What is artA EN CROIRE LES NOMBREUX RETOURS, que nous recevons toujours avec grand plaisir, bonne nouvelle : le Dr. MietZsche, fait l’unanimité sur phusis.ch. Tout le monde semble apprécier le haut niveau, la grande clarté, la remarquable pertinence et le côté « tchac-tchac-tchac » de notre illustre invité.

Pourtant, même que très apprécié, il y en a qui ont manifesté leur souhait de voir ses propos illustrés d’exemples. Notamment pour ce qui est de sa dernière chronique sur l’art, dont la question était de savoir quelles images ou idées l’artiste prend en compte lors de sa production.

L’artiste prend-il en compte : 1) la réalité sensible en sa manière d’apparaître ? 2) Les idées abstraites, rationnelles et morales, telles qu’on se les figure dans notre conscience ? Ou 3) les idées concrètes, pulsives, telles qu’elles se font jour dans notre imagination inconsciente, notamment dans l’état de rêve ou d’ivresse, quand on ne fait qu’un avec les puissantes ressources ou racines cachées de la vie ?

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Trois genres d’art par Michysos
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Selon ce qu’il prend en considération et met en évidence, l’artiste produit donc : 1) Des œuvres superficielles (et donc pas très intéressantes). 2) Des œuvres artificielles, peut-être intéressantes, mais dangereuses (parce que faisant croire à un monde plus meilleur, plus beau, plus vrai, plus stable que celui dans lequel on vit). Ou alors 3) des œuvres phusiques, comme on les appelle, qui nous guident dans la vie, et nous apprennent à vivre en harmonie avec le mystérieux va-et-vient tragique des phénomènes.

En peinture, ça donne : 1) La peinture figurative, d’hôpital (des paysages, des portraits et autres natures mortes). 2) La peinture conceptuelle, le design, ou encore les images publicitaires. 3) La peinture allégorique, symbolique, et toute œuvre picturale qui part de l’imagination.

Dans le cinéma, c’est peut-être plus simple, ça donne : 1) Le cinéma naturaliste ou réaliste, qui présente la vie comme elle se montre à nos yeux, si possible sans jugement ni artifice. 2) Tout le cinéma de divertissement, où tout est passé au crible de la raison et de la morale. 1½) Entre les deux, on aurait le cinéma documentaire (qui interprète la réalité apparente à partir de certaines idées). Et 3) le cinéma qu’on appelle… phusique, qui exprime tout simplement le jeu de la vie tel qu’il nous dépasse et travaille de fond en comble.

Chez les êtres humains, ça donne : 1) Des gens superficiels, vides, de pures apparences qui cherchent à ressembler à je ne sais quelle personnalité, star ou image publicitaire. 2) Des gens carrés qui vivent en fonction d’une idée (forcément réductrice) qu’ils se font d’eux-mêmes. 3) Des êtres pleins, ô combien rares et délicieux, qui accompagnent productivement la mystérieuse mise en forme des forces qui jouent au fond de chacun de nous, pour apparaître de la plus belle et maîtrisée possible.

Bon, et si on se détournait nous aussi un peu des apparences et des idées ? Pour devenir, ne serait-ce que de temps en temps, des artistes de la vie ?

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