Covid-19 | La crise sanitaire que nous vivons accouche de quantité de nouvelles expressions et manières de vivres. Parmi elles, celle, aussi incontournable que dangereuse, de « distanciation sociale ».
Du jamais vu dans l’histoire de l’humanité : plus de la moitié de la population mondiale (près de 4 milliards de personnes !) est confinée chez elle pour lutter contre un virus. Le mot d’ordre planétaire est : « distanciation sociale ». Le but est de ne laisser personne sur le côté. « Le principe darwinien qui veut que, par souci d’efficacité, on soigne avant tout ceux qu’on a le plus de chances de sauver en laissant de côté les plus faibles n’est pas le principe qui prévaut dans la réponse sanitaire apportée », explique le philosophe Marcel Gauchet sur France Culture. C’est une première historique : on essaie, autant que faire se peut, de soigner tout le monde, tous ceux qui ont besoin de l’être.
Situation paradoxale et dangereuse
Globalement respecté, le confinement présente certes une discipline collective étonnante pour nos sociétés hyper individualistes, mais paradoxale et de grand danger : le fait de se calfeutrer chez soi au nom d’une « mobilisation générale » engendre à la fois un climat de paranoïa et de méfiance : on s’évite et se dénonce plus volontiers que jamais. Une discipline collective s’applique, mais dans une individualisation plus grande encore des comportements.
La grande question est de savoir si on réussira à retourner ce paradoxe en recréant un collectif synonyme d’implication de chacun au service d’une cause qui ne soit pas simplement égoïste et défensive.
#ObéissonsMaisOsonsPenser