Dès notre enfance, durant tout notre parcours scolaire et chemin de vie, nous sommes sélectionnés, stimulés à progresser, à devenir toujours plus intelligents, plus efficaces, plus riches, plus puissants. Jour après jour, nous sommes amenés à renforcer notre raison, à comprendre les rouages de notre monde, pour y évoluer, y jouer au mieux et nous élever dans la hiérarchie professionnelle et sociale en direction de l’idéal de richesse, de bonheur, de santé, de beauté et de raison.
Et voilà que nous devenons effectivement toujours meilleurs, toujours plus forts, plus riches, plus beaux, plus efficaces, plus impliqués, plus justes dans la machinerie socio-professionnelle. Et nous voilà bel et bien toujours mieux considérés par nos semblables, entourés de plus de confort, au bénéfice d’une plus grande aisance. Nous voilà à jouir de toujours plus d’avantages et de pouvoir matériels, techniques et autres facilités et assurances de tout genre.
Mais nous voilà en même temps toujours moins sensibles, moins équilibrés, plus indifférents, plus dangereux et plus injustes en matière de perception, de composition, de rencontre et de partage des rythmes, des tensions, des couleurs et des nuances qui font la ressource même de la vie.
Quel beau texte – quelle véracité – quelle tristesse dans votre chute
et pourtant quelle vérité
!à ne pas nous distraire par le paraître au détriment de l’être
merci pour phusis
christiane martin