas glisser sur la mauvaise pente et de se retrouver soi-même adhérent à la catégorie des… sots ou des… adhésifs.
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15/02/2012 | Commentaires ()

FILM DE BRUNO DUMONT (FRA), avec David Dewaele et Alexandra Lematre, 1h50. Film sauvage, enivrant et puissant. A la fois sec et humide, tendre et violent, chaud et froid, court et long, quasi sans paroles, quasi sans pensée, il met nos sens en éveil. Actuellement dans les salles. A ne pas manquer !
On est dans le Nord de la France, à la campagne, vers un petit hameau, entre des herbes et des genévriers qui tremblent sous le vent, des dunes ensablées, des marais, le soleil, les nuages, la pluie et… la mer, infinie, au loin. A quasi chaque plan, on entend un souffle, une présence, lourde et légère à la fois. Forte présence, le plus souvent sur le mode de l’absence.
Mystérieux justicier phusique
On passe du temps avec un homme d’une quarantaine d’années (David Dewaele), le visage ravagé, la démarche en même temps chancelante et assurée. Il vit hors des sentiers battus, dehors, dans les dunes, de quasi rien. Il entretient un...
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08/02/2012 | Commentaires ()

APRÈS QUELQUE DIX-HUIT MOI D’ABSENCE, les chroniques phusiques font leur retour sur notre site.
Au plus froid de l’hiver, Michysos reprend son masque et son ton de bouffon pour tenter de briser un peu la glace qui nous entoure et nous envahit.
Depuis le 14 juillet 2010, date de la dernière chronique phusique, nous avons reçu tellement de téléphones, de lettres, de mails, de sms, de mms et autres messages, cadeaux et même chèques d’encouragement en faveur du retour des chroniques phusiques sur www.phusis.ch que nous ne pouvons faire autrement que nous y remettre.
C’est donc reparti pour un tour. Si possible une fois par semaine. Sur des sujets aussi divers que variés. Pour contribuer à la libération de la phusis « en nous et hors de nous ».
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07/02/2012 | Commentaires ()

GEORGES BRASSENS, MORCEAU EXTRAIT DU DISQUE Supplique pour être enterré à la plage de Sète, 1966. Chanson paillarde.
La veuve et l’orphelin, quoi de plus émouvant ?
Un vieux copain d’école étant mort sans enfants,
Abandonnant au monde une épouse épatante,
J’allai rendre visite à la désespérée.
Et puis, ne sachant plus où finir ma soirée,
Je lui tins compagnie dans la chapelle ardente.
Pour endiguer ses pleurs, pour apaiser ses maux,
Je me mis à blaguer, à sortir des bons mots,
Tous les moyens sont bons au médecin de l’âme…
Bientôt, par la vertu de quelques facéties,
La veuve se tenait les côtes, Dieu merci !
Ainsi que des bossus, tous deux nous rigolâmes.
Ma pipe dépassait un peu de mon veston.
Aimable, elle m’encouragea : « Bourrez-la donc,
Qu’aucun impératif moral ne vous arrête,
Si mon pauvre mari détestait le tabac,
Maintenant la fumée ne le dérange pas !
Mais où diantre ai-je mis mon porte-cigarettes ? «
A minuit, d’une voix douce de séraphin,
Elle me demanda si je n’avais pas faim.
« Ça le ferait-il revenir, ajouta-t-elle,
De pousser la...
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30/01/2012 | Commentaires ()

FILM RADICAL ET ÉPURÉ DE BÉLA TARR, qui présente une phusis au bout du rouleau, sur fond de musique lancinante de Mihály Vig (à écouter en cliquant sur la deuxième vidéo ci-dessous – pourquoi pas tout de suite, en lisant le texte qui suit). Actuellement dans les salles.
Prologue
Le 3 janvier 1889, alors qu’il est à Turin, dans la période la plus bouillonnante et productive de sa vie, Friedrich Nietzsche – philosophe du renversement des valeurs traditionnelles – ne supporte pas de voir un cheval maltraité par un cocher. Il s’approche de l’animal, l’enlace et éclate en sanglots, avant de perdre connaissance. Terrible crise de pitié pour celui qui, justement, a tout mis en œuvre pour libérer l’humanité de la morale et des idéaux chrétiens, tant ceux-ci sont néfastes pour la vie en sa nature et exubérance propres. Terrible, unique et ultime crise de compassion de la part du penseur de la vie dionysiaque en sa surabondance tragi-comique. Suite à...
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06/01/2012 | Commentaires ()

CLIP DU DERNIER MORCEAU DE BESTAIRE, DERNIER DISQUE DE PHILIPPE CRAB, sorti fin 2011.
*
Ecrit et composé par Philippe Crab
Interprété par Philippe Crab (guitare, voix, accordéon) Léonore Boulanger (voix)
*
Images extraites de « Don Quijote » d’Orson Welles et de Jesus Franco,
montée par Aurélien Merle.
Voici le clip :
...
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29/12/2011 | Commentaires ()

LE PLUS GROS TUBE DE L’IMMENSE GROUPE QU’EST R.E.M. Extrait de l’album Out of Time (1991). « Losing my religion » est à entendre au sens de « perdre son calme », « perdre confiance » (vieille expression du sud des États-Unis). Michael Stipe – leader et chanteur du groupe – présente le morceau comme expression d’une désillusion amoureuse. Du monde idéal que promet notre tradition ?
*
Paroles :
Life is biggerLa vie est plus grandeIt’s bigger than youPlus grande que toiAnd you are not meEt tu n’es pas moiThe lengths that I will go toLes longueurs que j’atteindraiThe distance in your eyesLa distance dans tes yeuxOh no I’ve said too muchOh non, j’en ai trop ditI set it upJe l’ai provoqué
That’s me in the cornerC’est moi dans le coinThat’s me in the spotlightC’est moi sous le feu du projecteurLosing my religionPerdant mon calmeTrying to keep up with youEssayant d’être à ta hauteurAnd I don’t know if I can do itEt je ne...
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21/12/2011 | Commentaires ()

MORCEAU DE DUMMY, DISQUE DE PORTISHEAD SORTI EN 1994.
Paroles :
Oh, can’t anybody see,
We’ve got a war to fight,
Never found our way,
Regardless of what they say.
How can it feel, this wrong,
From this moment,
How can it feel, this wrong.
Storm,
In the morning light,
I feel,
No more can I say,
Frozen to myself.
I got nobody on my side,
And surely that ain’t right,
Surely that ain’t right.
Oh, can’t anybody see,
We’ve got a war to fight,
Never found our way,
Regardless of what they say.
How can it feel, this wrong,
From this moment,
How can it feel, this wrong.
How can it feel this wrong,
From this moment,
How can it feel, this wrong.
Oh, can’t anybody see,
We’ve got a war to fight,
Never found our way,
Regardless of what they say.
How can it feel, this wrong,
From this moment,
How can it feel, this wrong.
Clip :
...
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14/12/2011 | Commentaires ()

TUBE DE YOUSSOU N’DOUR ET NENEH CHERRY réalisé en 1994.
*
Au fond des corps,
Au fond des cœurs,
Sur les visages d’enfants,
Des millions de voix
Qui disent l’innocence,
Le jeu, la joie possibles
Du monde.
*
Clip :
Paroles:
Couplet 1 : Youssou N’dour (en wolof/Senegalais)]
Boul ma sene,Ne me regarde pas de loinBoul ma guiss madi re nga fokni maneNe regarde pas mon sourire, en pensant que je ne sais pasKhamouma li neka thi sama souf ak thi guinawCe qui est au-dessus et sous moiBeugouma kouma khol oaldine yaw li neka si yawJe ne veux pas que tu me regardes et pensesMo ne si man, li ne si mane moye dilene diapaleQue ce qui est en toi est en moi, ce qui est en moi est là pour les aider
[Neneh Cherry]Roughneck and rudeness,Fureur et dureté,We should be using, on the ones who practice wicked charmsNous devrions nous bouger, loin de ceux qui pratiquent les mauvais sortsFor the sword and the stonePour le soleil et la pierreBad to the boneMauvais jusqu’au...
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21/11/2011 | Commentaires ()

