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Art de lire, art de vivre

  • 01 Oct 2013
  • in LittĂ©rature, PensĂ©es phusiques, Philo, Trucs thĂ©oriques, Vous vous emmerdez?
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QUEL QUE SOIT LE DOMAINE, si on veut arriver Ă  quelque chose, il faut se construire de bonnes bases, puis s’entraĂ®ner rĂ©gulièrement, très rĂ©gulièrement. S’imposer une discipline de fer. Toujours renforcer sa sensibilitĂ©, son intelligence. Multiplier ses armes, sa tĂ©nacitĂ©. Etre aux aguets. Et forer corps et âme, sans relâche, la surface ; pĂ©nĂ©trer dans les profondeurs et remonter de l’ombre Ă  la lumière.

Pour comprendre un texte par exemple, un grand texte, on doit l’étudier quotidiennement, comme un viatique : toujours de nouveau, sans jamais partir d’idĂ©es prĂ©alables, sans jamais se contenter du premier degrĂ©, sans jamais chercher d’explication globale, sans jamais vouloir absolument avancer pour passer Ă  la page, au chapitre ou au livre suivant. Pour comprendre un grand texte, il faut aimer le sur-place, le forage. Sans cesse tout mettre en Ĺ“uvre pour approfondir sa comprĂ©hension, dĂ©couvrir dans chacun de ses dĂ©tails ce qui se cache Ă  la vue : les significations latentes qui se trouvent sous les mots, sous les phrases, sous les histoires racontĂ©es.

A chaque page, Ă  chaque phrase, Ă  chaque mot, il s’agit de faire jouer tous ses sens et toute son intelligence pour repĂ©rer les singularitĂ©s : interroger tout ce qui fait question, qui pose problème, qui est paradoxal ; qui semble clair, Ă©vident, ou apparaĂ®t d’emblĂ©e obscur, voire contradictoire. Il faut le creuser Ă  fond. Le faire tourner encore et encore, dans tous les sens, pour mieux creuser encore. De multiples fois, jusqu’à ce que ce qui nous rĂ©siste se dĂ©tende, ce qui est serrĂ©, fermĂ©, se mette Ă  s’ouvrir et Ă  respirer. Le questionnement est la clĂ© de toute comprĂ©hension. Il ne faut jamais avoir peur des questions – toutes les questions sont bonnes ; toutes doivent ĂŞtre posĂ©es.

Si, malgrĂ© tous nos efforts, quelque chose demeure incomprĂ©hensible, il est nĂ©cessaire de s’y adonner davantage encore, ou alors autrement. Si quelque chose nous rĂ©siste, c’est simplement que nous ne sommes pas encore Ă  la hauteur, que nous n’avons pas encore assez approfondi notre lecture, que nous ne nous sommes pas encore assez plongĂ©s dans le texte. Puis, Ă  force, nous parvenons progressivement Ă  dĂ©voiler les significations de prime abord obscures, Ă  mettre en lumière les zones d’ombre, Ă  aĂ©rer les passages particulièrement denses, Ă  dĂ©voiler les Ă©lĂ©ments les plus retors. A vrai dire, plus le texte est difficile, plus son sens cachĂ© nous demande lui-mĂŞme qu’on s’y plonge, exige lui-mĂŞme qu’on le dĂ©couvre et dĂ©chiffre : il est comme un trĂ©sor de significations qui souhaite venir au jour, et qui, pour ce faire, nous appelle et nous exhorte.

Oui, car au fond de tous les grands textes se trouve quelque chose qui dĂ©passe l’individu ; qui les dĂ©passe tous – et Ă  la fois les relie entre eux : une puissance inconsciente, Ă©nigmatique, magique, une force divine, que les anciens Grecs ont figurĂ© en termes de Muses inspiratrices, mais qu’on peut tout aussi bien appeler grande volontĂ©, grande raison ou simplement sagesse du monde. Puissance, force, volontĂ©, raison et sagesse depuis la nuit des temps refoulĂ©e, Ă©crasĂ©e par les hommes sourds aux arts, aux nuances et Ă  la musique de la vie en gĂ©nĂ©ral ; par les hommes calculateurs, catĂ©goriques, schĂ©matiques, qui ne se fient qu’à leur petite volontĂ© et petite raison individuelle et Ă©goĂŻste.

Lors de l’écriture de son texte, le bon auteur – celui qui n’est pas un imposteur – travaille dans et Ă  partir de cette dimension surpuissante. Comme nous, c’est lui, le premier, qui cherche Ă  s’y plonger et Ă  la faire rĂ©sonner au mieux ; le plus fidèlement, de la manière la plus cohĂ©rente possible. Il sait mieux que personne que c’est cette dimension qui fait de lui et de son texte ce qu’ils doivent devenir : des exemples Ă  suivre, des phĂ©nomènes remplis de trĂ©sors de vie. Si nous voulons, Ă  leur suite, devenir de bons lecteurs, de bons interprètes – et non des imposteurs –, notre travail est de nous mettre en quĂŞte de cette mĂŞme puissance, de la reconnaĂ®tre, la dĂ©couvrir, pour mieux nous fondre en elle et la laisser se dĂ©ployer Ă  notre tour, Ă  nouveaux frais, Ă  sa guise.

L’interprĂ©tation n’est jamais terminĂ©e : elle est comme la puissance qu’elle chercher Ă  dĂ©voiler : infinie. Le fond du texte, qui dit les mystères de la vie, nous dĂ©passe en permanence. Jamais on ne peut complètement en Ă©puiser le sens ; jamais on ne peut cerner un phĂ©nomène une fois pour toutes : parce que ce dernier est toujours vivant, toujours mouvant, toujours en devenir ; parce qu’il est portĂ© par une parole qui dĂ©passe les simples mortels que nous sommes : une parole infinie, divine. C’est ainsi que, de tout temps, les commentateurs, s’ils ont fait un travail honnĂŞte, s’ils n’ont pas fait de fautes, sont et restent valables. Aucune interprĂ©tation, aucun Ă©clairage, de quelque Ă©poque que ce soit, n’est dĂ©passĂ©, caduque ; et ce mĂŞme s’il y a des dĂ©calages entre les approches, des angles de vue et des mises en contexte qui n’ont rien Ă  voir les uns avec les autres. Au fond, c’est toujours la mĂŞme vie qui parle.

Accomplir ce travail rigoureux, fidèle, rĂ©gulier, jamais terminĂ©, jamais satisfait, toujours pĂ©rilleux, mais toujours heureux, en quĂŞte du mĂŞme souffle divin, spirituel et corporel, protĂ©iforme, c’est se donner une chance – peut-ĂŞtre la seule – de ne pas sombrer dans les innombrables dĂ©rives de notre monde actuel : dĂ©rives morales, sexuelles, de consommation, de performance, de gloire, de passivitĂ©, etc.

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