Covid-19 | Depuis mars dernier, la crise du coronavirus nous en fait vivre des vertes et des pas mûres. Assoiffé d’idéal, grevé de méthodologie et d’automatismes, nos gouvernements et médias ne cessent de peindre le diable sur la muraille et démultiplier les (dé)mesures, erreurs et dénis. Non sans ratatiner au passage nos esprits, pervertir nos relations, déraciner nos corps. Cela alors même que le virus est une occasion unique de mettre les choses en perspective et de réapprendre à affirmer la vie telle qu’elle est, telle qu’elle va et vient. Dans le cadre de notre lutte contre la peur, pour l’ouverture, la compréhension, la santé et la joie, PHUSIS Philosophie propose une série de 10 « leçons phusiques » tirées de ces derniers mois.
Leçon 1/10
L’ENJEU EST DE DONNER UN SENS À TOUT ÇA
📌 Le virus nous confronte à l’absurde, à l’absence de sens : celui de la vie, d’abord, dans laquelle on est tombé et s’évertue de faire les choses au mieux ; ensuite celui de nos instances politiques et médiatiques, que nous n’avons pas choisies et qui guident aveuglément nos faits et gestes.
Au lieu de nous faire paniquer, de nous enfermer, d’obliger le port du masque, de nous faire rêver de vaccins et de vie sans maladie, sans souffrance et sans mort, l’enjeu est aujourd’hui de donner un sens à tout ça : celui de la compréhension et de l’affirmation de la vie en son va-et-vient tragique et les innombrables possibilités qu’elles ouvrent – en direction de la santé, de la cohérence, de l’équilibre, du partage, du respect et de la joie.
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Leçon 2/10
DÉVOILEMENT DE NOS INCOHÉRENCES STRUCTURELLES
📌 Par sa tendance idéaliste, pragmatique, progressiste, techniciste, l’Occident a beau promettre monts et merveilles, il est incapable d’accompagner comme il faut, productivement, la vie en sa nature propre, comme mystérieux équilibre dans la tension entre désir et crainte, construction et destruction, vie et mort. La crise a dévoilé quantité d’incohérences structurelles au cœur de notre civilisation. Incohérences qui toutes reposent sur notre système de pensée binaire, qui triomphe dans les statistiques, les graphiques, les tableaux Excel et autres modélisations numériques de nos spécialistes technicisés. Tous réduisent la complexité de la vie à une peau de chagrin, écrasent les nuances et étouffent d’innombrables possibilités d’existence.
Pour que les choses changent, l’heure est venue d’ouvrir nos écoutilles : de comprendre comment nos cerveaux fonctionnent, de surmonter nos automatismes dichotomiques, de valoriser ce qui se fait de meilleur – et le diffuser le plus largement possible.
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Leçon de la crise 3/10
L’INTELLIGENCE RATIONNELLE NUIT À L’INTELLIGENCE SENSIBLE
📌 La crise a montré dans quelle mesure notre tradition se fourvoie en misant, depuis ses débuts, sur l’intelligence rationnelle aux dépens de l’intelligence sensible, manquant que l’une ne va pas sans l’autre. Les modélisations numériques de nos polytechniciens déracinés ont fait perdre tout bon sens et mis nos gouvernements, nos médias et nos congénères en état de panique ; avec pour conséquence un terrible repli sur soi, un blocage et une distanciation généralisés au lieu d’une saine écoute des meilleurs.
Seules l’intelligence collective, la revalorisation de la culture profonde et du bon sens de tout un chacun permettront de nous en sortir.
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Leçon de la crise 4/10
NOUS SOMMES ÉMINEMMENT MORTELS – ET C’EST TRÈS BIEN COMME ÇA !
📌 On a tendance à l’oublier : la mort fait partie intégrante de la vie. De la nôtre comme de celle de tout un chacun. La Camarde ne fait pas qu’attendre au bout du chemin, mais rôde partout, travaille à chaque pas, dans nos corps et nos têtes, qui ne cessent de LUTTER POUR LA VIE, le mouvement, contre la mort et l’oubli qui finissent toujours par gagner.