DOMINIQUE A, « LE SENS », paroles et clip du morceau de l’album La Musique (2009). Et si, au lieu de chercher désespérément le sens, on se mettait à s’interroger sur la valeur ?
*
Paroles :
J’ai tout essayé
J’ai pas trouvé le sens
J’ai cherché dans la rue
J’ai écrit « j’ai aimé »
J’ai voyagé, j’ai cru
J’ai nié des évidences
J’ai nagé nu, mais désolé
J’ai pas trouvé le sens
J’ai pas envie de sauter
J’ai pas envie d’une balle
Je préfère exister
Même si c’est pour que dalle
J’aime bien respirer
J’aime bien me sentir sale
J’aime avoir de la chance
Et me faire embrasser
Mais bien sûr si j’y pense
Tout ça n’a pas grand sens
Mais bien sûr si j’y pense
Aujourd’hui, braderie
J’offre tout ce que j’ai
Je donne tous mes objets
Mes souvenirs aussi
Contre un sens à ma vie
Même un qui fait son temps
Même un peu décevant
Même que pour les vacances
Même que le temps d’une danse
J’ai tout essayé
J’ai pas trouvé le sens
On dit que pour beaucoup
C’est la même béance
En ont-ils tous conscience
Tout le temps ou pas à-coups
Peut être...
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07/11/2011 | Commentaires ()

FRAGMENT DU PROCÈS DE FRANZ KAFKA, publié en 1925. Introduction à l’excellent film The Trial, réalisé par Orson Welles en 1962 (avec Anthony Perkins).
*
Devant la loi se dresse le gardien de la porte. Un homme de la campagne se présente et demande à entrer dans la loi. Mais le gardien dit que pour l’instant il ne peut pas lui accorder l’entrée. L’homme réfléchit, puis demande s’il lui sera permis d’entrer plus tard. «C’est possible», dit le gardien, «mais pas maintenant». Le gardien s’efface devant la porte, ouverte comme toujours, et l’homme se baisse pour regarder à l’intérieur. Le gardien s’en aperçoit, et rit. «Si cela t’attire tellement», dit-il, «essaie donc d’entrer malgré ma défense. Mais retiens ceci: je suis puissant. Et je ne suis que le dernier des gardiens. Devant chaque salle il y a des gardiens de plus en plus puissants, je ne puis même pas supporter l’aspect du troisième après moi.» L’homme de la campagne ne s’attendait pas à...
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29/10/2011 | Commentaires ()

MORCEAU DE STROMAE, EXTRAIT DE L’ALBUM CHEESE, sorti en 2010. Clip officiel et genèse phusico-musicale du buzz avec Jamel Debouze.
*
Alors on d…
Qui dit étude dit travail,
Qui dit taf te dit les thunes,
Qui dit argent dit dépenses,
Qui dit crédit dit créance,
Qui dit dette te dit huissier,
Lui dit assis dans la merde.
Qui dit Amour dit les gosses,
Dit toujours et dit divorce.
Qui dit proches te dit deuils car les problèmes ne viennent pas seuls.
Qui dit crise te dit monde dit famine dit tiers- monde.
Qui dit fatigue dit réveille encore sourd de la veille,
Alors on sort pour oublier tous les problèmes.
Alors on danse…
Et la tu t’dis que c’est fini car pire que ça ce serait la mort.
Quand tu crois enfin que tu t’en sors quand y en a plus et ben y en a encore!
Est-ce la zik ou les problèmes, les problèmes ou bien la musique.
Ca t’prend les tripes ca te prend la tête et puis tu pries pour que ça s’arrête.
Mais c’est ton...
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22/10/2011 | Commentaires ()

NOUVEAU SPECTACLE DE PIERRE MEUNIER, créé début novembre prochain à Dijon, avant une tournée dans toute la France. Avec Pierre Meunier, François Chattot et Pierre-Yves Chapalain. Provocateur et perturbateur musical : Alain Mahé. Courez-y !
*
Texte de présentation de Pierre Meunier :
« Ce qui distingue la poésie de la parole machinale, c’est que la poésie justement nous réveille, nous secoue en plein milieu du mot. Ce dernier se révèle alors à nous d’une étendue bien plus vaste que nous ne l’imaginions, et nous nous souvenons soudain que parler veut dire : se trouver toujours en chemin. » (Ossip Mandelstam)
*
Il s’agirait d’ouvrir un chantier de travail autour de la question du rapport conflictuel entre le mot, le sens et la pensée dans l’enceinte du corps qui parle. Ou qui voudrait pouvoir parler. Et qui s’étonne que ça n’aille pas de soi.
Cette bataille incessante entre les mots qui voudraient être dits pour eux-mêmes, pour se déployer dans toute leurs dimensions, et la pensée qui...
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09/10/2011 | Commentaires ()

EXTRAIT DE L’ACTE III, SCÈNE 1 D’HAMLET DE SHAKESPEARE. D’abord en traduction française, en anglais ensuite, puis dans l’interprétation de Kenneth Branagh dans son film éponyme.
Hamlet incarne l’homme dionysiaque par excellence : s’il n’agit pas, c’est qu’il a plongé son regard dans les tréfonds de la vie, parce qu’il en possède une connaissance vraie, profonde, tragique – et qu’il refuse de se voiler la face. La leçon d’Hamlet est aux antipodes de la sagesse à bon marché de Hans le rêveur qui, en bon moderne, n’agit pas non plus, mais quant à lui parce qu’il est incapable de se décider parmi les trop nombreuses possibilités qui découlent de son excès de réflexion.
*
To be, or not to be, that is the question.
Whether ’tis nobler in the mind to suffer
The slings and arrows of outrageous fortune,
Or to take arms against a sea of troubles,
And, by opposing, end them. To die, to sleep,
No more, and by a sleep to say we end
The heartache, and...
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30/09/2011 | Commentaires ()

MOUVEMENT FILMIQUE DE PIERRE MEUNIER extrait de « Et ça continue ! », © La Belle Meunière et Baíacadez Films, 2007.
*
Ça pousse, ça résiste, ça écrase, ça aplatit, ça nie la forme, ça ne voudrait plus rien voir, ça voudrait s’allonger, et puis que ça se termine, que ça se termine – assez tenu debout !
« Ça s’y prépare, ça le redoute, la tombée du grand, heureux, là, ça résiste, ça résiste, c’est ce qui s’appelle résister, manifester de la résistance, exister en résistant, affronter l’ennemi en résistant, lui résister, et être ensemble pour résister, parce que tout seul, pris un à par un, bien sûr, ce serait une rigolade, pour le grand là, de les écraser, de les écrabouiller, de les aplatir. Non mais s’ils restent ensemble, puisqu’ils restent ensemble, puisqu’ils se tiennent ensemble, même si le lien qui les groupait, qui en faisait un bloc, le lien, la mer l’a emmené déjà, la mer n’a qu’un but c’est de...
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22/09/2011 | Commentaires ()

FILM DE NANNI MORETTI, avec Michel Piccoli, Nanni Moretti, etc. (ITA, 2011, 1h44). Actuellement dans les salles.
*
Suite aux funérailles du pape, le Conclave se réunit pour élire son successeur. L’excitation est grande, à tous les étages de la fusée de faux-semblants nihilistes : tout en bas, du côté des réacteurs, le peuple qui ressemble davantage à une foule de supporters de football de divers pays qu’à de pieux fidèles ; en-dessus, au premier étage, des journalistes, pantins médiocres aussi paradeurs qu’incultes ; plus haut encore, au deuxième étage, l’homme d’importance qu’est le Chef communication du Vatican, sorte d’Hermès dégénéré, Polonais rempli de vide et de ruses bas de gamme pour cacher la vérité ; et, finalement, tout en haut, dans le cockpit, les cardinaux, électeurs et papables qui, loin de tenir les commandes de l’engin spatial, apparaissent comme une bande de gentils vieillards cacochymes et médicamentés. Les habits et gestuelles sont grandioses, les individus terriblement creux.
Lors du Conclave, les cardinaux ne sont pas tant...
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05/09/2011 | Commentaires ()

MORCEAU LIVE DU DISQUE 23 DE BLONDE REDHEAD (2007).
Les belles rencontres – profondes, intenses, sans faux-semblants – sont rares. Tellement rares qu’elles sont de véritables fêtes.
Il y en a qui disent qu’elles ne se font pas avec des gens, mais uniquement avec les choses, les phénomènes. Parce qu’ils ne trichent pas, parce qu’ils sont sincères, montrent toujours le maximum de ce qu’ils cachent.
Qu’y a-t-il de plus beau, en effet, que de rencontrer un arbre, un brin d’herbe, une coccinelle, une fourmi ? Sans triche, d’égal à égal ; et de se rendre compte que nous sommes, au fond, le même. Juste un peu plus compliqué, juste un peu moins honnête, juste un peu moins capable de se dire, de se partager, bref un peu moins ouvert à… la rencontre.
Et pourtant de telles rencontres existent aussi avec des gens ! Quelle fête ! Quel bonheur ! Toi et moi, ensemble, le même, traversés par les même forces, de fond en comble.
Amour fusionnel ? Si...
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24/08/2011 | Commentaires ()

