DavisCoupe DavisPersonne n’a pu rater la nouvelle : la Suisse a gagné la Coupe Davis ! En Suisse comme en France, les médias sportifs en parlaient tous les jours depuis près d’un mois. Et, ce week-end, l’événement a été à la hauteur des attentes : un stade immense et plein à craquer, un scénario à rebondissements, 3 jours de tennis à haut niveau et une cérémonie finale digne des plus belles happy end hollywoodiennes. Bref : des émotions comme seul le sport peut en procurer. C’est du moins ce qu’on a pu entendre.

Alors voici ma question : PHUSIS.ch a-t-il aussi été emballé par les coups de génie de Roger Federer et la formidable force de caractère de Stanislas Wawrinka ?

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Tous emballs RSur PHUSIS.ch, le sport, on adore, comme toujours, en nous et en-dehors de nous. A le pratiquer ou à le regarder. Pourquoi ? Parce qu’il permet aux êtres humains que nous sommes d’apprendre à se connaître, à découvrir ses forces, ses faiblesses, tant physiques que morales ; à repousser ses limites, en cultivant ses forces, et surmontant ses faiblesses, tant physiques que morales. Parce que le sport permet à tout un chacun d’élever son niveau, et de cheminer en direction de l’excellence.

Et Roger Federer et Stanislas Wawrinka sont tout simplement exceptionnels en la matière : Federer par ses coups de génie, sa classe, son grand style, dans tous les domaines de jeu, apparemment pas seulement tennistiques ; et Wawrinka par sa force de caractère, son abnégation et sa réussite hors norme.

Tous deux sont des exemples : le premier nous montre que le grand style, ce n’est pas qu’une idée, mais une réelle possibilité humaine ; le second que, bien faits, travail et volonté permettent d’atteindre du très très haut niveau.

Alors, forcément, les médias, les sponsors et le public s’en donnent à cœur-joie. D’autant plus s’il s’agit de la finale de la Coupe Davis, comme ce week-end à Lille. Voilà que l’engouement prend des proportions monstres.

Oui, le sport individuel, égoïste, qu’est le tennis devient soudain un sport collectif. Federer et Wawrinka, si différents l’un de l’autre, et en même temps tous deux si instructifs, jouent tout à coup ensemble, pour une même équipe : et par n’importe laquelle, mais pour l’équipe nationale suisse.

Si, en plus, quelques jours avant la finale de la Coupe Davis, le ciel radieux s’assombrit, si Wawrinka se fâche contre Madame Federer, et si Federer lui-même a le dos qui débloque, les journalistes, les sponsors et le public débloquent à leur tour d’autant plus de moyens.

La vie de devenir tout à coup plus excitante, plus passionnante que jamais : une pièce de théâtre, un film comme nulle autre pièce de théâtre ou film : avec de la tension, des doutes, des rebondissements incroyables. Non pas avec des personnages de fictions, qu’on ne connaît pas, mais avec des vrais personnages, qu’on connaît, qu’on aime et qu’on admire.

Si, en plus la fin est heureuse, mise en scène en grandes pompes, comme dimanche à Lille, ou encore lundi, à Lausanne, c’est l’apothéose ! Digne des plus beaux happy ends hollywoodiens à rallonge : toutes nos idées, tous nos fantasmes se trouvent tout à coup réalisés. Et on se vautre et baigne là-dedans sans fin.

Au risque d’en perdre la tête : d’oublier qu’il n’est à vrai dire depuis longtemps plus question de sport, de limites, de forces, de faiblesses, d’abnégation, de dépassement de soi, mais que tout ça est devenu une foire d’empoigne, un bazar patriotique, une affaire commerciale, un pur et simple divertissement, somme toute stériles. Non pas une école de maîtrise, de grand style, d’émotion, mais une porte ouverte sur le sensationnalisme, la paresse et la passivité imbéciles.

Donc : oui, bien sûr que PHUSIS.ch a été emballé, ce week-end, mais sans se laisser emballer, sans se laisser téléguider et mener par le bout du nez.

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Tous les mardis, PHUSIS donne une perspective phusique à une actualité, un événement, un extrait de texte, une pensée, une sensation, un problème ou n’importe quel phénomène jubilatoire ou inquiétant de notre monde formidable. Le matin, de bonne heure, un phusicien poste un bref article, sous forme de question à méditer. Puis, à midi, PHUSIS propose une réponse et mise en perspective.

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