Bien que le coronavirus ne fléchisse pas en Suisse, le Conseil fédéral n’a pas imposé le « confinement général » demandé par certains. Le gouvernement a conseillé de rester à la maison et instauré des amendes à ceux qui se rassemblent à plus de 5. Si tout le monde doit respecter sans discussion ces mesures pour qu’elles soient efficaces, on a par contre tout à fait le droit de mettre ce qui nous arrive en perspective !
Alors que le monde entier est choqué et bloqué par le coronavirus, la pensée est plus urgente que jamais. Plus difficile aussi, puisque, comme le virus, le matraquage médiatique est partout : les médias relatent l’évolution de la maladie à grosses doses de live-tickers, articles, émissions, statistiques et graphiques.
Alors que nos cerveaux sont remplis par un seul et même discours, la pensée, la mise en perspective est plus indispensable que jamais. Car la crise que nous vivons est grave, traumatisante – au final surement plus pour nos têtes que pour nos poumons. Elle va changer à tout jamais nos sociétés et nos vies.
Tout le monde le sait : on est au-devant de crises sanitaire, économique et… psychique sans précédent. Le Conseil fédéral a beau libérer des milliards, peu est mis en œuvre pour nos pauvres petites têtes face à cette épidémie inédite. Alors même que, face à l’inédit, le cerveau humain a l’habitude de dérailler. Il est d’autant plus difficile de dire si les décisions sont rationnelles, adaptées, si nos autorités font tout juste, ou pèchent par excès de précaution ou manque de prudence.
Ce qui est certain, c’est qu’il faut nous mettre à réfléchir, à penser dès maintenant : nous donner les moyens de comprendre ce qui se passe – hygiène intellectuelle – et chercher à parer le gâchis sociétal et psychotique qui nous pend au nez.