FILM DE LARS VON TRIER, avec Kirsten Dunst, Charlotte Gainsbourg, Alexander Skarsgard, Charlotte Rampling, John Hurt, etc. (FRA/DAN/SWE/GER/2011, 2h16). Actuellement dans les salles.
« Dans un quelconque coin perdu de l’univers s’écoulant de manière scintillante en d’innombrables systèmes solaires, il y eut une fois un astre sur lequel des animaux intelligents inventèrent la connaissance. Ce fut la minute la plus orgueilleuse et la plus mensongère de l’“histoire universelle”, mais ce ne fut cependant qu’une minute. Après quelques souffles de la nature, l’astre se figea et les animaux intelligents durent mourir » (Nietzsche, « Vérité et mensonge au sens extra-moral »)
Prologue
Sur fond de prélude tonitruant du Tristan und Isolde de Wagner – annonce d’une périlleuse attirance amoureuse –, on voit apparaître en grande pompe une succession d’images d’une beauté sublime, à la limite du surnaturel : alternance de mouvements oniriques en hyper-ralenti, d’un fameux tableau de Bruegel en train de brûler et de l’inquiétant déplacement spatial de deux immenses planètes. Le ton et la clé du film...
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17/08/2011 | Commentaires ()

ALLAIN LEPREST, UN DES SECRETS LES MIEUX GARDÉS de la chanson française n’est plus. Après avoir lutté contre le crabe et l’avoir apparemment vaincu, il s’est donné la mort lundi. Par amour pour la vie.
Homme et artiste de l’excès,
Poète à la voix rocailleuse,
Jongleur de mots,
Raconteur d’histoires, de gens,
Combattant d’une vie intense, saine, juste,
Une vie tout en musique où on écoute ceux qui ont quelque chose à dire, à partager, à proposer,
Où on se fiche des malins qui font les malins,
Qui font les heureux, les lisses, les intéressants.
Défenseur des marginalisés,
Subtile parolier pour ses amis,
Romain Didier, Enzo Enzo, Jehan, Jacques Higelin, Juliette Greco, etc.
Inconnu du grand public, parce qu’étranger au jeu du show-biz et à l’industrie du disque.
Homme et artiste de l’excès, de la surabondance, de la vie – au point de préférer la mort.
*
« C’est peut-être » est un des morceaux de Voce a mano (1992) ; le morceau est mis en musique par Richard Galliano. Les paroles se trouvent sous la...
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04/08/2011 | Commentaires ()

TOUS LE MONDE LE SAIT : AMY WINEHOUSE est morte le 23 juillet dernier.
Ce que personne ne sait, c’est où s’en est allé la force qui portait sa divine et étrange voix.
En guise d’hommage, nous vous proposons Rehab, fameux titre de 2006.
Rehab signifie désintoxication, réinsersion, réhabilitation.
A méditer.
Comme toujours, vous trouverez les paroles sous la vidéo.
Paroles :
They tried to make me go to rehab but I said ‘no, no, no’
Yes I’ve been black but when I come back you’ll know know know
I ain’t got the time and if my daddy thinks I’m fine
He’s tried to make me go to rehab but I won’t go go go
I’d rather be at home with Ray
I ain’t got seventy days
Cause there’s nothing
There’s nothing you can teach me
That I can’t learn from Mr Hathaway
I didn’t get a lot in class
But I know it don’t come in a shot glass
They tried to make me go to rehab but I said ‘no, no, no’
Yes I’ve been...
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22/07/2011 | Commentaires ()

COURT-MÉTRAGE D’ARTHUR DE PINS, FRA, 2003.
La révolution, ça veut dire… tourner.
« Dans les eaux marronâtres de l’estuaire de la Gironde, entre les rochers repeints au fuel et le sable vaseux qui abrite les meilleures huîtres du monde, personne ne se doute de la tragédie qui nous frappe depuis 120 millions d’années, nous les pachygrapsus marmoratus, appelés communément chancres mous, ou plus souvent crabes dépressifs… »
Vous trouverez le site d’Arthur de Pins ici.
...
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14/07/2011 | Commentaires ()

FILM RÉALISÉ PAR ALAIN RESNAIS ET CHRIS MARKER en 1953.
« Quand les hommes sont morts, ils entrent dans l’histoire. Quand les statues sont mortes, elles entrent dans l’art. Cette botanique de la mort, c’est ce que nous appelons la culture. »
C’est ainsi que commence le documentaire court-métrage réalisé par Resnais et Marker sur l’anthropologie et la muséification de l’art. Si le propos concerne avant tout l’art africain, il traite en somme la question du rapport qu’entretient l’Occident avec l’« autre », et par suite avec tous les phénomènes de la nature : rapport d’objectivation, de canalisation et de stérilisation des puissances mystérieuses qui façonnent et guident le monde ; forces que nous appelons… phusiques.
Réalisé en pleine expansion de l’anthropologie, Resnais et Marker en critiquent l’ethnocentrisme, forme de colonisation, germe de la mondialisation, à l’occidentale. Jugé scandaleux, le film a fait l’objet d’une interdiction de plusieurs années en France. Aujourd’hui encore, on ne le voit et trouve guère.
Vous en trouverez ci-dessous la vidéo en trois parties et,...
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04/07/2011 | Commentaires ()

MATHILDE MONNIER A CRÉÉ PUBLIQUE À MONTPELLIER EN 2005.
Avec Germana Civera, Ondine Cloez, Corinne Garcia, Natacha Kouznetsova, I Fang Lin Lemoisson, Ana Sofia Neves Gonçalves, Avelen Parolin, Filiz Sizanli
Voilà bientôt vingt ans que Mathilde Monnier explore, en archéologue de l’âme et du corps, les aspects insolites du corps et du mouvement. A chaque spectacle, elle démantèle la matière pour parvenir à une nouvelle approche. De l’isolement social à la différence en passant par les phénomènes de masse : langage du corps qui exprime le monde d’aujourd’hui.
Publique est le premier volet d’un dyptique. Sur fond de musique de PJ Harvey.
...
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24/06/2011 | Commentaires ()

NOUVELLE VAGUE 1, « In A Manner Of Speaking », reprise de Tuxedomoon, 2004.
*
Paroles :
In a Manner of speaking
I just want to say
That I could never forget the way
You told me everything
By saying nothing
In a manner of speaking
I don’t understand
How love in silence becomes reprimand
But the way that i feel about you
Is beyond words
Oh give me the words
Give me the words
That tell me nothing
Oh oh oh oh give me the words
Give me the words
That tell me everything
In a manner of speaking
Semantics won’t do
In this life that we live we only make do
And the way that we feel
Might have to be sacrified
So in a manner of speaking
I just want to say
That just like you I should find a way
To tell you everything
By saying nothing.
Oh give me the words
Give me the words
That tell me nothing
Oh oh oh oh give me the words
Give me the words
That tell me everything
Oh give me the words
Give me the words
That tell me nothing
Oh oh oh oh give me the...
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14/06/2011 | Commentaires ()

NOUVEAU MORCEAU DU DERNIER DISQUE de Philippe Katerine
Des bisoux
On est là pour quoi
On est là pour qui
Dans les magasins
A se prendre la tête
Au fond qu’est ce qu’on veut
Au fond qu’est ce qu’on cherche
Quand on s’prend la tête
Mais qu’est ce qu’on attendDes bisoux…
Quand on se dit fuck
J’te défonce la gueule
Tout en insultant
Les papa les maman
Au fond qu’est ce qu’on veut
Au fond qu’est ce qu’on cherche
Quand on se dit fuck
Mais qu’est ce qu’on attend
Des bisoux…
De façon générale
Et très globalement
En définitive
Mais qu’est ce qu’on attend
Pour se faire
Des bisoux…
...
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24/05/2011 | Commentaires ()

DOMINIQUE A, « ROUVRIR », morceau du disque L’horizon, 2006.
*
Toute ma vie
Je n’ai fait que rouvrir
Des fenêtres et des portes claquées
Ni poignées ni serrures
Ne m’ont fait reculer
C’est étrange qu’aujourd’hui
Je me mette à faiblir
C’est ce bruit
Qu’aura fait la dernière
Porte claquée, c’est ce bruit
Il était différent
Il était
Plus sévère
Tu as fermé si fort
En sortant.
Et cette porte
Je ne peux pas l’ouvrir
Car si j’ouvre et que rien ne m’attend ?…
Mais tu vas revenir
Je le sens.
Jusqu’ici
Je n’ai fait que rouvrir
Mais cette fois
C’est sur toi que je compte ardemment
Assise face à la porte
Je t’attends
Mais peut-être attends-tu
Que je vienne t’ouvrir ?
*
Essai de clipEssai Reouvrir Dominique A di lagneau13
...
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10/05/2011 | Commentaires ()

