CHRONIQUE PHUSIQUE SUR… LA MORT
DEPUIS LA NUIT DES TEMPS (PLATON), NOTRE TRADITION définit l’homme comme « être vivant doué de raison », mettant par là en avant le caractère rationnel de l’être humain et plaçant dans les chaînes, sinon des sacs poubelles, tous ceux qui privilégient un rapport au monde différent.
À l’autre bout de la tradition, à l’aurore d’un jour nouveau, Heidegger détermine nouvellement l’homme comme « être-pour-la mort ». L’homme se distingue non plus par sa seule raison (occidentale), mais par le type d’ouverture qu’il entretient au monde : ouverture qui le fait se projeter dans sa vie en fonction de sa mort, qui lui permet de construire sa vie et son monde en fonction – ici de manière rationnelle, là d’une autre façon.
La pensée phusique s’inscrit dans cette voie, tout en se démarquant du fait qu’elle considère toujours l’homme non pas à partir de lui-même mais à partir du monde, expérimenté comme enfantin jeu divin. Jeu finalement très sérieux, caractérisé par le dépassement et la quête d’équilibre des forces qui nous dépassent : forces dionysiaques qui, bien qu’au fond non rationnelles, reposent sur une logique propre. Logique musicale qui guide, porte et pousse ceux qui se mettent à son écoute à toujours maximiser leurs possibilités d’existence en vue de l’équilibre.
Selon cette expérience du monde, la rationalité pure et dure n’est qu’une grille de lecture stabilisatrice du va-et-vient qui caractérise le jeu : une béquille pour celui qui a tellement peur de la mort qu’il en vient à gâcher sa vie.
Notre chronique est inspirée par la lecture d’Umberto Eco, Comment voyager avec un saumon. Nouveaux pastiches et postiches, « Modes d’emploi », « Comment se préparer sereinement à la mort », Paris, Grasset, 1997.
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« Des jambons »?
Quel couillon!
Les couillons qui pensent avoir toujours raison, qui ne changent jamais d’opinion ni de direction sont bien couillons. Et ceux qu’on traite de couillons quand ils nous rappellent, chacun selon ses dons, que la vie, avec ce qu’elle comporte et apporte, reste digne d’être vécue? Eh bien, ils ont raison…
Vive la vie!
Quelle couillonne!