ON A BEAU CROIRE, on a beau dire, on a beau faire, l’homme n’est pas la mesure de toute chose. Loin de là !
Tous les phénomènes de la nature (phusis) nous le rappellent, y compris les Iffigenfälle entre la Lenk et Iffigenalp.
Un peu d’érudition.
« L’homme n’est pas la mesure de toute chose » est une reprise inversée de « L’homme est la mesure de toute chose », la plus fameuse phrase du vieux grec Protagoras (Ve siècle avant J.-C.), un des premiers sophistes de notre tradition, autrement dit un des premiers hommes à penser qu’il y a autant de sagesses que de penseurs…
En grec, la phrase s’énonce : « Pánton khremáton métron eînai ánthropon ». Depuis Protagoras, tous les vers desséchés dans les livres et toutes les grenouilles pensantes l’ont toujours en tête, et souvent en bouche.
Interprétation platonicienne (Cratyle de Platon [386 a1-4]) : les choses apparaissent à chaque individu en leur être, comme elles sont.
Interprétation moderne, subjectiviste : étant donné que l’homme se comprend lui-même comme seul réel, il considère sa propre réalité comme la mesure de la raison du monde.
Interprétation phusique : la phrase est une arrogance, on a beau le croire, on a beau le dire, on a beau faire, l’homme n’est pas la mesure de toute chose. Loin de là !
Tous les phénomènes de la nature (phusis) nous le rappellent, y compris les Iffigenfälle entre la Lenk et Iffigenalp.
« Tout coule », comme on n’arrête pas de le dire.
Au fond de le mer dionysiaque ?
Les plus hautes montagnes plongent leur racines dans les plus profondes mers. L’eau n’y fait que circuler… De haut en bas, de bas en haut. Sans arrêt. En toute puissance. Toujours en trouvant le chemin qui convient. Sans prendre le moins du monde en compte l’avis des hommes.
Elles sont magnifiquement musicales!
Si vous allez les voir de plus près, n’oubliez pas de saluer mes cousines.