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Tout, ou presque, aujourd’hui, nous pousse à être centrés sur nous-mêmes. Ou plutôt sur l’image, l’idée que nous nous faisons de nous-mêmes. Et sur les possibilités qui s’ouvrent à nous à partir de cette image ou idée.

Ce qui nous entoure nous apparaĂ®t volontiers comme un Ă©talage d’objets potentiellement Ă  notre disposition : des objets d’usage, de manipulation et de consommation, prĂ©sents pour une possible acquisition et satisfaction. Sauf s’ils se trouvent liĂ©s Ă  un interdit ou Ă  un tabou, ou s’ils impliquent un coĂ»t trop Ă©levĂ© ; auquel cas nous y renonçons.

Occupés que nous sommes à consolider notre image et nos idées et à découvrir ce qui pourrait nous satisfaire, nous permettre d’augmenter notre puissance, nous ne cherchons pas tant à expérimenter notre existence, à nous connaître, nous dévoiler, nous reconnaître dans la vie, les autres et le monde, qu’à nous montrer forts, nous rassurer et nous faire plaisir. Loin de nous ouvrir à ce qui nous entoure, de partager ce qui nous prend, nous traverse, nous travaille – nous stimule, nous effraie, nous excite, nous dégoute, nous fait rêver, jubiler et/ou désespérer –, nous avons bien plutôt tendance à nous replier sur nous-mêmes. Avec pour but de faire bonne figure et d’avoir ou de laisser transparaître le moins de problèmes, de doutes et de faiblesses possibles.

Et si, au lieu d’être toujours rivĂ©s sur nous-mĂŞmes, d’être fixĂ©s sur notre image, nos idĂ©es, notre plaisir et notre puissance, au lieu d’être des manipulateurs, des consommateurs, nous nous ouvrions au monde et nous considĂ©rions Ă  partir de lui, comme partie intĂ©grante de celui-ci ? Et si, au lieu de toujours regarder et juger le monde Ă  partir de nous-mĂŞmes, nous commencions par prendre conscience du monde et nous considĂ©rions nous-mĂŞmes comme une partie du tout qu’il est ?

Et si nous nous efforcions de nous mettre Ă  son Ă©coute pour lui faire Ă©cho ? Et si, en tant qu’êtres humains nĂ©s Ă  un endroit, Ă  un moment, avec nos possibilitĂ©s, notre cheminement, nos rĂ©ussites, nos Ă©checs, nous valorisions l’ouverture toute particulière que nous pouvons avoir sur nous-mĂŞmes, les autres et le monde ?

Et si nous mesurions nos possibilitĂ©s crĂ©atrices ? Notre aptitude Ă  nous produire et partager nous-mĂŞmes ? A produire et partager des mondes ? Et si nous travaillions Ă  dĂ©couvrir et accomplir la tâche qui nous revient au sein du tout qu’est le monde ? Qui nous est dictĂ©e par le tout du monde lui-mĂŞme ?

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