CHRONIQUE PHUSIQUE DE CLARIFICATION de la dernière chronique, qui a osé venir critiquer ce qui fait la fierté de l’homme occidental, à savoir son intelligence rationnelle, montrant que celle-ci, loin d’être la panacée, l’assurance d’une vie idéale, n’est qu’un moyen de conservation qui a dégénéré en moyen de dissimulation et de tricherie chez cet être vivant particulièrement inadapté à la vie qu’est l’homme occidental.
Quand l’intelligence devient pure rationalité
Si l’intelligence est bien d’abord une force ou un produit de la phusis – qui permet à l’homme de survivre malgré ses manques et faiblesses, par exemple en lui permettant de fabriquer des abris, des outils, de cultiver la terre, etc. –, le problème intervient quand, au lieu d’en user comme d’un moyen de conservation, l’homme l’exploite tellement qu’il en vient à perdre le contact avec la terre ; qu’il en vient à faire abstraction des choses ici et maintenant. Outrée, l’intelligence devient alors pure rationalité : abstraite de toute phusis, elle se met à tourner à vide.
L’intelligence ne sert alors plus à compenser les faiblesses de l’homme, mais à réaliser un autre monde, meilleur que celui de la phusis : un monde idéal, qui n’a somme toute rien à voir avec la phusis telle qu’elle va et vient dans l’ici et maintenant. De force phusique de conservation qu’elle était d’abord, l’intelligence devient une faiblesse phusique, au sens où elle arrache l’homme de la (et sa) nature propre.
De la conservation à la falsification
Et voilà que le moyen de conservation devient un moyen de dissimulation, de falsification : l’homme se montre soudain meilleur que ce qu’il est : plus fort, plus beau, plus riche, plus juste, etc. Il triche sur sa vraie nature, joue les masque, les faux-semblants, les images avenantes. Et plus il le fait, plus il s’arrache de la phusis, plus il a un rapport aliéné, purement utilitaire aux choses, aux gens, et finalement à lui-même.
Et si on cultivait une autre intelligence ?
Vous le savez, PHUSIS donne de nombreuses clé permettant à tout un chacun de corriger le tir. Comment ? En cultivant autrement son intelligence, non pas comme rationalité abstraite, objectivante et chosifiante, mais comme moyen d’accompagner, de prolonger de la manière la plus harmonieuse possible – en toute conformité avec la musique de la vie dans son ensemble – le monde ici et maintenant en son déploiement propre…
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