LES RITAMITSOUKO, « Y’A D’LA HAINE », morceau du disque Système D, EMI, 1993.
*
On n’a pas que de l’amour
Ça non !
On n’a pas que de l’amour à revendre
Ça oui ! Y’a d’la haine
On n’a pas que de l’amour
Ça non ! Y’a d’la haine
La haine aussi
Faut qu’elle se répande
Sans que ça freine
Y’en a même un sacré bon paquet
Eh ouais
Ouais quand même
Quand même
On n’a pas que de l’amour
Ça non !
On n’a pas que de l’amour à revendre
Ça oui ! Y’a d’la haine
(…)
*
Clip :
...
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06/05/2011 | Commentaires ()

PHUSIS.CH FÊTE SON 1ER ANNIVERSAIRE.
Le pauvre type qui s’efforce d’animer le site – et par suite la phusis – sort de son trou pour célébrer à sa manière l’événement.
Patio in distans. Tant bien que mal.
Vous le savez : PHUSIS.CH cherche depuis une année à vous faire des signes en direction de la phusis comme ensemble : à semer des graines pour qu’elle se développe, à donner des clés pour la comprendre, l’aimer et l’expérimenter dans son ensemble. Il s’agit de nous rappeler quelle chance nous avons de faire partie de la phusis. D’être une partie de la phusis. D’être en vie. De vivre. Une chance – et un honneur à la fois. Chance et honneur mystérieux, de l’ordre de la fête – tous les jours, quoi qu’il arrive.Pour être tout à fait clair, on peut dire que notre tâche phusique apparaît double : 1) parvenir à surmonter les chaînes qui empêchent la phusis de se déployer ; chaînes qui emprisonnent la vie, la catégorisent,...
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01/05/2011 | Commentaires ()

CHARLES BAUDELAIRE, « ENIVREZ-VOUS », XXXIIIe poème des Petits poèmes en prose. Le spleen de Paris, 1869.
***
Enivrez-vous
Il faut être toujours ivre. Tout est là : c’est l’unique question. Pour ne pas sentir l’horrible fardeau du Temps qui brise vos épaules et vous penche vers la terre, il faut vous enivrer sans trêve.
Mais de quoi ? De vin, de poésie ou de vertu, à votre guise. Mais enivrez-vous.
Et si quelquefois, sur les marches d’un palais, sur l’herbe verte d’un fossé, dans la solitude morne de votre chambre, vous vous réveillez, l’ivresse déjà diminuée ou disparue, demandez au vent, à la vague, à l’étoile, à l’oiseau, à l’horloge, à tout ce qui fuit, à tout ce qui gémit, à tout ce qui roule, à tout ce qui chante, à tout ce qui parle, demandez quelle heure il est ; et le vent, la vague, l’étoile, l’oiseau, l’horloge, vous répondront : « Il est l’heure de s’enivrer ! Pour n’être...
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24/04/2011 | Commentaires ()

MICKEY 3D, RESPIRE, morceau du disque Tu ne vas pas mourir de rire (2003).
Paroles
Approche-toi petit, écoute-moi gamin,
Je vais te raconter l’histoire de l’être humain
Au début y avait rien au début c’était bien
La nature avançait y avait pas de chemin
Puis l’homme a débarqué avec ses gros souliers
Des coups d’pieds dans la gueule pour se faire respecter
Des routes à sens unique il s’est mis à tracer
Les flèches dans la plaine se sont multipliées
Et tous les éléments se sont vus maîtrisés
En 2 temps 3 mouvements l’histoire était pliée
C’est pas demain la veille qu’on fera marche arrière
On a même commencé à polluer le désert
Il faut que tu respires, et ça c’est rien de le dire
Tu vas pas mourir de rire, et c’est pas rien de le dire
D’ici quelques années on aura bouffé la feuille
Et tes petits-enfants ils n’auront plus qu’un oeil
En plein milieu du front ils te demanderont
Pourquoi toi t’en as 2 tu passeras pour un con
Ils te diront comment t’as pu laisser...
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14/04/2011 | Commentaires ()

TRICKY, « REALLY REAL », in : Mixed Race, Domino Recording, 2010.
*
Printemps artificiel.
Eclosion idéaliste.
En cherchant à se hisser au niveau de la beauté idéale,
On finit par devenir comme elle,
Pure forme, simple surface.
Objet de toutes les convoitises, certes,
Mais image vide de contenu.
Non sans que Dionysos gronde çà et là.
*
Paroles:
Pas trouvées. Si quelqu’un les découvre, c’est évidemment volontiers.
...
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06/04/2011 | Commentaires ()

PINA, FILM DE WIM WENDERS avec Pina Bausch, Regina Advento, Malou Airoudo, Ruth Amarante, Jorge Puerta Armanta, Rainer Behr (FRA/GER, 2011, 1h43). Dès aujourd’hui au cinéma.
Film documentaire prévu « sur » la fameuse chorégraphe Pina Bausch. Décédée en été 2009, elle contraint le réalisateur Wim Wenders à interrompre son travail avant de le reprendre et l’accomplir « pour » Pina Bausch avec ses danseurs de l’Ensemble du Tanztheater Wuppertal.
Est-ce de la DANSE, est-ce du THÉÂTRE, ou simplement LA VIE ? L’AMOUR, LA LIBERTÉ, LA LUTTE, LE DÉSIR, LA JOIE, LE DÉSESPOIR, LA RÉCONCILIATION, LA BEAUTÉ, LA FORCE. « Dansez, dansez… sinon nous sommes perdus »
L’article sera sans doute complété.
...
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30/03/2011 | Commentaires ()

FRANÇOIZ BREUT, LES JEUNES POUSSES, morceau du disque A l’aveuglette (2008). Ici : en session acoustique en plein air. Vous trouverez les paroles sous la vidéo.
*
*
La vie, un enfant qui joue.
Le jeu, l’inutile, comme idéal de ce qui est comblé de force.
L’enfance de dieu, παῖς παίζων.
Notre enfance à tous.
*
*
Paroles
« Ils ne demandent qu’à courir dans l’herbe tendre cheveux au vent, bourgeons fougueux et rayonnants ivres de cris et pleins d’élans. Dans les cours toutes ratatinées, ils se défoulent à perdre haleine. Les trottoirs sont toujours trop étroits pour tant d’énergie qui se déploie. On aimerait qu’ils soient sans limite, que leur course n’ait jamais de fin. Qu’ils puissant prendre leurs jambes à leur cou et hurler comme des loups. Les jeunes poussent à toute allure bien étourdis par l’air cinglant. La sève déborde, les branches s’allongent vers la lumière qui ne fait que passer. Ils rêvent ...
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08/03/2011 | Commentaires ()

CLIP NON OFFICIEL de Massive Attack, Splitting The Atom, 2009.
Phusis et idéalisme
Courber l’échine
Sang de taureau
Brillance et arrogance de l’homme
Chant du bouc
Danse à mort
Art de vivre
Paroles
The baby was born
Nettles and Ferns
The evening it chokes
The candle it burns
This disguise covers
Bitter lies
Repeating the joke
The meaning it dies
Pass me a coat I’m not a-
‘fraid to leave
I’m letting you know
I know what you need
I’ll turn you around
This beautiful town
And then you’ll believe it when your eyes then deceive you
Its easy, dont let it go
Its easy, dont let it go
Its easy, dont let it go
Don’t Lose It
Its getting colder outside
Your rented space
They shadow box and they
Paper chase
It never stops
And we’ll never learn
No hope without dope
The jobless return
The bankers have bailed
The mighty retreat
The pleasure it fails
At the end of the week
You take it or leave
Or what you receive
To what you receive
Is eternited leave
Its easy, dont let it go
Its easy, dont let it go
Its easy, dont let it go
Don’t lose it
Incandescent light at doors
In adolescent menopause
In little...
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01/03/2011 | Commentaires ()

BLACK SWAN, FILM DE DARREN ARONOFSKY avec Natalie Portman, Vincent Cassel, Mila Kunis (USA, 2010, 1h43).
Nina (Natalie Portman) compte parmi les meilleures ballerines du prestigieux New York City Ballet. Elle a grandi et vit dans un cocon rose-clair, tout de douceur, de peluches, de boîtes à musique et à bijoux, de pureté, de beauté, d’amour. Cocon très occidental. Trop occidental. Couvée par une mère ambitieuse, ancienne danseuse frustrée, son rêve d’enfant est de devenir une grande danseuse, meilleures que toutes les autres, plus belle, plus brillante : une danseuse étoile. Ambiance de conte.
Dès le début, le film est marqué par une présence inquiétante, menaçante, dans le dos de Nina. Comme si une force occulte, un monstre fantomatique cherchait à la traquer ; de plus, elle souffre d’étranges éruptions cutanées. On le comprend très vite : l’œuf idéaliste est sur le point de se briser. La petite fille en quête de perfection est assaillie de toute part, de l’extérieur et de l’intérieur. La vie...
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27/02/2011 | Commentaires ()

