La crise sanitaire a pour conséquence la démultiplication des dépressions sévères, notamment chez les jeunes. Sans la moindre mise en perspective, la Télévision suisse allemande SRF a diffusé ce mardi 25 janvier 2021 les chiffres très inquiétants de notre Task Force nationale à l’exemple du dénommé Christian.
Le jeune Christian est musicien et artiste indépendant. Depuis le début de la crise, il est la proie de la peur et victime d’une lourde dépression. Au point de ne plus pouvoir pratiquer son métier.
Plus aucune raison de sortir
« Les phases se sont multipliées quand j’ai commencé à remarquer que je n’avais plus aucune raison de sortir, que je n’avais plus de raison de planifier l’avenir – tellement tout est devenu incertain. Tout ne se passe plus que via l’ordinateur. A longueur de journée, tu es assis devant ton ordinateur et néglige tout le reste. »
Christian n’est pas seul dans cet état, écrit SRF. Un sondage national réalisé par la Covid-Task-Force nationale montre que les dépressions sévères ont augmenté de manière massive depuis le début de la pandémie.
Chiffres très inquiétants
Dominique de Quervain, Neuroscientifique à l’Université de Bâle : « Avant la vague de pandémie, le nombre de personnes à forts symptômes dépressifs avoisinait les 3% de la population. Ce dernier a grimpé à 9% durant le lockdown, puis à 18% durant la deuxième vague. Voilà qui nous fait souci. »
Les personnes les plus touchées sont les jeunes, poursuit SRF, ajoutant que la Task Force demande une aide rapide en cas de besoins financiers ainsi que des mesures pour réduire le stress dans les écoles et universités.
Retour à Christian : le stress l’a poussé au blackout. Frustré, il a frappé contre un mur et s’est cassé la main. Aujourd’hui, il essaie de s’en sortir à l’aide de psychothérapie, de médicaments et de promenades à l’air libre.
Absence de mise en perspective sur un chiffre énorme
Ce que SRF a oublié de faire, c’est mettre ces chiffres en perspective : 18% de dépressifs sévères, cela représente 1,5 millions de personnes en Suisse. Un chiffre énorme comparé aux 8500 morts du ou avec le Covid (2,2 millions dans le monde).
Pour éviter d’engorger nos hôpitaux et sauver quelques mois de vie de personnes très âgées et très malades, on est en train de sacrifier – en cultivant la peur et en démultipliant le stress lié aux mesures– une grande part des personnes les plus sensibles de notre société : les plus sensibles, les plus créatrices, les moins inscrites dans le système – et par suite les plus à même d’ouvrir de nouvelles possibilités d’existence.
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> Pour éviter d’engorger nos hôpitaux et sauver quelques mois de vie de personnes très âgées et très malades
Quelques mois ? Si c’était le cas, on aurait déjà vu une sous-mortalité quelques mois plus tard qui aurait compensé la surmortalité. Ici pour les 65-74 ans :
Pour le propos de l’article en général, cela m’attriste profondément moi aussi. Comme image d’espoir, voilà une photo de Sydney cette semaine, avec les musiciens sur scène, le public, etc. :