DANS LE DRÔLE DE MONDE DE LA FIFA, ON BOIT CE QUE VEUT LA FIFA
Le métier de journaliste sportif n’est pas facile. Oui, pas facile d’être journaliste sportif… On est toujours à la merci des manifestations qu’on couvre, ou qui nous couvrent.
Dans le drôle de monde de la FIFA, même un journaliste de la NZZ a tort de croire pouvoir rester intègre. Alors que, avant Suisse-Honduras, il se trouve dans le Centre de presse, se préparant à un nouveau match de la Suisse sans la moindre chance de but, rêvassant, un drôle de type pas du tout endormi du drôle de monde de la FIFA le fait soudain revenir sur terre.
« Sorry, Sir », lui dit-il. Encore à moitié plongé dans sa rêverie, le journaliste croit d’abord qu’il s’agit de Blaise Nkufo qui s’excuse auprès de l’adversaire d’avoir osé pénétrer dans ses 16 mètres.
Mais non, pas du tout ! C’est bien pire : le journaliste vient d’être repéré par la drôle de police du drôle de monde de la FIFA. L’homme tient absolument à le rendre attentif que la bouteille d’eau qui trône devant lui, sur la table, n’est pas de la bonne marque. Oui, la bouteille amenée de l’hôtel dans le Centre de presse n’a rien à faire là. Tout le monde est sensé savoir que dans le drôle de monde de la FIFA on ne tolère pas la moindre marque autre que celles qui ont déboursé un paquet de millions de dollars pour être de la partie.
« Méchante FIFA » ? Mais non, pas du tout ! La Fédération mondiale de football n’est de loin pas si méchante que ça. Sinon pourquoi aurait-elle laissé au Japon le droit de sélectionner Keisuke Honda ? Et lui aurait même permis de marquer deux buts pour son pays ? C’est vrai : le sponsor voiture de la FIFA n’est pas du tout Honda, mais…. bon, en fait, on s’en foot…
Oh, mais arrête de te plaindre! Ou alors dis-mois s’il y a encore quelque chose de médiatique qui soit séparé de la promotion commerciale!
Et pas sur non plus qu’ils mettent autant de zèle à contrôler l’essence à laquelle carbure Honda que la marque de l’eau du journaliste suisse-allemand…