SCÈNE D’IMPROVISATION DANSÉE.
Tanguy Viel, écrivain dont on aura l’occasion de reparler ici, commence par lire un texte, entouré par Mathilde Monnier et Loic Touzé, deux grands chorégraphes et danseurs. Puis il laisse tomber ses feuilles et se met à faire du mime gestuel avec ses compères.
Le texte de Viel parle de cinéma. De la différence entre le cinéma français et le cinéma américain. Et de la différence entre la mentalité française et américaine. Tout simplement. Tout naïvement. En proférant des énormes vérités.
« Nous autres Français, nous n’avons peut-être pas de très bons cinéastes, mais nous avons de très bons critiques. Dès lors qu’on appartient à un pays qui a passé des siècles à faire salon, qui a inventé à peu près toutes les formes de fauteuils pour faire la conversation, il n’y a pas d’alternative. C’est même pour ça que nous sommes meilleurs critiques que les Américains. Mais c’est aussi pour ça qu’on est moins bons cinéastes […] » Voilà comment débute...
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09/02/2011 | Commentaires ()

L’HOMME EXPLIQUÉ AUX FEMMES. L’avenir de la masculinité, Flammarion, 2010 (240 p.).
Livre étrange d’un philosophe-écrivain prolixe, auteur d’essais sur des thèmes aussi divers que variés, toujours à la mode : racisme, loft, réforme de l’orthographe, violence, amour, bonheur et, dans son dernier livre… l’homme, expliqué avant tout à partir de la sexualité.
Il intervient régulièrement dans les débats de société, fait des conférences dans le monde entier. Philosophe vitaliste et provocateur. Ouvreur de portes et de fenêtres. Libérateur phusique ?
Épigraphe : « Avoir une belle femme qu’il pourra montrer, jouir d’un métier où l’on décide des choses : telle sont les obligations qu’il a remplies. Il a eu tout ce qu’il voulait, tout ce qu’il avait appris à vouloir. Et maintenant, quoi. Maintenant, rien. Il ne lui reste plus qu’à gagner encore plus de bons points à l’école : brillante carrière, belle destinée. Il n’imagine pas d’autre vie que celle-là, qu’il édifie avec amertume, en vue de l’amertume. Une plénitude malheureuse. » (Christian Bobin, La...
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31/01/2011 | Commentaires ()

DITHYRAMBE | NAISSANCE DE LA VIGNE
Court-métrage de Brice Tourneux, musique de Maurilio Cacciatore.
Site Internet de Brice Tourneux
Site Internet de Maurilio Cacciatore
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23/01/2011 | Commentaires ()

« COMMENT FAIRE POUR RETENIR LES QUATRE CHIFFRES qui constituent le secret de VOTRE votre carte bancaire ? » Vous voulez savoir ? Ça tombe bien : c’est justement à cette question que répond le Prof. François Rollin.
François Rollin. Drôle de personnage. Difficile à cerner. Cultivateur de décalage. Et de vie. Guerrier en lutte contre la connerie.
Au Festival du rire de Montreux, il avait fait scandale dans un spectacle limite d’insolence (voir la seconde vidéo).
Ici, François Rollin nous donne donc son truc mnémotechnique pour garder notre code bancaire en mémoire sans peine et sans risque de se faire déposséder.
François Rollin (a) fait plein de choses : ancien journaliste au Monde, puis chroniqueur dans les revues Vu de gauche et Fluide glacial, il est auteur, acteur et comédien. Il a travaillé avec plein de monde, dont Edouard Baer et l’équipe des Guignols de l’info.
On peut actuellement l’entendre tous les jours de la semaine à 17h55 sur France Culture (L’Œil du larynx). Il intervient aussi dans des émissions...
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05/01/2011 | Commentaires ()

MORCEAU D’ARNO, EXTRAIT DU DISQUE Jus de box, sorti en 2007 chez EMI.
Jus de box est le 32e disque ( !) d’Arno, tête brûlée de la chanson française.
Arno : sorte de fou, voyant inspiré loin de toute érudition, de tout papier glacé et de toute aseptisation. Force brute qui laisse gronder des plus informes profondeurs les plus grandes beautés musicales, qui joue avec les contraires, les larmes et les sourires, le noir et le blanc, toujours pour faire parler la vie.
Arno ou : comment écrabouiller un éléphant avec le petit doigt, comme ça, en passant, mine de rien.
Les petites oreilles sauront apprécier. D’abord le clip, non sans résonances avec certains passages du Zarathoustra, ensuite le texte. Puis, en bonus, un autre clip et un autre texte, d’un tout autre genre…
Paroles de « Mourir à plusieurs »
Des frigos, des multi robots
Des huiles de vidange, des gaz à gogo
Des liquides toxiques pour bien qu’elle astique
Et du silicone pour être esthétique
Ca fait moins peur
De mourir à plusieurs
Avec ardeur,...
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26/12/2010 | Commentaires ()

BIENTÔT UN NOUVEL ALBUM DE Polly Jean HARVEY !
Let England Shake sort le 14 février 2011. Album co-produit par PJ Harvey, Flood, John Parish et Mick Harvey, enregistré dans le Dorset, dans une église du XIXe siècle.
Pour se mettre l’eau à la bouche, un clip est apparu sur le site officiel de PJ Harvey. Il s’agit du premier des 12 clips réalisés par Seamus Murphy, photographe très inspiré, lui aussi (à découvrir ici).
Oui, lui aussi : PJ ne semble pas avoir perdu son inspiration. Tout porte à croire qu’elle continue son bonhomme de chemin de chercheuse et de trouveuse musicale. Vers la limite. Vers le caché. Vers l’équilibre, précaire. Vers la multiplicité de possibilités. Toujours sur la pointe des pieds. Toujours en union avec les contraires. Toujours avec une puissance inouïe dans les soubassements.
Le grand style : maîtrise du chaos que l’on est.
Le morceau qui donne le titre à l’album, Let England Shake, PJ l’a présenté à la TV en...
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23/11/2010 | Commentaires ()

TRICKY, MAKES ME WANNA DIE, in Pre-Millenium Tension, Island/PolyGram Records, 1996. En concert au Bierhübeli de Berne ce jeudi 25 novembre.
Voilà déjà quinze ans que Tricky fait gronder Dionysos. Un fou qui joue le jeu du monde. Qui incarne le monde. Les forces contradictoires du monde. Par-delà bien et mal.
L’expérimentation, toujours, coûte que coûte. No more no less.
Sus à l’analyse, à l’objectivation, à la ratiocination, à la stratégie et au jugement qui dominent notre drôle de monde !
Vous n’y croyez pas en voyant le clip ci-dessous ? Réécoutez le morceau en vous occupant des paroles.
Paroles :
Follow where Mary goes
Cherish the things she knows
Says if I change my stride
Then I’ll fly
She makes me wanna die
Change my stride
Then I’ll fly
Look to the sun
See me in psychic pollution
Walking on the moon
How could you dare?
Who do you think you are?
You’re insignificant
A small piece, an ism
No more no less
You try to learn the universe
Can’t even converse in uni-verse
You know it’s ironic smoking hydroponic
She makes me...
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15/11/2010 | Commentaires ()

SEXAMOR, DE PIERRE MEUNIER ET NADÈGE PRUGNARD, mise en scène Pierre Meunier. Au Centre dramatique national de Besançon du 7 au 11 décembre. Courez-y !
« Une femme et un homme sur le plateau du théâtre, entourés de mécanismes et de matières animés, vont s’affronter, se séduire, se provoquer, s’exciter, se confier, se défier, s’abandonner, se rapprocher, se moquer… Jusqu’à épuisement de leurs forces.
Il s’agira également de rendre compte par le discours de l’activité de la pensée, voire de son affolement, lorsqu’elle s’efforce de cerner ce qui la dépasse de toute façon.
Tentatives d’approfondir et de rendre présent cela, qui tient à la fois de l’énigme, de l’imaginaire, du récit impossible.
Il...
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28/10/2010 | Commentaires ()

