Sans mise en perspective, les médias traditionnels se mettent en danger

Covid-19 | Crise de l’info (3) | Chaque décès est terrible – il n’y a rien de plus terrible. Comme nos médias ont jour après jour manqué de mettre en perspective les morts liés à la Covid, la panique s’est installée partout. Au point que les gens sensibles n’avaient que deux choix : se terrer chez eux et regarder la télévision ou… se réfugier sur les réseaux.

Si la révolte contre les médias traditionnels gronde plus que jamais, c’est que, dès le début de la crise, ils ont eu tendance, au lieu d’informer, à faire paniquer. Au lieu de mettre en forme et contextualiser les mesures exigées de notre gouvernement, notre service public et la plupart de nos médias ont transmis et alimenté sans recul les mots d’ordre. Avec pour conséquence que chacun qui refusait de tomber dans la psychose, a été chercher des réponses et bouffées d’air sur les réseaux. Combien de gens meurent par année, en Suisse, en France, dans le monde ? Réponse : quelque 70’000, 600’000 et 60 millions. Combien de gens sont morts du coronavirus ? 2000 (4% des morts annuelles habituelles), 27’000 (5%) et pour l’heure 330’000 (0,5%). C’est beaucoup, évidemment, trop, beaucoup trop, mais voilà qui relativise le phénomène – et fait baisser la peur. Bouffée d’air, venue des réseaux. En Suisse, la mortalité totale sur le début de l’année 2020 est dans l’ordre de grandeur que celle de ces dernières années.

Autres mises en perspective qui font du bien :

• Le taux de létalité, finalement 15 à 20 fois moins grand (plus près de 0,5% que les 3 à 5%) que d’abord annoncé
• Le constat que le virus n’est pas dangereux pour plus de 99% de la population
• La moyenne d’âge des personnes décédées (plus de 80 ans, conformément à l’âge moyen de mortalité)
• La confrontation à d’autres chiffres : le nombre de personnes tuées par
  • La pollution (plus de 7 millions par année)
  • Le cancer (près de 9 millions)
  • La famine : (plus de 9 millions de personnes, dont 3 millions d’enfants)
  • Les accidents de la route (1,3 millions)

En nous flanquant au quotidien le nombre d’infectés et de morts à la figure comme jamais par le passé, en les représentant dans des graphiques anxiogènes, accompagnés de commentaires terrifiants tant par le ton que le vocabulaire – pendant des semaines, les mots « cauchemar », « tragédie », « catastrophe », « peur au ventre » ont été plus nombreux que jamais –, les médias ont provoqué une psychose collective.

Tentative de sabotage de notre action
Notre expérience de ces dernières semaines est intéressante. Si nos mises en perspective ont récolté un grand succès sur les réseaux, elles ont à la fois engendré de nombreuses attaques violentes : scandalisés par notre lutte contre la peur vers la compréhension, l’ouverture, la santé et la joie sur notre site d’athlétisme (ATHLE.ch), quelques (jeunes) journalistes (sportifs) en sont venus à tenir des propos honteux et diffamatoires sur Twitter ; à notre égard et à celui des experts interrogés en marge des personnalités mainstream pour donner de l’air à la tête et indirectement aux poumons de nos plus en plus nombreux lecteurs (le Dr Perrine Truong, Chef de clinique dans un grand hôpital romand, l’anthropologue genevois Jean-Dominique Michel ou encore le philosophe-artiste Jon Ferguson).

Autant de tentatives, certes anecdotiques, de sabotage des nouvelles sources d’information qui révèlent la fragilité, l’arrogance et mauvaise santé de nos médias traditionnels.

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