Rencontrer, partager

DonquixoteDans notre monde, on se sent volontiers seul. Et aimerait l’être moins. Donc, on s’engage pour faire des rencontres et pouvoir partager des choses. Mais ce n’est pas évident. On a beau faire, ce n’est pas facile. Et il n’y a pas que les rencontres, les découvertes, les partages avec les gens qui sont difficiles, mais aussi avec les choses : avec les lieux, les paysages, les œuvres d’art, les événements, ce n’est pas évident non plus. Comme avec tous les phénomènes de la vie.

Bien sûr, on peut échanger des banalités, comme on échange des objets, des services ou des bons procédés. Et on peut aussi visiter plein de lieux, des paysages, des musées et autres manifestations, comme on peut sans peine croiser des gens, sur internet ou ailleurs. Mais on reste sur sa faim : échanger, visiter, croiser, ce n’est pas encore partager. Dans tout ça, on a toutes les chances de rester à distance, de rester seul. Voire de le devenir plus encore.

Pour rencontrer quelqu’un, pour partager vraiment quelque chose, on ne peut se contenter de rester confortablement installé chez soi, à l’abri. Il est nécessaire de sortir, de s’ouvrir, de se découvrir, de se montrer, de se donner, de se remettre en questions, de prendre des risques. Quitte à s’en prendre plein la figure…

Oui, pour rencontrer quelqu’un ou partager quelque chose, il faut être ouvert. Ouvert non seulement sur l’autre, sur les autres, sur l’œuvre, le paysage, le phénomène en question, mais d’abord sur… soi-même.

Pour que ça joue, pour que ça résonne, pour qu’il y ait quelque chose qui passe, qui se passe, quelque chose qui émerge des profondeurs, pour que les barrières de l’un et de l’autre puissent tomber, pour qu’il y ait un partage, il faut d’abord se connaître soi-même. Vouloir et pouvoir se connaître soi-même.

Non pas en sa surface, en son image, en ses idées, mais en son fond de vie, en sa ressource : il faut apprendre à connaître les forces de vie qui nous traversent. Apprendre à les connaître, à les exprimer, à les maîtriser, de la manière la plus authentique, la plus honnête, la plus vraie possible. Sans faux-semblants, sans tricherie, sans survalorisation ou dévalorisation de soi-même ou de ce qui nous entoure.

Et voilà que, de fil en aiguille, on parvient à affiner ses sens et à se plonger toujours plus dans soi-même. On arrive à se connaître mieux. A se dire, se partager toujours plus, toujours mieux. On se met à faire écho aux phénomènes du monde, on tisse un nouveau rapport au monde.

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