LA HAINE, DE MATHIEU KASSOVITZ, avec Vincent Cassel, Hubert Koundé, Saïd Taghmaoui (FRA, 1995, 95’). Le 28.10.2010 sur Arte.
Film français culte des années nonantes. Chronique de deux bavures policières en banlieue. La haine passe d’abord par les mots. Si elle se matérialise, c’est à la suite d’un engrenage. De circonstances. De bêtise. De peur. Et finalement de colère.
Synopsis : Trois copains d’une banlieue ordinaire traînent leur ennui et leur jeunesse qui se perd. Ils vont vivre la journée la plus importante de leur vie après une nuit d’émeutes provoquée par le passage à tabac d’Abdel Ichah par un inspecteur de police lors d’un interrogatoire.
Notre jour viendra s’en est inspiré, avec le même Vincent Cassel… 15 ans plus tôt.
Quand la violence (face terrible de Dionysos) court-circuite la parole.
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28/10/2010 | Commentaires ()

KABOOM, DE GREGG ARAKI AVEC THOMAS DEKKER, Haley Bennet, Chris Zylka (GBR, 2010 1h26). Première Queer Palm de l’histoire du Festival de Cannes. En salles actuellement.
La jeunesse dans tous ses états, en plein nihilisme, tragi-comique : entre rêve et réalité, idéalisme et matérialisme, peurs et désirs, plongée dans des hallucinations terrifiantes, des pulsions bigarrées, des pouvoirs diaboliques et une kyrielle de mystères insensés : Kaboom, « cocktail d’homosexualité, de teen-movie, de comic fantasy », dit-on çà et là. Le tout finalement sous-tendu par l’idée d’un complot global.
« Twin Peaks (David Lynch) à l’université », selon Araki lui-même, qui n’hésite pas à proclamer qu’il cherche à revivifier le cinéma, selon lui sinon mort du moins en train de mourir dans le conservatisme des idées et des images toutes faites.
Synopsis : Smith mène une vie tranquille sur le campus – il traîne avec sa meilleure amie, l’insolente Stella, couche avec la belle London, tout en désirant Thor, son sublime colocataire, un surfeur un peu simplet –...
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22/10/2010 | Commentaires ()

J’AI TOUJOURS RÊVÉ D’ÊTRE UN GANGSTER, de Samuel Benchetrit (FRA, 1h48, 2002). Extraits.
Rencontre improbable entre deux montres sacrés de la chanson française, Alain Bashung et Arno, en tournée. Dans un restoroute. Pour un échange délicieux, marqué par quelques actes manqués, phusiques ?
1. Retrouvailles aux toilettes
2. Discussions, sur eux, une chanson, l’art, la création.
Si on est honnête, et fidèle à son travail, on finit toujours par ressembler à son meilleur ennemi.
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15/10/2010 | Commentaires ()

DES HOMMES ET DES DIEUX, de Xavier Beauvois avec Lambert Wilson, Michael Lonsdale (FRA, 2h00, 2010). Grand Prix et Prix du jury œcuménique du Festival de Cannes 2010.
On est dans les années 1990. Dans un monastère cistercien perché dans les montagnes du Maghreb, non loin d’un village musulman. Huit drôles de moines chrétiens français y habitent, vaquent à leurs occupations, simples, domestiques, de jardinage et de chants.
Contre toute attente, ils apparaissent d’emblée très humains, très artificiels, très peu portés par Dieu. Davantage comme des paumés qui ont fui notre monde que des religieux suivant un appel divin, de spiritualité, d’humilité, de paix intérieure.
La seule vertu théologale qui se fait jour est celle de la charité. Les moines s’engagent pour autrui, font le bien, à commencer par Luc (Michael Lonsdale – fidèle à lui-même dans sa drôlerie), le médecin. Les deux autres vertus théologales, la foi et espérance, leur sont quasi étrangères.
Mis à part Luc, et à la longue aussi Christophe...
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03/10/2010 | Commentaires ()

11’09″01 (2002) EST LA RÉUNION DE ONZE RÉALISATEURS du monde entier, invités à présenter un court-métrage sur les attentats du 11 septembre 2001 à New York.
Chaque film avait pour unique consigne de durer 11 minutes, 9 secondes, et 1 image. Le résultat présente de nombreuses perspectives alternatives à la vision unique des médias.
Le film proposé est celui de Sean Penn, immense acteur américain, plein d’idées, et pas inintéressant non plus comme réalisateur.
Et si le terrorisme était tantôt une révolte de Dionysos face à notre monde malade, factice et desséché ?
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25/09/2010 | Commentaires ()

NOTRE JOUR VIENDRA de Romain Gavras, avec Olivier Barthelemy, Vincent Cassel (FRA, 2010, 1h35). Actuellement sur les écrans.
Auteur de deux clips qui ont agité le petit monde culturel (Stress de Justice et Born Free de M.I.A.) parce que violents et amoraux, le fils de Costa-Gavras passe au long métrage avec Notre jour viendra.
Allégorie de notre époque formidable, sur fond de racisme anti-roux. Présentation d’un monde de misère. Puis un cheminement vers la révolte, la libération, l’affirmation de soi, jusqu’à l’excès. Étrange fraternité, violence et beauté tragiques. En vue de sortir du nihilisme – ou alors de s’y enfoncer. Grande maîtrise technique et esthétique.
« Ma démarche consiste à m’attaquer à la morale explicative, présente partout. Ce n’est d’ailleurs jamais le réalisme des scènes violentes qui suscite les plus fortes réactions mais l’absence de mode d’emploi : je ne dis jamais ouvertement ce qui est bien et mal. Pas plus que je ne m’explique quand il y a polémique. Mon avis sur la question...
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21/09/2010 | Commentaires ()

PHILIPPE KATERINE EST UN OVNI. La banane est le tube de son dernier disque, qui s’appelle… PHILIPPE Katerine (sortie le 27 septembre chez votre disquaire – s’il existe encore d’ici-là).
Chez lui, la phusis dionysiaque prend de drôles de masques. En même temps popu, branché, intello, sot, agaçant, attirant, superficiel, profond, etc.
Il est incernable, mais toujours léger.
La banane s’annonce comme le tube de cette fin d’été. Tutube qui, comme tous les tutubes, a quelque chose de bien mystérieux, et de bien envoûtant.
Vous trouverez le site internet de Philippe Katerine en cliquant ici.
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14/09/2010 | Commentaires ()

COURT-MÉTRAGE EXTRAIT DU DVD « ET ÇA CONTINUE ! » DE PIERRE MEUNIER, un film en 11 mouvements de matière. Il y reprend une partie de son spectacle intitulé « Au milieu du désordre ». Seul, devant la caméra. Sans public. Pour une étonnante réflexion phusique.
Tout le monde le sait : le château de Chambord est un des plus fameux et stupéfiants de la Loire. Château de toutes les démesures, chef d’œuvre de la Renaissance française et du génie de l’homme.
Que convient-il d’y faire avec un enfant ? L’y emmener pour lui inculquer la notion de beauté universelle, témoin du génie humain, quitte à ce que ce soit à coup de taloche ? Ou alors le laisser nous guider vers les secrets oubliés, par exemple d’un tas de cailloux derrière le parking ?
Et hop hop hop: voilà que Pierre Meunier fissure quelques dalles de bétons dans nos têtes.
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08/09/2010 | Commentaires ()

RADIOHEAD : IMMENSE GROUPE DE (POST-)ROCK ALTERNATIF
Etape japonaise de sa tournée 2008. Concert immense à Saitama. 1h28 sur Youtube !
Grand moment phusique, devant des milliers de personnes. Fusion avec Dionysos – et ce dans un contexte complètement socratique !
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20/08/2010 | Commentaires ()

WINTER VACATION EST LE DERNIER FILM du cinéaste Chinois Li Hongqi, Léopard d’or au tout récent Festival de Locarno 2010.
Récompense surprise pour une étonnante œuvre cinématographique, en même temps d’une grande beauté plastique et d’une profondeur impressionnante. L’histoire n’importe guère : une bande d’adolescents désœuvrés, dans leur Chine à eux, prolétaire, inquiétante, durant les vacances.
Nous sommes en plein nihilisme : le but fait défaut, la réponse au pourquoi fait défaut, les valeurs suprêmes se dévalorisent, comme dit l’autre. Que ce soit en Chine ou chez nous, qu’importe : le nihilisme est mondialisé. Il ne s’agit que de variations du même vide, du même néant.
Plongés qu’est le monde dans l’absence de sens, le cinéma qui marche est aujourd’hui le cinéma d’action : les films d’action. Il faut qu’il se passe des choses, plein de choses, que l’histoire tienne debout, et surtout qu’on ne s’ennuie jamais. Fuite en avant, pas qu’au cinéma d’ailleurs. Fuite devant soi-même, les autres et le monde.
Vous allez au cinéma ? Vous...
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12/08/2010 | Commentaires ()