Assoiffé qu’on est, en Occident, de vie IDÉALE, sans maladie, sans souffrance, sans mort, on a tendance à refuser cette réalité, TRAGIQUE, pleine de couleurs, de tensions, de nuances, de jeux. A grand renfort de science, de technique, de médecine, de politique, d’information, on met tout en œuvre pour créer le monde parfait dont on rêve ; quitte à restreindre, inhiber, uniformiser la vie.
Mais ATTENTION : à force de ne vouloir que la santé, le plaisir, le bonheur, le MEILLEUR, on déséquilibre, dénature, gâche la vie – et génère le PIRE.
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Leçon de la crise 5/10
QUID DES PRINCIPAUX FACTEURS DE MORTALITÉ ?
📌 Grâce à l’article d’une lucidité extraordinaire posté le 18 mars par l’anthropologue genevois Jean-Dominique Michel sur son blog, nous savons que les 4 principaux facteurs de mortalité – responsables de 80% des décès annuels dans le monde – ne proviennent pas de la vie en sa nature tragique, mais de nos modes d’existence, qui SACRIFIENT LA SANTÉ AU PROFIT D’INTÉRÊTS INDUSTRIELS :
- La pollution
- La sédentarité
- La malnutrition
- Le stress
Bonne nouvelle : en dépit de la vision du monde et des mesures qu’on nous impose, IL EST DE NOTRE RESSORT ET RESPONSABILITÉ DE FAIRE DIMINUER CES FACTEURS MORTIFÈRES. A titre individuel, d’abord, à titre collectif ensuite. Plus on sera nombreux à s’y mettre, plus il y a de chances que les choses changent.
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Leçon de la crise 6/10
IL FAUT CORRIGER LA DÉFINITION QUE DONNE L’OMS DE LA SANTÉ
📌 L’Organisation mondiale de la santé (OMS) définit la santé comme un « état de complet bien-être physique, mental, social ». La santé est considérée comme un droit fondamental pour tout un chacun ; un bien à favoriser, augmenter et protéger ; une condition pour la paix et la sécurité, liée à la coopération entre les individus et les Etats.
Abstraite, idéaliste, LA DÉFINITION DE L’OMS MANQUE L’ESSENTIEL : le fait que la santé, avant d’être un état, un droit, un bien, une condition, est l’affaire et l’engagement concret de chacun. Non pas dans le sens de refuser, d’écarter la souffrance, la maladie et la mort, mais de l’accepter, l’affirmer et surmonter, en nous et en-dehors de nous, pour trouver un chemin le plus équilibré et harmonieux possible dans la vie.
Si la santé est la chose la plus importante qui soit, ce n’est pas comme fin en soi, mais comme pont sur l’abîme, entre la naissance et la mort, la croissance et le déclin, le plaisir et la souffrance, la joie et tristesse.
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Leçon de la crise 7/10
QUE POUVONS-NOUS ATTENDRE DU MONDE POLITIQUE ?
📌 Nos gouvernements sont administrativement trop lourds, économiquement trop compromis et philosophiquement trop faibles pour gérer comme il faut les crises. Dans le cadre du coronavirus, après la POLITIQUE DE L’AUTRUCHE, c’est la SIDÉRATION, la PROCRASTINATION, le TÂTONNEMENT, le DÉNI et l’OPINIÂTRETÉ qui sont de mise. Quitte à sacrifier le plus important : la lutte intelligente et responsable contre les principaux facteurs de mortalité pour tout un chacun dans la cité.
L’occasion était – et demeure – pourtant unique pour RESPONSABILISER LA POPULATION sur l’importance de ses défenses immunitaires, de la prise en main de sa santé, physique et psychique, individuelle et collective. Pour promouvoir l’activité physique, l’intérêt culturel, l’ouverture intellectuelle, artistique et critique. Pour proposer des mises en perspective historiques, philosophiques, anthropologiques, psychologiques, de ce qui nous arrive.
