pétro-tomatesCHRONIQUE PHUSIQUE D’ANALYSE d’un phénomène parfaitement sphérique, rouge-pâle, un peu mou, plus ou moins vivant, fruit d’une plante, ou alors d’un légume – difficile de catégoriser les phénomènes, d’autant plus de ce genre –, avec une petite zone un peu plus dure, jaune-verte, où on peut imaginer que se trouvait le… pédoncule.

Aussi étonnant que ça puisse paraître à cette période de l’année, en plein hiver, il s’agit d’une… tomate, une tomate cherry.

L’analyse olfactive montre qu’elle n’a absolument aucune odeur.

La texture s’avère d’abord dure, genre plastique, difficilement cernable ; puis pâteuse, épaisse, flasque, un peu sablonneuse en finale ; somme toute très peu de tenue, très peu de ligne, très peu de caractère.

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Hors sol par Michysos
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Côté goût, difficile à dire également, tant elle est insipide : peut-être un peu douçâtre, avec une pointe de goût de savon de vaisselle, et d’amertume aussi. Sans évolution, ennuyeuse, terne, insignifiante…

Vous l’aviez sûrement deviné : il s’agit d’une tomate hors sol, que d’aucuns se risquent de comparer aux… occidentaux tardifs que nous sommes.

Comparer des tomates hors sol, calibrées, insipides, aux hommes occidentaux tardifs que nous sommes, c’est quand même énorme !

Des tomates qui n’ont jamais eu de contact avec la terre, qui n’ont jamais vu la lumière du jour, qui ont grandi et mûri sous serre, sur de la laine de roche, à une température donnée, nourries par un goutte à goutte, mélange d’eau et d’engrais ; non sans recevoir de temps à autre une giclette de pesticides dans la figure…

C’est vrai, non ? On a un contact à la terre, nous ? On n’est pas des objets de fabrication, uniformisés : très semblables, très petits, très ronds, très sociables, très fades, ennuyeux, non ?

Allez, faisons en tout cas ce qu’on peut pour ressembler le moins possible aux tomates hors sol et pour avoir du GOÛT ! Pour exprimer les choses ! Pour exprimer la vie !

1 Comment

  1. Ce qui est intéressant, dans tes chroniques, au-delà – ou en-deçà, je ne sais pas trop – de leur(s) message(s), c’est le TON que tu prends pour exprimer les choses. De joueur, amusé, ironique, au début, tu deviens sur la fin toujours plus méchant, agressif, porté par une sourde colère… phusique.
    La tonalité du message, oui, ça, ça compte aussi !

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