Le monde doit-il être de tout confort, de toute douceur, de tout plaisir ? La vie la plus facile et agréable possible ? Faut-il écarter, écraser, étouffer tout ce qui nous déplaît, tout ce qui nous pose problème ?
Non ! Penser et agir comme ça est idiot : c’est oublier que ce qui nous dérange, les difficultés, les problèmes font partie de la vie ; que la vie sans difficultés, sans problèmes n’est pas la vie, mais un jeu vide.
Oublier cela, c’est se fourvoyer, c’est se placer devant de grands dangers, car les difficultés, les problèmes vont inexorablement revenir, toujours à nouveau, avec toujours plus de force, de violence, de perfidie.
Pour bien vivre, il faut apprendre à dire OUI à la vie comme elle est, comme elle va et vient, avec ses hauts et ses bas, ses joies et ses peines, ses vies et ses morts.
Je dis OUI à cet article 🙂 !
L’objectif, est-ce que ça devrait être de cultiver la joie? Sur les traces de Spinoza et Nietzsche, entre autres?
Oui Romanysos : cultiver la joie, dans le bon et dans le mal et d’ailleurs, trouver que le « mal » n’est pas si « mal » que ça, parce que la vie n’est pas faite que de bonheur ouaté et rose bonbon, de douceur et de confort, et que croire cela est une illusion qui nous mène à notre propre perte, comme l’écrivait Michysos. Il faut dire oui à ce qui nous pose problème, à ce qui nous fait souffrir, parce que cela relève naturellement de la nature et de la vie… Accueillir le mal en nous et l’accompagner dans son mouvement, et trouver que même dans le mal, il y a des choses bénéfiques à notre croissance physique et spirituelle, et mettre les choses mauvaises qu’il charrie à distance afin qu’il ne nous affecte pas outre mesure. En somme, ne pas être résigné ni désespéré devant le mal, mais actif.
« Amor fati », en somme, maxime qu’avant Nietzsche, les stoïciens arboraient déjà je crois.
C’est Nietzsche qui écrivait d’ailleurs (je ne sais plus dans lequel de ses livres) que tout, au fond, était bénéfique à notre volonté de puissance : un accident, la maladie, la mort d’un ami…
Pour en revenir aux stoïciens, relevons qu’ils considéraient que ce n’étaient pas les choses en soi qui étaient négatives, mais bien le jugement que nous avions sur ces choses. Ainsi, les définitions traditionnelles du bonheur et du malheur, du bien et du mal, dans nos sociétés post-modernes, ne sont peut-être que de simples représentations idéologiques créées par ces dernières (à des fins consuméristes, notamment), donc contingentes.
Voilà quelques esquisses qui apporteront de l’eau à votre moulin, je l’espère 🙂 .
Oui, j’ai du grain à moudre, avec vous, Aurélia! Si ça vous intéresse, je vous recommande Roger Pol-droit, « La philosophie ne fait pas le bonheur », où il expose ces questions précisément.
A bientôt et au plaisir de vous lire!
R.
Merci pour cette référence, Romanysos ! Je la note car en effet, le sujet qu’il aborde dans ce livre est pertinent. Flûte alors, vous me rajoutez un titre parmi tous ceux qui prennent désespérément la poussière sur mes étagères en attendant que je les lise ;p .
Au plaisir !
Vous n’êtes pas la seule…