Guidés par les modélisations hallucinées d’une cohorte de polytechniciens déracinés, nos gouvernements ont, à la place, mené une LUTTE IDÉALISTE AVEUGLE, CONTRADICTOIRE ET ABSURDE, contre le virus et la mort, en négligeant d’ouvrir la réflexion sur les questions de la vie, de la santé, de la maladie, de la mort.
Nos dirigeants ont oublié la tâche même du politique, qui consiste à FAVORISER UNE VIE BONNE et HARMONIEUSE au sein de la cité – vie qui implique un rapport lucide, sain et serein à la maladie, à la vieillesse et à la mort.
Conclusion : s’il n’y a guère à attendre du monde politique, nous devons prendre LE TAUREAU PAR LES CORNES et stimuler au fond de nous la moindre trace de BON SENS, la cultiver et diffuser le plus largement possible, pour aider chacun à trouver sa place et son rôle au sein du grand tout qu’est la vie.
#ObéissonsMaisOsonsPenser – ou #OsonsPenser tout court.
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Leçon de la crise 8/10
QUE FAIRE FACE À NOS MÉDIAS AUX ABOIS ?
📌 Plus encore que le monde politique, le monde médiatique s’est avéré aux abois, INDIGNE de son rôle de 4e pouvoir. Il a manqué de mettre les événements en perspective, d’aider à comprendre ce qui se passe, de jauger les risques et conséquences de la Covid et des mesures édictées à son encontre, d’indiquer les marges de manœuvres de chacun, de distinguer ce qui, dans la crise, ne dépend pas de nous de ce qui dépend de nous – ne serait-ce que le soin de nos défenses immunitaires, de notre bon sens, de notre liberté de pensée. A la place, nos médias ont fait et continuent à faire tout le contraire : une PROPAGANDE D’ETAT qui catalyse, à grands coups d’anecdotes, de chiffres, de graphiques et de modélisations catastrophistes, la peur et les interdits, non sans ignorer ou taxer de FAKE NEWS, d’IRRESPONSABLES et de de COMPLOTISTES toutes vues et positions alternatives, aussi documentées, intéressantes et judicieuses soient-elles.
Plongés dans un présent absolu, idéaliste, moraliste, le service public et la quasi-totalité des organes de presse ont ainsi BARRÉ L’ACCÈS AUX POSITIONS CRITIQUES, SAINES, LUCIDES à l’égard de la Covid et de ses conséquences. Aujourd’hui encore, le discours sécuritaire est unanime, de moins en moins sanitaire et de plus en plus totalitaire.
Que peut-on y faire ? RÉSISTER et S’ENGAGER, à titre individuel et collectif, pour défendre et partager, en marge des pouvoirs établis, les positions rigoureuses, saines et conséquentes, capables de guider les gens vers un avenir moins anxiogène et plus respectueux de la vie en sa nature, complexité et cohérence propres.
#ApprenonsDesMeilleurs, #ViveLIntelligenceCollective, #OrganisonsLaRésistance
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Leçon de la crise 9/10
L’IDÉAL EST UN DANGEREUX LEURRE
📌 Croire qu’on peut, grâce à la technoscience, aux progrès de l’informatique et du Big Data, rendre le monde idéal (sans souffrance ni mort) est une GAGEURE INEXORABLEMENT VOUÉE À L’ÉCHEC.
Les écoles polytechniques, la Silicon Valley et les super ordinateurs ont beau promettre une vie infiniment meilleure, sinon éternellement bienheureuse, il n’en sera jamais rien.
Leurs promesses sont de dangereux leurres. Plus on aspire à l’idéal, plus on s’arrache de ses racines, plus on néglige le fond de la vie : la mort, qui est la ressource même de la vie. Telle est la VÉRITÉ TRAGIQUE : santé et maladie, joie et peine, construction et destruction, vie et mort sont inexorablement liés, ne vont pas l’un sans l’autre.
