Covid-19 | « Nous sommes en guerre », ne cessent de répéter nos dirigeants. « En guerre sanitaire certes, mais l’ennemi est là, et cela requiert une mobilisation générale », affirmait Emmanuel Macron dans son discours d’il y a dix jours. L’ennemi s’appelle coronavirus : il est « là », se démultiplie sournoisement partout, très rapidement. Tôt ou tard, on le vaincra, mais… sans gagner la guerre.
En France, les mesures sont encore plus radicales qu’en Suisse : confinement général, déplacements réduits « au strict nécessaire », fermeture des frontières, etc. D’où les termes de « guerre » et de « mobilisation générale ». Le mot d’ordre est le même partout : ralentir la propagation du virus pour éviter l’explosion des services d’urgence.
Bonne nouvelle : on ne lésine pas sur les moyens
Des fonds sont débloqués partout, pour renforcer les hôpitaux, éviter la mort des personnes vulnérables et des entreprises. Et aussi faciliter le travail des chercheurs (virologues, épidémiologistes et autres infectiologues) qui observent, analysent, font des hypothèses, des expériences, qu’ils observent, analysent, dont ils font des synthèses, avant de recommencer, toujours et encore, en espérant trouver au plus vite le graal à homologuer : le médicament, le traitement, le vaccin contre le Covid-19.
Bonne nouvelle (bis) : on gagnera la bataille
Et le graal, ils le trouveront, tôt ou tard. Mais, une fois trouvé, la guerre ne sera pas finie pour autant. On n’aura gagné qu’une bataille, un nouvel, énième combat dans notre guerre contre la mort. Enième bataille après les innombrables autres, non seulement sanitaires, mais aussi sociales et normatives, gagnées ces 120 dernières années et qui ont fait grimper notre espérance de vie de 56 ans (en Suisse, 48 ans en France) au début du 20e siècle à plus de 89 ans (82 en France) aujourd’hui.
Mauvaise nouvelle : on ne gagnera pas la guerre
Mais on n’aura pas gagné la guerre. D’autres virus, plus ou moins contagieux, plus ou moins dangereux, verront le jour, ont déjà vu le jour – et attendent de vivre leur vie. De nouvelles maladies, de nouvelles catastrophes, de nouvelles destructions nous pendent au nez. Certaines d’une violence sans précédent. Tous nos efforts, renforcés par les avancées scientifiques et technologiques seront vains. On ne gagnera pas la guerre. Pourquoi ? Parce que notre ennemi n’est autre que… la vie, dont le déclin, la maladie, la souffrance et la mort font intimement partie – même si on préférerait que ce ne soit pas le cas.