Bien dans sa tête et son corps

bouboule-photo-53bfce293ecfeBoubouleBouboule, c’est nom du nouveau film belgo-suisse sorti cette semaine par chez nous. Le film raconte l’enfance de Kevin, 12 ans, 100 kilos, et forcément plein de problèmes.

Peut-on, comme enfant ou comme adulte, être bien dans sa tête même si on n’est pas bien dans son corps ?

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Bien dans sa tete et son corps – reponse

Pour répondre, il s’agit d’abord se mettre d’accord sur ce que veut dire « être bien ». Faut-il entendre le « bien » d’un point de vue moral, subjectif, moderne ? Ou alors dans une perspective ontologique, au sens de l’être des choses, indépendamment de leurs déterminations particulières ?

Ceux qui nous connaissent le savent : c’est évidemment la deuxième possibilité qu’il convient de retenir. Pourquoi ? Parce que la vérité, l’être, la grande volonté du monde prime – a toujours primé et primera toujours – sur l’individu en sa petite volonté personnelle. Autrement dit parce que nous ne sommes que de microscopiques parties de l’immense tout qu’est le monde, auquel il s’agit de se mettre à l’écoute et d’accompagner pour évoluer comme il se doit.

Dans cette perspective, « être bien » veut dire « être en équilibre », tant interne qu’externe, « être en accord, en harmonie » à la fois avec soi-même et le monde qui nous entoure.

Equilibre, accord et harmonie, tant interne qu’externe, avec soi-même et le monde, qui se situe par-delà la distinction entre l’âme et le corps. En effet, si on est en consonance avec soi-même et le monde, on est bien ET dans sa tête ET dans son corps – tête et corps qui ne vont par suite plus l’un sans l’autre.

Donc, réponse : non, qu’importe l’âge, impossible d’être bien dans sa tête sans être bien dans son corps. Conclusion évidemment effrayante si on se met à regarder les corps des gens qui nous entourent, qui ne présente pas un grand équilibre et qui semblent avoir la fâcheuse tendance à combler leur manques (manques d’équilibre, d’accord et d’harmonie, justement) dans la consommation et la nourriture à outrance.

Pour ce qui est de Bouboule, le premier film du Belge et Lausannois d’adoption Bruno Deville, tout porte à croire, à voir le lancement et à lire le synopsis, que ce n’est pas un film de grand équilibre non plus, mais plutôt un film réaliste, subjectif et moral qu’il est donc sans doute préférable de ne pas aller voir si on veut rester bien ET dans sa tête ET dans son corps.

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Tous les mardis, PHUSIS donne une perspective phusique à une actualité, un événement, un extrait de texte, une pensée, une sensation, un problème ou n’importe quel phénomène jubilatoire ou inquiétant de notre monde formidable. Le matin, de bonne heure, un phusicien poste un bref article, sous forme de question à méditer. Puis, à midi, PHUSIS propose une réponse et mise en perspective.

4 Comments

  1. Bouboule. Vous parlez de volonté, du corps et de l’âme. Lorsqu’on met au monde un enfant il y a une dimension au delà du corps et de l’âme qui s’exprime. On devient créateur, passeur de vie, passeur d’amour, passeur de sens.
    Dans cette perspective je me sens d’aimer l’autre malgré sa différence et je me sens même parfois d’aimer l’autre pour sa différence. La différence fait de nous des êtres uniques et aimables.
    Votre réponse m’interpelle, me chiffonne, me fâche mais si je veux être cohérente je vous considère également pour votre différence.
    je finis par une question. Y a t’il beaucoup de femmes philosophes qui ont enfanté ?
    Au plaisir.

  2. Oh là là, on dirait qu’on s’est mal compris : tout l’enjeu de ma réponse était de faire entendre que chacun devait trouver son équilibre et dans sa tête, et dans son corps, et entre les deux. EQUILIBRE qui seul permet d’exprimer la « dimension au-delà du corps et de l’âme » dont vous parlez très justement. Dimension par-delà les différences qui nous permet d’aimer autrui quel qu’il soit.
    Pour ce qui est des femmes philosophes, pour dire la vérité, je n’en sais rien. Celles, excellentes, que je connais, n’ont jamais cherché à se distinguer par leur sexe dans leurs travaux.
    Bon vent et à bientôt !

  3. A moi de dire Oh là là….
    Ce distinguer pas leur sexe… mais je ne pensais pas à sexe, mais à enfanter, à mettre au monde. La différence est de taille.
    Je serai forte heureuse si vous trouviez une femme philosophe qui a enfanté et que je puisse lire ces écrits.
    En connaissez-vous une ?
    Bien à vous.

  4. A vrai dire, les femmes philosophes que je connais n’ont enfanté que des textes… Parmi elles, je conseillerais avant tout Jeanne Hersch (disciple de jaspers), à la fois engagée et facile d’accès.

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