Covid-19 | Après avoir mis le paquet sur la préparation des hôpitaux et la mise en garde de la population, on fera de même pour comprendre les causes et les effets du coronavirus. Et si l’enjeu était plutôt de renforcer nos défenses immunitaires pour mieux affirmer et surmonter les problèmes ?
La grande question est aujourd’hui de savoir dans quelles circonstances le coronavirus est apparu, comment en venir à bout et que faire pour empêcher que d’autres virus dangereux pour l’homme se développent. Bien sûr, tout ça est important : le coronavirus n’est pas tombé du ciel ; pas davantage que les grippes ou autres maladies et catastrophes. Le Covid-19 aurait pu être évité, mais les virus et les bactéries sont tellement nombreux et mobiles – comparés à notre esprit et nos sciences – que même en vivant dans un bocal aseptisé on ne parviendra pas à s’en débarrasser. D’ailleurs, plus on cherche à éviter les problèmes, plus ils se complexifient et deviennent dangereux. On a beau dire, on a beau croire, on a beau faire, notre société idéaliste, hygiéniste, simplificatrice ne triomphera pas. Comme les problèmes, les virus, les bactéries et les catastrophes sont constitutives de la vie.
Comment faire face, comment répondre
Au final, ce qui compte, ce n’est pas ce virus-ci ou ce virus-là, ce problème-ci ou ce problème-là, son origine, son remède, mais notre manière de lui faire face, de lui répondre. Si on s’est plié en quatre pour combattre le coronavirus, si les spécialistes, médias et dirigeants de (presque) tous les pays ont été pris dans un formidable jeu de dominos au point de confiner (ou semi-confiner) des milliards de personnes et dépenser des milliers de milliards de dollars, il est urgent de se demander comment faire mieux à l’avenir.
Bien sûr, en Suisse, on sera armé comme jamais pour lutter contre une prochaine pandémie. Nos hôpitaux auront les armoires pleines de masques, de gels, d’anti-douleurs et de respirateurs. Un effort budgétaire « massif » paraîtra légitime aux yeux de l’opinion, sans quoi il n’y aurait pas autant de monde pour applaudir les soignants chaque soir à nos fenêtres.
Remise en question radicale de nos manières de penser et de vivre
Mais se préparer ainsi pour une nouvelle catastrophe n’est pas la bonne manière de faire. Pas plus que de délier les bourses pour les faire avorter dans l’œuf. L’enjeu ne dépend ni des efforts budgétaires ni des progrès scientifiques et médicaux : l’enjeu est de remettre radicalement en cause nos façons de penser et de vivre. Si nos gouvernements ne sont pas prêts à ça (en tout cas pour l’instant), nous le sommes tous déjà, en tant que personne. Comment ? C’est très simple : en choisissant d’affronter, d’affirmer et de surmonter les problèmes plutôt que de les ignorer, les écarter et les écraser.
Renforçons nos défenses immunitaires !
Si nous accomplissons un travail proche de la terre et des gens, si nous nous engageons à être des exemples, si nous cultivons un rapport sain, ouvert, modeste et joyeux au monde, sans survaloriser notre personne et nos intérêts, si nous apprenons à mettre les choses en perspective, à affronter les problèmes, à les mettre en contexte, à les placer dans leur ensemble, à considérer aussi leur envers, à éprouver notre force en les affirmant et surmontant, nous renforçons nos défenses immunitaires et par suite celles des gens qui nous entourent. Défenses immunitaires face aux méchants virus et aux dangereuses bactéries, mais aussi face à l’égoïsme et à la bêtise.
Nous voilà capables d’affirmer en toutes circonstances, avec le sourire, les troubles, les difficultés, les maux, jusqu’à ce que sonne notre dernière heure – où nous mourrons le cœur léger, avec le sentiment du devoir accompli, qu’importe finalement que ce soit d’un virus ou de toute autre chose.
OUI, merci !
Sauf, que les aspects financiers et scientifiques ne peuvent être mis aussi radicalement de côté. La remise en cause de notre façon de penser et de vivre doit les prendre en considération, pour les faire évoluer.
A bientôt
Oui bien sûr qu’il faut tenir compte des aspects financiers et scientifiques !
Merci pour l’article.
Je suis d’accord avec le fond.
La forme du titre me paraît aberrante.
« Renforçons nos défenses immunitaires ! » Voilà un slogan, si je peux me permettre, digne d’un spot publicitaire pour yahourt. « Devenons bons » serait plus pertinent. (?)
=> « Renforcer ses défenses immunitaires » devrait être mieux dit. Ce formule amènerait trop facilement à de la méfiance ou du mépris.
Concernant le fond, j’ai voulu creuser pour quand même vérifier :
« La grande question est aujourd’hui de savoir dans quelles circonstances le coronavirus est apparu, comment en venir à bout et que faire pour empêcher que d’autres virus dangereux pour l’homme se développent. »
=> Nous pouvons noter que notre mode de vie néfaste pour l’environnement avec la dégradation des écosystèmes – et donc pour notre espèce aussi sur le long-terme – est à l’origine de la pandémie actuelle
=> L’arrêt, au moins temporaire, du « modèle économique ultra-libéral » en pandémie Covid-19 est extrêmement bienvenue de ce point de vue là. Il semble tout à fait pertinent de noter que les mécanismes à l’origine de cette pandémie (puis de sa gestion discutable) sont les même qui poussent à un retour à cette normale destructrice.
=> Le confinement n’a probablement pas été pris pour de bonnes raisons mais offre l’opportunité inouï de repenser notre rapport au monde pour plus de justesse. Donc je suis d’accord avec votre article sur le travail individuel du rapport au monde.
=> On ne saurait travailler à l’échelle individuelle sans être en lien à ce qui se passe à l’échelle collective.
=> L’article peut plus insister sur la bêtise, que « ce qui compte » est aussi d’éviter de créer des problèmes ! À l’échelle collective, sachons étudier, comprendre, expliquer que nous sommes à l’origine de certains (voire 100%) de nos problèmes. À l’échelle collective, on ne peut se séparer d’un travail incluant différentes disciplines. Comme a écrit Lore.