SKATE ET PHILOSOPHIE
Petite vidéo trouvée dans la poubelle de Dailymotion.
Skateurs inconnus, philosophe très connu : Gilles Deleuze, parmi les plus importants et stimulants du XXe siècle.
Interrogation sur la question du style : qu’est-ce que le style ? Dans la vie de tous les jours, en sport, en littérature. Et à quoi ça sert ? Comme toutes les grandes œuvres, artistiques et philosophiques : à nuire à la bêtise.
Ne manquez pas de laisser un commentaire !
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09/08/2010 | Commentaires ()

TRANSFORMATIONS SILENCIEUSES EST LE TITRE D’UN DES DERNIERS LIVRES DE FRANÇOIS JULLIEN, sans doute le penseur vivant le plus proche du mouvement phusique.
Philosophe et sinologue de formation, François Jullien est l’auteur de nombreux livres, sur la Chine d’abord, puis sur notre tradition à partir de la pensée chinoise. Un de ses derniers ouvrages, peut-être le meilleur, s’intitule Les transformations silencieuses. Il est publié chez Grasset en 2009 et – bonne nouvelle – vient de sortir en poche.
Le travail de Jullien consiste à réinterroger notre tradition à partir de la pensée chinoise. En faisant le détour de la Chine traditionnelle, il parvient à découvrir et valoriser de nouvelles possibilités de pensée pour l’Europe, depuis Platon prisonnière du dualisme métaphysique (théorie/pratique, modélisation/réalisation, fin/moyen, intelligible/sensible, etc. ).
Le détour par la Chine lui permet de dépasser la réification ou essentialisation qui triomphe dans nos sciences humaines. Il brise le moule de la pensée paresseuse, faible, s’affranchit de la rhétorique de l’universalisme facile...
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08/08/2010 | Commentaires ()
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SCREAMING’ JAY HAWKINS, I Put a Spell On You (1954)
Vieille ballade métamorphosée en célébration de folie et d’ivresse dionysiaque de Jalacy Hawkins.
Détail et précision de fou.
Paroles :
I put a spell on you
Because you’re mine
I can’t stand the things that you do
No, no, no, I ain’t lyin’. No
I don’t care if you don’t want me
‘Cause I’m yours, yours, yours anyhow
Yeah, I’m yours, yours, yours
I love you I love you I love you I love you I love you I love you
Yeah! yeah! yeah! yeah…
I put a spell on you
Lord! lord! lord!…
‘Cause you’re mine, yeah
I can’t stand the things that you do
When you’re foolin’ around
I don’t care if you don’t want me
‘Cause I’m yours, yours, yours anyhow
Yeah, yours, yours, yours!
I can’t stand your foolin’ around
If I can’t have you, no one will!
I love you, you, you! I love you I love you I love you!
I love you, you, you!
I don’t care if you don’t want me
‘Cause I’m yours, yours, yours anyhow
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30/07/2010 | Commentaires ()

ON A BEAU CROIRE, on a beau dire, on a beau faire, l’homme n’est pas la mesure de toute chose. Loin de là !
Tous les phénomènes de la nature (phusis) nous le rappellent, y compris les Iffigenfälle entre la Lenk et Iffigenalp.
Un peu d’érudition.
« L’homme n’est pas la mesure de toute chose » est une reprise inversée de « L’homme est la mesure de toute chose », la plus fameuse phrase du vieux grec Protagoras (Ve siècle avant J.-C.), un des premiers sophistes de notre tradition, autrement dit un des premiers hommes à penser qu’il y a autant de sagesses que de penseurs…
En grec, la phrase s’énonce : « Pánton khremáton métron eînai ánthropon ». Depuis Protagoras, tous les vers desséchés dans les livres et toutes les grenouilles pensantes l’ont toujours en tête, et souvent en bouche.
Interprétation platonicienne (Cratyle de Platon [386 a1-4]) : les choses apparaissent à chaque individu en leur être, comme elles sont.
Interprétation moderne, subjectiviste : étant...
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22/07/2010 | Commentaires ()
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ALAIN SOUCHON, Putain ça penche, in : La vie Théodore (2005)
Clip officiel de la version techno du titre.
Putain ça penche, on voit le vide à travers les planches.
C’est dans le vide que naît le plein.
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14/07/2010 | Commentaires ()

PAUL LE POULPE est le céphalopode le plus connu du monde.
A une époque où, normalement, on ne s’intéresse qu’aux faits logiques, rationnellement explicables, Paul le mollusque a mis tout le monde sur les fesses. Comment ? Par son talent divinatoire, sa mantique footballistique. Durant tout le Mondial, il n’a pas fait la moindre erreur de pronostic. D’abord avec l’Allemagne, ensuite aussi pour l’Espagne en finale.
Incroyable ! Un poulpe !
Et voilà que tout le monde en parle. Dans le monde entier. A tel point que Paul est devenu LA star médiatique de ces dernières semaines. Et l’aquarium d’Oberhausen (GER) une grande attraction touristique.
Tout le monde est du même avis sur Paul : c’est extraordinaire, génial, fou. Sans penser si bien dire. Sans au juste savoir par quelle tentacule le prendre, ce Paul.
Et s’il était tout simplement un signe phusique nous indiquant une nouvelle ouverture au monde, d’autres possibilités que celles dont est capable l’homme ? Des forces non purement logiques et...
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02/07/2010 | Commentaires ()

CHRONIQUE PHUSIQUE SUR… LA MORT
DEPUIS LA NUIT DES TEMPS (PLATON), NOTRE TRADITION définit l’homme comme « être vivant doué de raison », mettant par là en avant le caractère rationnel de l’être humain et plaçant dans les chaînes, sinon des sacs poubelles, tous ceux qui privilégient un rapport au monde différent.
À l’autre bout de la tradition, à l’aurore d’un jour nouveau, Heidegger détermine nouvellement l’homme comme « être-pour-la mort ». L’homme se distingue non plus par sa seule raison (occidentale), mais par le type d’ouverture qu’il entretient au monde : ouverture qui le fait se projeter dans sa vie en fonction de sa mort, qui lui permet de construire sa vie et son monde en fonction – ici de manière rationnelle, là d’une autre façon.
La pensée phusique s’inscrit dans cette voie, tout en se démarquant du fait qu’elle considère toujours l’homme non pas à partir de lui-même mais à partir du monde, expérimenté comme enfantin jeu divin. Jeu finalement très sérieux, caractérisé par le dépassement...
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29/06/2010 | Commentaires ()

EXTRAIT DU FILM ESPAGNOL EL BRAU BLAU de Daniel V. Villamedina (2008).
Un homme fou de tauromachie (Victor J. Vasquez) s’adonne, seul, dans une maison de campagne, à son étrange passion. Totalement isolé de la société moderne, du bruit des foules et des gens, il s’est construit, loin des regards, un espace où l’imagination et la création peuvent s’exprimer librement. Drôle de danse et de jeu, auréolée d’une étrange odeur de mort. Tout l’art est dans la précision du geste, fruit d’un travail de titan.
Bien qu’officiellement sélectionné au Festival de Locarno 2009, le film (éminemment phusique) n’est jamais sorti dans nos salles.
Seule la folie donne la force nécessaire pour travailler suffisamment pour parvenir à atteindre le grand style : la maîtrise du chaos que l’on est. Toujours très loin au-dessus de sa petite personne et de ses vaines ambitions.
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22/06/2010 | Commentaires ()
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NICOLAS DEMORAND A REÇU LUNDI dans le 6h30/10h de France Inter, Alain Finkielkraut, philosophe, professeur à l’École Polytechnique sur la question des épisodes récents survenus en Afrique du Sud avec l’équipe de France de football.
Pour le philosophe, l’atmosphère « empoisonnée » au sein de l’équipe « bande de 11 petites frappes« , « voyous milliardaires« avec ses « clans » et « ses divisions ethniques » laissait présager un tel épilogue.
Mettant en lien l’état du football et de l’enseignement français, il en vient à la conclusion que « cette équipe renvoie à la France le spectacle de sa désunion et de son implacable déliquescence« .
Ne manquez pas de laisser un commentaire !
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17/06/2010 | Commentaires ()

Chronique phusique du 17 juin 2010
Suite à la victoire 1-0 de la Suisse lors de son premier match au Mondial contre l’archi-favorite Espagne, la foule des grands jours est descendue dans la rue. Partout en Suisse, les gens sont sortis de chez eux pour célébrer bruyamment l’événement. A pieds, vuvuzelas au bec ou en donnant le plus de voix possible ; en vélo, un drapeau à la main ; en voiture, couché sur le klaxon. Bien que le match se soit terminé vers 18h00, la fête a duré jusque tard dans la nuit.
Liesse populaire. Joie généralisée. Embrassades. Fusion humaine. Toutes les cultures y participaient. Tout le monde était simplement heureux. Euphorie. Enthousiasme !
Et si le sport ainsi mondialisé n’était qu’un attrape-nigauds ? un divertissement téléguidé permettant de détourner les gens de leur misère ? Et si la frénésie populaire était un thermomètre de notre marasme quotidien ? Et si le sport était finalement un inhibiteur de révolution ?
Les autres...
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11/06/2010 | Commentaires ()

