Michel Herren

Ebauche biographique

Au contraire de H&M dont il reprend les initiales, mais inversées, Michel Herren ne travaille pas dans la mode, n’exploite personne et ne cherche ni à augmenter sa puissance, ni à gagner plus d’argent. Docteur en philosophie, il est en même temps philosophe-artiste, animateur, chroniqueur, traducteur et entraîneur olympique. Spécialiste de la tradition, il prolonge les travaux de Nietzsche et cherche partout à libérer la vie humaine de ses carcans.

Gymnasien médiocre

Il passe son enfance à Lausanne, au rythme des obligations, des désirs, des craintes, des illusions, des désillusions, des amours, des peines qu’il découvre et qu’on lui enfonce dans la tête et le corps. Il n’aime pas lire, pas étudier, ne voit pas à quoi ça sert. Ce qu’il fait, c’est rêver, jouer, imaginer, construire, partager, avec les gens, le vivant. Il passe ses années scolaires de justesse, obtient son certificat et son baccalauréat (latin-anglais) in extremis. Avant d’accomplir son école de recrues, qui lui fait perdre une bonne partie de ses illusions.

Rencontre d’une communauté

Sous l’impulsion de quelques bons profs (avant tout Helena Volet et Jacques-Etienne Bovard, au Gymnase de la Cité), il entre à l’Université de Lausanne, en Faculté de Lettres, sections histoire, français et philosophie. Il est d’abord moins intéressé par les cours que les gens et la liberté académique. Avant de rencontrer un famille d’auteurs et d’artistes qui font écho à ses sensations, ses intuitions, ses expériences. Le voilà qui se met au travail. Nouveau regard sur le monde et sur lui-même. Celui qui se croyait seul, voire fou, se découvre membre d’une grande communauté. Nietzsche en est la figure de proue. A la fin de ses études, il écrit son Mémoire de Licence,Vie et art chez Nietzsche, et obtient sa Licence ès Lettres sous la direction du Prof. Ingeborg Schüssler, titulaire de la Chaire de philosophie moderne et contemporaine.

Activités annexes

Parallèlement à ses études, il s’adonne à la musique, au sport, à la peinture. Il fait de nombreux remplacements dans divers collèges et gymnases. Il pratique avec enthousiasme l’athlétisme, où il a plein de copains et copine avec lesquels il découvre la vie. D’abord médiocre, plus intéressé par les gens que par ses progrès, il progresse dès l’âge de junior pour finalement être sacré champion suisse espoirs en 1996 (sur 400 m haies). Il perd alors son rôle d’athlète enjoué en quête de partage et devient un imbécile sérieux, assoiffé de performance et de reconnaissance. Il a tôt fait de mettre la pédale douce. Comme par enchantement, les résultats redeviennent meilleurs. Pris par son travail en philosophie, il court de moins en moins en compétition, se concentre sur les championnats, de préférence par équipe. En 2002, il gagne son dernier championnat national avec deux potes. Avant de mettre un terme à sa « carrière ».

Du théâtre à l’Académie

Suite à une brève expérience théâtrale au Conservatoire de Lausanne – avortée pour cause d’artifice et de dessèchement –, il entame, en 2000, sous la direction de son maître en philosophie Ingeborg Schüssler, une Thèse de doctorat sur Nietzsche. Dans le cadre de son Mémoire, il a découvert Dionysos comme noyau générateur de l’ensemble des intuitions et des œuvres du philosophe allemand. Grâce à la complicité de Camille Semenzato, le surabondant dieu artiste de la vie et de la mort (dieu de la tragédie) lui permet de découvrir l’alètheia et la phusis des anciens Grecs – et de découvrir lui-même et le monde à nouveaux frais. Il intitule son ouvrage académique Nietzsche et Dionysos. Essai généalogique de la pensée philosophico-esthétique de Nietzsche. Il bénéficie de trois ans et demi de bourse de recherche du Fonds National Scientifique (FNS). En tant qu’Assistant-doctorant diplômé de l’Université de Lausanne, il donne également des cours sur Platon et Nietzsche, en philosophie de l’art. Un subside de la part de la Société Académique Vaudoise (SAV) et des remplacements de longue haleine au Gymnase Auguste Piccard lui permettent de terminer son travail et d’obtenir, en décembre 2005, le titre de Docteur ès Lettres avec un Prix de Faculté à la clé.

De l’Académie au sport

Suite à sa thèse de doctorat, il quitte – de nouveau pour cause d’artifice et de dessèchement – le monde académique et retourne dans le monde du sport, où il devient entraîneur. Epaulé par son coach de père, qui a mené de nombreux athlètes au niveau international durant sa carrière, il se retrouve à la tête d’un groupe demi-fond, qu’il appelle naïvement « Groupe Dionysos ». Il y transmet son enthousiasme, ses connaissances : cherche à libérer les corps, mais aussi les esprits d’une trentaine de jeunes athlètes.

A côté des entraînements, il tente à renouer avec ses pulsions artistiques, picturales et théâtrales. En vain. Il n’est pas sorti indemne de l’Université. Ses innombrables tentatives sont insatisfaisantes. Arrivé au bout de ses ressources financières, il devient traducteur et rédacteur pour la Fédération suisse d’athlétisme (Swiss Athletics), rédacteur d’articles sur le site Internet du Centre national de performance Lausanne/Aigle (CNP) et entraîneur de 400 m/400 m haies au même endroit. Il augmente en outre son engagement d’animateur, de fil en aiguille dans bon nombre des plus grandes manifestations d’athlétisme et d’autres sports. Partout, il s’engage à libérer et faire jubiler les forces cachées qui nous portent et dépassent tous.

Fondation de PHUSIS

En 2007, il fonde avec son ami, athlète et vigneron, Steve Bettschen PHUSIS, qui devient grâce à son athlète et ami Ludeck Cigler en 2010 PHUSIS.ch, lieu de rencontre, de productions et de résistance, où sont partagées leurs productions et découvertes phusiques : vins, textes, pensées, vidéos, lectures, services, animations, et plus si affinités. Près de 1000 articles sont publiés, qui sont autant de partages d’expériences et de mises en perspective de tous genres. Convaincu avec Nietzsche que tout écrivain est à considérer comme « un condamné à mort, qui n’est gracié que s’il accomplit un grand texte, capable de transformer l’humanité », il ne partage d’abord pas ses travaux sur les réseaux.

Fondation d’ATHLE.ch et nouvelle mouture de PHUSIS.ch

En 2015, il fonde avec son athlète et ami journaliste Guillaume Laurent ATHLE.ch, Média d’athlétisme et entreprise de production photos/vidéos aujourd’hui de référence et de renom.

Début 2020, dans l’urgence liée au Covid, PHUSIS s’est mué en blog, en lieu et place du premier site, expérimental. Pour mettre les choses en perspective et lutter avec sensibilité et intelligence contre la peur, pour la compréhension, la maîtrise, la santé et la joie. Une centaine d’articles ont été publiés et partagés avec succès sur les réseaux. Le blog a ensuite été revu pour devenir le présent site.

En 2024, Michel Herren publie, aux Editions du Petit Pré, le livre « Julien Wanders. Sensibilité, illusions, travail ». Un « essai athlétique » de lecture facile, illustré de belles photos en noir et blanc , sur le coureur genevois Julien Wanders. Le livre présente, à partir du parcours exceptionnel de l’athlète la lutte, le combat (athlon, en grec) pour la lumière, la beauté, l’excellence qui gronde au fond de chacun d’entre nous.