L’athlétisme est né il y a plus de 2500 ans, en Grèce. Athlon, en grec ancien, signifie la lutte, la joute, le combat. L’athlète est par définition un lutteur, un joueur, un combattant. Contre qui ? Contre quoi ? D’abord contre lui-même : ses faiblesses, sa médiocrité, sa lenteur, sa fénéantise, sa bêtise.
L’athlétisme fait de nous des êtres engagés. Des êtres qui cherchent à sentir les choses, à s’améliorer, à atteindre le plus haut niveau possible : l’excellence, sportive et humaine.
Bien sûr, on parle des médailles, des succès, mais les meilleurs vous le diront : les décorations, les honneurs ne sont que la conséquence – pour les plus doués, les plus travailleurs, les plus chanceux – d’une quête, d’un façonnement de soi bien accomplis. À chaque entraînement, chaque compétition, chaque moment de la vie, les plus forts se distinguent du fait qu’ils apprennent à se connaître, à se maîtriser, à se dépasser.
Les bons athlètes, les bons entraîneurs, les bons dirigeants, les bons organisateurs, d’une manière générale toutes les belles personnes, sur les stades comme partout ailleurs, ne vivent que pour ça : pour permettre aux forces de vie de s’exprimer, de se partager, de jubiler. Qu’importe l’endroit, le genre, l’âge, l’origine, le niveau. Loin des jeux de pouvoir, des volontés égoïstes, l’enjeu est de faire danser la vie.
Il n’y a rien de plus beau qu’un athlète à l’œuvre, qui s’entraîne, se plonge dans lui-même, aiguise ses sens, ses mouvements, ses armes, les rend plus fins, plus fluides, plus efficaces. L’athlète, c’est une œuvre d’art. Un exemple pour tous, dans tous les domaines.
L’athlétisme, un art de vivre.
Pensée athlétique publiée dans le Swiss Athletics Magazine numéro 58 de novembre 2024.