Canicule, signe de catastrophe ?
Ouf, ça va mieux : les pires moments de la canicule semblent passés ! Mais je me demande quand même, avec toute cette chaleur, ce soleil qui tape et dessèche tout ; et cette pluie qui se fait de plus en plus rare, semaine après semaine ; je me demande, ne va-t-on pas au-devant d’une grande catastrophe ?
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Il y a des périodes, durant l’année, où il fait froid, plus froid qu’à d’autres périodes de l’année ; et volontiers même très froid. Et d’autres périodes où il fait chaud, plus chaud qu’aux précédentes ; et des fois même très très chaud, comme la période qu’on a vécu il y a peu et qu’on continue d’ailleurs à vivre.
On parle de « l’hiver » pour les premières périodes nommées, et de « l’été » pour les secondes. Et entre deux, entre les premières et les secondes, entre « l’hiver » et « l’été », donc, il y a ce qu’on appelle : d’une part « le printemps », entre la période de l’hiver et de l’été ; et d’autre part « l’automne », entre la période de l’été et celle de l’hiver.
Autre différence, directement liée à la température : la lumière. La luminosité change en effet elle aussi selon les périodes : elle est très forte en été, où le soleil monte très haut dans le ciel, tape très fort et où les journées sont très longues ; et elle est très faible en hiver, où le soleil grimpe beaucoup moins haut, est beaucoup moins tranchant, et où les journées sont beaucoup plus courtes.
C’est ainsi que, d’une manière générale, la vie est faite de cycles, qui passent d’une période à la suivante : du printemps à l’été, puis à l’automne, puis à l’hiver, puis rebelote au printemps, à l’été, à l’automne, à l’hiver, et rebelote au printemps, à l’été, à l’automne, à l’hiver, etc. C’est le cycle des saisons.
A plus petite échelle, il y a des cycles plus petits : celui des jours et des nuits, par exemple, marqués par une semblable augmentation, puis diminution de la lumière et de la chaleur. Et à plus grande échelle, il y a, toujours dans le même sens, des cycles plus grands, comme par exemple celui de la vie ; de la vie des phénomènes qui, eux aussi, sont marqués par une augmentation, puis une diminution de la lumière, de la chaleur, de la force – et de la vitalité qui leur sont liées.
C’est là ce qu’on nous apprend à l’école ; apprentissage d’ailleurs pour l’occasion très utile, tant cela correspond à ce qu’on peut expérimenter à longueur de journées, de saisons et de vies. A cette nuance près qu’on a tendance à oublier de nous indiquer dans quelle mesure chaque saison fait partie intégrante du cycle entier ; et donc que chaque saison se trouve intrinsèquement également dans chaque autre.
Reprenons. Nous sommes donc précisément, ces jours, on l’a dit, dans cette période, dans ce moment du cycle des saisons qu’on appelle « l’été » : celui donc où il fait chaud, voire même très chaud, et des fois même très très chaud.
Bonne nouvelle : pour l’instant, il n’y a pas la moindre raison de s’alarmer. Bien sûr, les médias, et par suite les gens, en parlent de plus en plus, de l’été, de la chaleur, du manque de pluie, de la sécheresse, des risques de feu forêt ; tout le monde se montre de plus en plus inquiet face à tout ça. Mais, bonne nouvelle, il n’y a pour l’heure aucune raison de s’inquiéter. Vous le savez aussi bien que moi : la météo, et d’une manière plus générale l’inquiétude, et de surcroît l’angoisse sont commerciales : sont vendeuses. Aussi malheureux que ce soit : les journalistes, et par suite les gens se rendent intéressants en tant que marchands d’inquiétude et d’angoisse. Voilà pourquoi tout le monde parle de la chaleur, de la canicule, des risques, etc.
Bien sûr, il fait cet été comparativement plus chaud que d’autres années. Bien sûr, il n’y a guère eu de pluie, ces derniers temps – l’herbe s’assèche, les cultures souffrent, et nous aussi… –, mais il n’y a pas la moindre raison de s’alarmer. On ne va pas pour autant au-devant d’une catastrophe…
Du moins pas encore ! Evidemment qu’un jour tout ça, les cycles des jours, des saisons, et même des vies, seront emportés par un cycle plus grand, qui nous dépasse davantage encore ; mais pour l’heure, quoi qu’on dise, ce n’est pas encore le cas ; et rien n’indique que ce le sera bientôt.
Donc, le mot d’ordre est simple : emmagasinez toute la chaleur, toute la lumière, toute la force que vous pouvez, vous verrez, elles vous seront bien utiles en automne et en hiver quand, justement, elles feront défaut !
Bon été à tous et à bientôt !
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Pendant plusieurs mois, tous les mardis, PHUSIS donnait une perspective phusique à une actualité, un événement, un extrait de texte, une pensée, une sensation, un problème ou n’importe quel phénomène jubilatoire ou inquiétant de notre monde formidable. Le matin, à 6h30, un phusicien postait un bref article, sous forme de question à méditer. A midi, PHUSIS proposait une réponse et mise en perspective.
Ce qui est inquiétant dans la canicule qu’on vit, c’est qu’elle est le signe qu’il y a un dérèglement dans l’utilisation que l’Homme fait de la Terre… Donc ça inquiète l’Homme, car il a peur pour lui-même. Et ça, ça ne semble pas inquiéter la phusis, il me semble?
« Utilisation que fait l’Homme (avec majuscule) de la Terre »… Tout le problème est là : l’homme (avec minuscule) oublie qu’il fait partie intégrante de la terre, qu’il EST la terre (phusis), quant à elle dénuée de toute inquiétude.