Quand de tout vous serez lassés, quand vous n’en pourrez plus de l’agitation de ce monde, qui court au plus pressé, vous n’aurez qu’un canal à traverser pour me rejoindre. Où ça ? A Eléor : ville de bord de mer, ville bienheureuse, rythmée par le va-et-vient des vagues.
Oui, avant de ne plus avoir de force, avant de ne plus avoir l’énergie de participer à tout ça, avant que la vie se défile, avant de gagner l’autre bord, celui de la mort, épuisés par tous les efforts, toutes les courses, tout ce jeu, tout ce vide, rejoignez-moi à Eléor !
Vous vous y retrouverez comme dans un rêve, dans une vieille maison, en face de la mer. Les vestes pendues aux patères. Et l’immuable bercement de la mer pour seul bréviaire. Traces blanches, au loin, sur la chaussée. Traces d’écume, au loin, sur l’océan. Fourmillement de mille pensées. Galeries d’écumes, de remous, de renflements, de naissances, de vie, de mort, à ciel ouvert.
Mais où donc vont les figurines pressées ? A quoi bon s’agiter dans tous les sens ? A quoi bon participer au jeu du monde, si c’est un jeu de dupe ?
Quand de tout vous serez lassés, quand vous n’en pourrez plus de l’agitation de ce monde qui court au plus pressé, vous n’aurez qu’un canal à traverser pour me rejoindre. Où ça ? A Eléor : ville de bord de mer, ville bienheureuse, rythmée par le va-et-vient des vagues.
Oui, avant de ne plus avoir de force, avant de ne plus avoir l’énergie de participer à tout ça, avant que la vie se défile, avant de gagner l’autre bord, celui de la mort, épuisés par tous les efforts, toutes les courses, tout ce jeu, tout ce vide, rejoignez-moi à Eléor !
Vous vous y retrouverez comme dans un rêve, dans une ville de bord de mer, ville d’abandon, ville bienheureuse. Pendant une longue semaine, d’abord, vous négocierez en silence, dans la solitude, avec la houle elle-même. Est-ce que tout ça vaut vraiment la peine ? Ces efforts, ces tentatives, ces engagements, ces buts, ce jeu ? Est-ce que ça vaut vraiment la peine ?
Oh dieu que ce silence rend fou !
Et voilà que tout à coup, dans la brume, on se retrouve en pièces détachées. Nous qui étions tellement sûrs de nous, nous qui nous montrions tellement confiants, d’une pièce : nous voilà soudain éclatés.
Mais à quoi bon, ici, continuer à se voiler la face ? Qu’avons-nous encore à cacher ? Il reste si peu de nous : les faux-semblants, les masques, le moi, tout ça est du passé.
Oh dieu que ce silence rend fou !
Et voilà que ce n’est plus vraiment nous, mais nos cellules, qui délibèrent. Et voilà que nous ne sommes plus rien, plus rien d’autre que les balancements de la mer. Et voilà que nous sommes finalement tout, tous identiques à tout, au moindre mouvement, à la moindre oscillation, plongés dans la moindre vibration : comme tout devient alors petit ! Comme l’air lui-même est alors minuscule ! Oui, tout : même l’air !
Quand de tout vous serez lassés, quand vous n’en pourrez plus de l’agitation de ce monde qui court au plus pressé, vous n’aurez qu’un canal à traverser pour me rejoindre. Où ça ? A Eléor : ville de bord de mer, ville bienheureuse, rythmée par le va-et-vient des vagues.
Oui, avant de ne plus avoir de force, avant de ne plus avoir l’énergie de participer à tout ça, avant que la vie se défile, avant de gagner l’autre bord, celui de la mort, épuisés par tous les efforts, toutes les courses, tout ce jeu, tout ce vide, rejoignez-moi à Eléor !
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Eléor est le titre éponyme du dernier album de Dominique A, sorti en avril 2015. Dominique A est actuellement en tournée. Il sera au Docks de Lausanne le 5 mai, au Stereolux de Nantes le 21.
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Paroles
Quand de tout vous serez lassés
Juste un canal à traverser
Rejoignez-moi
A Eléor
Avant que la vie ne se défile
Avant de gagner l’autre bord
Rejoignez-moi
A Eléor
Les vestes pendues aux patères
Et l’immuable pour bréviaire
Les tracés blancs sous la chaussée
Fourmillement de mille pensées
Les galeries à ciel ouvert
Où vont les figurines pressées
Quand de tout vous serez lassés
Juste un canal à traverser
Rejoignez-moi
A Eléor
Avant que la vie ne se défile
Avant de gagner l’autre bord
Rejoignez-moi
A Eléor
Ville d’abandon de bord de mer
Longue semaine à négocier
Ô Dieu que ce silence rend fou
Dans la brume en pièces détachées
Qu’avons-nous encore à cacher
Quand il reste si peu de nous ?
Ô Dieu que ce silence rend fou !
Quand délibèrent nos cellules
Comme alors l’air est minuscule
Même l’air
Quand de tout vous serez lassés
Juste un canal à traverser
Rejoignez-moi
Avant que la vie ne se défile
Avant de gagner l’autre bord
Rejoignez-moi
A Eléor
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