« C’est toujours la même histoire : il suffit d’une poignée de connards pour foutre la merde.
C’est exactement comme dans une classe, il y a toujours deux ou trois jeunes cons, pas plus, qui rendent la chose invivable pour tous les autres.
Et ça ne sert à rien de les virer, il faut faire avec parce que c’est une situation qu’on retrouve tout au long de la vie.
Il faut supporter ces choses-là. »
(Gérard Depardieu, Innocent, Paris, Cherche Midi, 2015, p. 102)
Depardieu a raison : rien ne sert de virer les connards. Mais Depardieu se trompe : il ne faut pas les supporter, mais les SURMONTER : les connards, quels qu’ils soient, hommes de pouvoir, flics, terroristes, il faut les surmonter. A commencer par ceux qui sévissent en nous-mêmes.
En quelques mots, tout est dit ! Merci à vous et à ce cher Gégé, aussi.
Tous les gens qui se victimisent facilement (« Les gens sont méchants et médiocres, moi je suis pas un mouton, je fais pas comme tout le monde et je suis un génie incompris dans un monde de brutes et de connards conformistes, pis de toute façon c’était mieux avant, etc. ») devraient lire ces lignes. On est tous le con(nard) de quelqu’un d’autre de toute façon…
Ouais, et des connards, on en rencontre tous les jours. C’était ce brave Marc Aurèle qui disait justement: « Dès l’aurore, dis-toi d’avance: Je rencontrerai un indiscret, un ingrat, un insolent, un fourbe, un envieux, un égoïste. (…) » (L.II, Pensées) On a tout le bestiaire, là!
Mettre les salopards d’intégristes islamistes et leur folie sanguinaires au même niveau que les cancres et autres chahuteurs de fond de classe, c’est cela la connerie! Quant à Marc-Aurèle, il n’y a pas trace d’équivalent de cette folie meurtrière dans son énumération. En définitive c’est nous les cons qui parlons sans cesse de ces non-hommes et par là même faisons le lit de leur légitimité.