JEAN-LOUIS MURAT S’EXPRIME sur France Culture.
Après avoir sorti Grand lièvre, son vingt-quatrième album, en fin d’année dernière, l’Auvergnat Jean-Louis Murat a fait le détour de France Culture pour se laisser interviewer par Frédéric Taddeï.
Alors que l’hebdomadaire musical britannique Mojo voit en lui le Léonard Cohen français, il se considère pour sa part comme un petit artisan.
Amoureux de la nature, de la campagne, du cyclisme, de l’esprit de conquête et de la dimension épique de la vie, il déteste les bruits des villes et voit partout des salauds aux oreilles bouchées. Son regard sur notre monde est pour le moins acéré, que ce soit à propos des médias, de la politique, de l’économie, de l’art, y compris The Artist et Intouchable qu’il vilipende gaiement.
Côté travail, loin de la chanson expérimentale, il fait une musique centriste, « pour le bien des organes », dit-il : le cerveau, le cœur, l’estomac. Il joue, chante et parle avant de réfléchir, en laissant les forces se déployer comme il se doit : « Il faut balancer avant de réfléchir. On fait ce qu’on a à faire instinctivement – et après on voit le résultat des dégâts. »
Sur le monde contemporain : « Il faut beaucoup d’ordre et de règles pour que la populace se tienne tranquille. Et pour que certains – et je me compte parmi eux – puissent vraiment s’éclater. » Le problème est que la chose est aujourd’hui inversée : « nous on se retrouve coincé dans le fauteuil d’un employé du Crédit agricole qui, lui, s’éclate. »
Bonne nouvelle : Jean-Louis Murat sera à Genève le 15 mars prochain au Casino Théâtre dans le cadre du Festival Voix de fête.
Clip de « Vendre les prés » extrait de son dernier disque Grand lièvre, 2011 :