Plus on recherche la vie parfaite, le bonheur sans faille, plus on provoque de DÉSÉQUILIBRES, d’INÉGALITÉS, d’INJUSTICES – et par suite de révoltes, de guerres, d’attentats, de maladies, de drames, familiaux, sociaux, économiques, écologiques, etc.
L’homme paie de plus en plus cher la SURVALORISATION DE SA PERSONNE, son ARROGANCE, ses EXCÈS de raison, de morale, de confort, de consommation, aux dépens du mystérieux équilibre tragique du grand tout qu’est le monde.
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Leçon de la crise 10/10
LA VÉRITÉ EST UNE FICTION, UNE ERREUR
📌 Comme les politiciens et les journalistes, la plupart des scientifiques sont ignares en matière de vérité. Qu’est-ce que la vérité ? D’où vient-elle ? Comment évolue-t-elle ? Autant de questions, affaires de la PHILOSOPHIE, aujourd’hui négligée au profit d’idées reçues, de certitudes fautives, de développement personnel.
Il faut s’en rappeler : notre conception de la « VÉRITÉ » est née au 4e siècle avant Jésus-Christ, à Athènes, en Grèce, chez le philosophe PLATON, qui la définit comme « dévoilement de l’être de ce qui est » : être idéal, stable et constant, sans défaut ni faille, purement intelligible et abstrait.
A la fin du 19e siècle, un autre philosophe, NIETZSCHE, est venu découvrir que cette vérité idéale, qu’on croyait être tout, n’est en somme rien ; rien d’autre qu’une ERREUR, une FICTION que se sont produits et sur laquelle s’appuient les êtres qui ne supportent pas le mystérieux va-et-vient tragique de la vie et de la mort.
Aujourd’hui, même si sa nature erronée, fictive est reconnue depuis longtemps, la vérité fondée par Platon continue à imprégner nos esprits et faire office de jauge et mesure de notre pensée, nos faits et gestes. Si elle la philosophie ne s’en occupe plus, la science et la technique la prennent aveuglément à leur compte, sans se rendre compte que chaque nouvelle connaissance, chaque nouvelle découverte, chaque nouvelle production est une énième fiction, une énième erreur, certes UTILE pour les êtres assoiffés de vie stable et constante, mais LOIN de la vie, et même DANGEREUSE pour son équilibre et avenir.
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L’ensemble de nos articles et vidéos sur la crise de la Covid-19 sont disponibles ici
Excellent article.
Merci c’est une bouffée d’air.
Excellent, en plus des articles de Jean Dominique Michel, cela démontre comment bien l’être s’est éloigné de son juste milieu.
J’étais moi-même très critique depuis de nombreuses années (les 70/80 déjà), de nombreux scientifiques (H.Tazieff, Commandant Cousteau entre autres avaient déjà tirer la sonnette d’alarme.
Nous sommes sur une Tour de Babel qui monte toujours plus haut, une spirale infernale dans une course sans fin dans tous les domaines. Nous finirons bien par nous écraser hélas, Bonjour les Dégâts.
Continuez, en espérant que cela fasse tache d’huile et que cela permette un réveil général avant qu’il ne soit trop tard, si ce n’est pas déjà trop tard. Je ne suis pas négatif, mais réaliste. Le sursaut demandé est énorme et chaque jour qui passe nous rapproche de l’inévitable désastre.
Merci encore
BonjourDommage sa aurait pu être un article interessant mais on ressent trop votre position de personne sous l influence de conspirationniste,complotiste,😁 ami de certains,en train de defendre les fumeuses théorie de jean Dominique michel le pseudo ethnologue autoproclamé…essayez de faire du journalisme la sa serait peut être passionnant bonne journée
très bon article , comment ne pas être d’accord , mais comment faire aussi quand on fait partie des « éveillés » pour accepter cette dictature qui ne dit pas son nom. (de France)