Chronique spéciale en direct de Rome ! Rome où siège le chef de l’Eglise catholique, représentant de Dieu sur terre, notre ami le pape.
Alors que les structures de notre monde sont les même depuis la nuit des temps, elles se sont au fil des ans vidées de leur contenu. Les valeurs traditionnelles se sont dévalorisées. Oui, ce sont d’autres valeurs que les valeurs chrétiennes qui guident aujourd’hui les hommes. Des valeurs toutes autres.
Le pape, qui n’est pas si qu’on qu’on veut bien le dire, en est tout à fait conscient, comme il nous l’a avoué dans l’entretien que nous avons eu à Rome. Au point qu’il est un peu désespéré. Et qu’il ne sait plus trop que faire… Comme beaucoup d’entre nous, il est prisonnier de son rôle.
Les autres chroniques sont ici!
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08/06/2010 | Commentaires ()
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CHARLOTTE GAINSBOURG, Heaven can Wait, in IRM, 2009
IRM, le deuxième disque de Charlotte Gainsbourg, a été réalisé en collaboration avec l’immense Beck. Le résultat : une perle de superficialité par profondeur. Le morceau Heaven can Wait n’en est qu’un exemple. Le clip aussi.
Le site internet de Charlotte Gainsbourg se trouve ici.
Paroles de Heaven can Wait
She’s sliding, she’s sliding
down to the dregs of the world
She’s fighting, she’s fighting
the urge to make [] of pearls
Heaven can wait
and hell’s too far to go
somewhere between what you need
and you know
And they are trying to drive
the escalator into the ground
She’s hiding, she’s hiding
on a battleship with baggage to roam
There’s thunder, there’s lightning
and an avalanche of faces you know.
Heaven can wait
and hell’s too far to go
somewhere between what you need
and you know
And they are trying to drive
the escalator into the ground
And you left your credentials
in a Greyhound station
with a first aid kit and a flashlight
going to a desert unknown
Heaven can wait
and hell’s too far to go
somewhere...
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02/06/2010 | Commentaires ()

CHRONIQUE PHUSIQUE | 2 juin 2010
LE RÉSEAU SOCIAL FACEBOOK EST UN PHÉNOMÈNE d’ampleur inégalée. On parle aujourd’hui de plus de 500 millions de membres dans le monde. Enorme ! Inimaginable ! Par mille et un côtés stimulant, Facebook est un concept occidental capitaliste qui n’est pas sans poser quantité de problèmes éthiques.
En dépit des milliers de possibilités ouvertes par Facebook, le réseau social emprisonne ses membres dans des schémas et catégories occidentales, idéalistes toutes faites. Les structures et règles imposées aux utilisateurs sont aussi nombreuses (bien plus nombreuses que dans tout autre réseau du même genre) que non connues de ses usagers. La règlementation de Facebook (que personne ne lit) serait plus lourde que celle de la Constitution des Etats-Unis (lien ici). De plus, elle ne cesse de se transformer et se complexifier, le plus souvent sans le moindre préavis à ses usagers. Le seul maître ne serait même pas même Mark Zuckerberg, mais l’idéologie capitaliste elle-même.
C’est ainsi que Facebook revendique la...
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29/05/2010 | Commentaires ()
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RADIOHEAD, « Pyramid Song », Amnesiac, (2001)
Plongée dans les profondeurs marines.
« There was nothing to fear and nothing to doubt »
Paroles:
I jumped in the river and what did I see?
Black-eyed angels swam with me
A moon full of stars and astral cars
All the things I used to see
All my lovers were there with me
All my past and futures
And we all went to heaven in a little row boat
There was nothing to fear and nothing to doubt
I jumped into the river
Black-eyed angels swam with me
A moon full of stars and astral cars
And all the things I used to see
All my lovers were there with me
All my past and futures
And we all went to heaven in a little row boat
There was nothing to fear and nothing to doubt
There was nothing to fear and nothing to doubt
There was nothing to fear and nothing to doubt
...
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18/05/2010 | Commentaires ()

CHRONIQUE PHUSIQUE | 18 mai 2010
« C’EST LÀ UN ÉTAT DE CHOSE EN VÉRITÉ FORT CURIEUX : tandis que toutes les autres formes de création artistique – littérature, peinture, cinéma – fleurissent comme jamais auparavant, le plus grand médium créatif de toutes, la Femme, a été totalement exclu du champ de l’imagination et réduit à une sorte de sordide réalité. […]
Sans doute les femmes en sont-elles partiellement responsables, quand elles se sont lancées dans le plus autodestructeur des combats, la lutte pour les mêmes droits et la même place que les hommes. Un des plus étranges aspects de l’histoire sociale moderne est que ce ne sont pas les hommes qui, par la forme, ont traîtreusement imposé l’égalité aux femmes. Ce sont les femmes elles-mêmes, à commencer par les suffragettes, qui ont combattu des années durant pour abandonner leur position de déesse et sombrer au niveau de leurs anciens esclaves. Aucun homme civilisé n’a jamais considéré une femme comme son égal […].
Oui,...
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14/05/2010 | Commentaires ()
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CLIP DE DAVID BOWIE.
Faut-il présenter l’immense icône du rock qu’il est ?
Nous nous contentons de dire qu’il est protéiforme. Un de ses trucs à lui, c’est le changement. Changement de direction, de style, d’aspect, de rythme, de forme. Toujours en restant le même. Dionysos. L’énigmatique Thursday’s Child est extrait de l’album Hours (1999).
« Doing my best with what I have » – devise phusique !
Thursday’s Child
All of my life I’ve tried so hard
Doing my best with what I had
Nothing much happened all the same
Something about me stood apart
A whisper of hope that seemed to fail
Maybe I’m born right out of my time
Breaking my life in two
[CHORUS]
Throw me tomorrow
Now that I’ve really got a chance
Throw me tomorrow
Everything’s falling into place
Throw me tomorrow
Seeing my past to let it go
Throw me tomorrow
Only for you I don’t regret
That I was Thursday’s child
Monday Tuesday Wednesday born I was
Monday Tuesday Wednesday born I was
Thursday’s child
Sometimes I cried my heart to sleep
Shuffling days and lonesome nights
Sometimes...
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05/05/2010 | Commentaires ()
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PJ Harvey est peut-être notre sœur phusique la plus proche. Voici un premier titre de sa part : Black Hearted Love, issu du disque qu’elle a fait en 2008 avec John Parish.
Enfantine, joueuse, énigmatique et terriblement féminine, elle n’a de cesse de faire jubiler Dionysos à chacun de ses disques, à chacun de ses concerts, à chacune de ses interviews. A tel point qu’il se reconnaît bien souvent en elle comme dans un miroir.
I think I saw you in the shadows
I move in closer beneath your windows
Who would suspect me of this rapture?
And who but my black hearted love
And who but my black hearted love
When you call out my name in rapture
I volunteer my soul for murder
I wish this moment here forever
And you are my black hearted love
And you are my black hearted love
In the rain, in the evening I will come again
I’d like to take you;
I’d like to take you to a place I know
My black hearted
Régulièrement, nous vous...
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13/01/0201 | Commentaires ()

THE LIMITS OF CONTROL, DE JIM JARMUSCH AVEC ISAACH DE BANKOLÉ, Alex Descas, Jean-François Stévenin, Tilda Swinton, Gael García Bernal, Bill Murray, John Hurt, (USA, 2009, 1h56).
Film où il ne se passe a priori rien. Mais où le rien est source de tout : victoire de l’imagination sur la rationalité, de la subjectivité sur l’objectivité, de la multiplicité… phusique sur l’unicité du réalisme pragmatique. Toujours sur la pointe des pieds. Tout en musique.
Film envoûtant, qui aboutit à un meurtre. Film terroriste.
Histoire d’un homme, anonyme et solitaire (Isaach De Bankolé), qui accomplit, à travers une Espagne pleine de mystères archaïques, une mission énigmatique et dangereuse de libération. Loin de toute logique rationnelle, son chemin est tracé par d’étranges rencontres, poétiques, plastiques, cinématographiques, musicales et humaines. Chacune découle sur un message secret soigneusement caché dans une boîte d’allumettes « Le Boxeur ». Grâce à sa concentration, sa maîtrise, sa contemplation, sa force d’imagination et de pénétration, l’homme parvient finalement sans peine, non seulement à décoder...
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